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Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
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5 août 2024

Brest à l'heure américaine

Mots-clés :

Brest, jazz, Wilson, camp de Pontanezen, Ponty,

 

Lire les articles :

 

James Reese Europe et l'arrivée du jazz en France

Mémorial naval américain de Brest

 

Le 26 juin 1917, les Américains chez nous !

 

À partir d’août 1917, Brest devient la tête de pont du débarquement des forces américaines qui s’engagent dans le premier conflit mondial.

Près de 900 000 hommes transitent par Brest et les dernières troupes sont rapatriées en novembre 1919. La ville et le quotidien de ses habitants sont marqués durablement par cet évènement qui marque aussi la France : c’est, par exemple, l’arrivée du jazz par Brest avec les soldats noirs américains, ainsi que du basket.

Son urbanisme s’en trouve également marqué : infrastructures portuaires, routières, ferroviaires, sanitaires, camps de transit. Des traces subsistent encore dans la ville et aux alentours, certaines, discrètes comme les baraquements ou les restes d’installations techniques, d’autres plus visibles comme le Monument américain, construit sur le cours Dajot, dominant le port.

Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine

Le président Wilson à Brest

 

Le rôle prépondérant de Brest, par rapport à d’autres ports français, dans l’acheminement des hommes venus des États-Unis entre novembre 1917 et octobre 1918 fait écho au concours apporté par les flottes françaises pendant la guerre d’Indépendance, pour une bonne part parties de Brest.

Le passage du président Wilson par Brest lors de sa venue en Europe (il y débarque le 13 décembre 1918 (fig. 6 et 7) et y rembarque le 29 juin 1919, après la signature du traité de Versailles) est à cet égard très symbolique.

Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine

Le camp de Pontanezen

 

A Lambezellec, un camp gigantesque de 5 300 tentes et 700 baraques est constitué à Pontanezen (camp Ponty).

Ce camp est implanté sur des parcelles agricoles. Les fermiers, dont toutes les terres ont été réquisitionnées pour permettre sa réalisation, sont autorisés à faire paître leurs bêtes à certaines heures de la journée, continuant ainsi leur activité agricole, dans les espaces verts du camp, qui servent également de terrains de jeux
aux soldats. Les produits agricoles se vendent aux infirmeries et à l’hôpital du camp.

Ce gigantesque camp regroupa jusqu’à 80 000 hommes, dont 13 500 chargés de son administration, des constructions, de son entretien et de sa police. Aux régiments de Marines d’abord installés succèdent des régiments d’engineers, des soldats du Génie, expression qui prêta souvent à confusion dans la population
et fit rêver certaines jeunes filles, qui croyaient que tous ces militaires étaient des « ingénieurs »

Cette véritable ville, que les Américains baptisent Ponty, comprend des établissements de bains, une buanderie, quinze salles pour les repas, un cabinet dentaire, des cinémas. Des aires de jeux sont installées pour le base-ball (fig. 12), la boxe ou encore pour un sport très récent (1891), alors presque inconnu en Europe,  le basket.

Dans le camp, la ségrégation raciale est fortement marquée : si des emplacements sont délimités pour faciliter l’organisation des services, c’est aussi pour permettre l’installation séparée des troupes noires des blanches. Les conditions de vie et d’hygiène y sont assez rudimentaires en dépit des moyens déployés

Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine
Brest à l'heure américaine

Le jazz à Brest

 

Deux conséquences du débarquement des forces américaines à Brest en 1917 peuvent encore être soulignées : l’implantation à Brest du basket et du jazz.

Le jazz débarque en Europe en 1917 alors que le premier disque de ce genre musical a été enregistré quelques mois plus tôt, en février 1917, à New York. Au sein de l’armée américaine, la ségrégation raciale existe toujours. La motivation des unités noires, souvent affectées à des tâches de manutention sur les docks, en est émoussée.

Pour les stimuler, on fait venir des régiments dotés de fanfares. Ainsi, le 26 décembre 1917, débarque à Brest, à bord du Pocahontas, le 369e  régiment d’infanterie, composé exclusivement de recrues noires, dont la fanfare est menée par le lieutenant James Reese Europe, dit Jim, jazzman réputé dans le civil. Le genre est si nouveau que lorsque le brass band entame une version swingée de La Marseillaise, il faut, d’après les témoignages des
soldats et des Brestois présents, huit à dix mesures aux Français pour reconnaître leur hymne national.

Brest à l'heure américaine

Sources :

 

Brest à l'heure américaine

Photos anciennes de Brest

 

Brest à l'heure américaine
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