Poésies pendant la Grande Guerre
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Alan Seeger, Henri de Régier, Jean-Pierre Calloc'h, John Mc Crae, Wilfred Owen,
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Alan Seeger, Merci !
Aux écrivains, morts pour la France
Ecrivains combattants
Maurice Genevoix au Panthéon
Alan Seeger, 1888 - 1916
Jeune poète américain, engagé volontaire à 26 ans dans la Légion Etrangère (au sein de la Division marocaine),, en Champagne dès l’hiver 1914-1915, il participe à l’offensive française de septembre 1915. Les pertes sont très importantes et son régiment gagne une citation à l’ordre de l’armée, avant d’être porté sur les champs de bataille de la Somme.
Le légionnaire Alan Seeger est tué devant Belloy-Santerre (au sud de Péronne) le 4 juillet 1916, jour de la fête nationale américaine.
Son service sous les armes lui a inspiré le célèbre et prémonitoire poème « Rendez-vous avec la mort » (I have a rendezvous with Death),
Ses restes seraient dans l'ossuaire de Lihons. Ce jour-là son régiment a perdu 869 hommes sur 2 000 pour prendre le village de Belloy-en-Santerre.
J'ai un rendez-vous avec la mort,
Je ne manquerai pas ce rendez-vous.
Voir le lien :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/Seeger
Wilfred Owen, 18 mars 1893 - 4 novembre 1918
Dulce Et Decorum Est est un poème écrit par Wilfred Owen en 1917, pendant la Grande Guerre, et publié à titre posthume en 1920.
Ce poème est connu pour les images d'horreur qu'il évoque et sa condamnation de la guerre.
Il est doux et honorable de mourir pour la patrie.
Poème écrit les 8 Octobre 1917 - Mars 1918
Jean-Pierre Calloc'h, 1888 - 1917
Jean-Pierre Calloc'h devant la croix de Kerampoulo lors d'une permission à Groix.
Yann-Ber- Kalloc'h est né à Groix, le 21 juillet 1888. Il émigre à Paris en 1907. Il est surveillant à l'école supérieure de commerce de Paris. Le 26 avril 1915, il est affecté au 62 RI de Lorient. Quatre mois durant, il suit un stage d'élève officier à Saint-Maixent. Il monte au front avec le 118 TI de Quimper, puis passe au 219 RI de Brest. Promu au grade de sous-lieutenant, il est tué le 10 avril au bois d'Urvillers, au sud-est de Saint-Quentin. Devant un abri, un obus de 77 éclate à côté de lui pendant le repas. Il avait 28 ans.
Quart de nuit aux tranchées, 1916
...
Je suis le grand Veilleur debout sur la tranchée,
Je sais ce que je suis et je sais ce que je fais :
L'âme de l' Occident, sa terre, ses filles et ses fleurs,
C'est toute la beauté du Monde que je garde cette nuit.
...
La prière du guetteur
Je suis le matelot au bossoir, le guetteur
qui va, qui vient, qui voit tout, qui entend tout. La France
m'appelle ce soir, je garde son honneur
Elle m'a ordonné de continuer sa vengeance
Je suis le grand veilleur debout sur la tranchée,
Je sais ce que je suis et je sais ce que je fais.
L'âme de l'Occident, sa terre, ses filles, ses fleurs,
C'est la beauté du Monde que je garse cette nuit ;
Pour être ici, j'ai abandonné ma maison, mes parents,
Plus haut est le devoir auquel je suis attaché.
Ni fils, ni frère ! Je suis le guetteur sombre et muet
Aux frontières de l'Est, je suis le rocher breton.
John Mc Crae, 1872 - 1918
John Mc Crae (1872-1918) était médecin canadien et a combattu sur le front occidental en 1914, il est mort de pneumonie en 1918. Son recueil de poésie a été édité en 1919. Il s'agit du poème le plus connu de toute l'histoire de la Première Guerre Mondiale, encore aujourd'hui enseigné aux élèves britanniques. Le coquelicot est depuis l'emblème de la mémoire des Britanniques aux Morts du conflit de la Première Guerre Mondiale.
Une traduction en a été faite par Jean Pariseau, à la demande du gouvernement canadien :
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
Il écrivit ce poème en mai 1915 à Boezinge en pleine bataille des Flandres.
Voici une traduction de ce beau poème :
Dans les champs de Flandre, les coquelicots ondulent
entre les croix rang après rang
qui marquent notre place et dans le ciel
Les alouettes bravement chantent encore et volent
A peine audibles dans le bruit des canons
Il y a quelques jours, nous vivions encore
Nous sentions la douceur de l'aube
Nous regardions l'embrasement du soleil couchant
Nous aimions et nous étions aimés
Maintenant, nos corps sont étendus
dans les champs de Flandre
Poursuivez votre combat avec l'adversaire
Nous vous lançons le flambeau de nos mains défaillantes
Afin qu'il soit vôtre et que vous le teniez haut
Si vous manquez de parole à nous qui mourons
Nous ne pourrons pas dormir bien que les coquelicots poussent
Dans les champs de Flandre.
Henri de Régier, 1864 - 1936
Salut
Salut, ô premiers morts de nos premiers combats,
Ô vous, tombés au seuil de la grande espérance
Dont palpite le cœur ébloui de la France,
Héros, je vous salue et ne vous pleure pas !
La Gloire vous a pris, pieuse, dans ses bras,
Et d’un baiser d’amour sacre votre vaillance,
Et la Victoire, avant que son vol ne s’élance,
Posera ses pieds nus où marchèrent vos pas.
Lorsque le Coq gaulois de son bec héroïque
Aura crevé les yeux de l’Aigle germanique,
Nous entendrons son chant vibrer au clair soleil :
Salut à vous, Héros, qui, d’une main hardie,
Cueillerez le laurier triomphal et vermeil
Pour l’offrir à l’autel sanglant de la Patrie !
Pour le jour des morts.
O vous qui, dans les plis déchirés du drapeau,
Dormez en un linceul aux couleurs de la France,
Vous qui, les yeux fermés, goûtez le grand silence
Et, face à l’ennemi, mourûtes, le front haut ;
Paix à vous que la guerre a frappée du fléau,
Héroïque moisson d’audace et de vaillance !
Ce jour de souvenir, de deuil et d’espérance
Est votre jour, inclinons nous. Ce jour est beau.
A vous, fils belliqueux de la Patrie en armes,
Nous n’apporterons pas de regrets et de larmes ;
Devant vous nos genoux ne doivent pas plier.
C’est debout qu’il convient de vous porter envie,
Car, lorsque l’on repose à l’ombre du laurier,
La Gloire fait la Mort plus belle que la vie.
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Tombe du poète canadien Mc Crae au Wimeraux Communal cemetery
La souffrance en chantant, Ronan Le Coadic
Les chants en langue bretonne à propos de la Première Guerre mondiale, pour peu qu’on y prête attention, donnent donc à connaître une large palette des souffrances que la guerre a occasionnées. Si on laisse de côté le traumatisme d’après-guerre et qu’on revient aux années de guerre, on peut se demander, face à une telle avalanche de maux et de souffrances, sur quelles ressources les soldats ont pu s’appuyer pour affronter l’adversité. Les textes des chansons fournissent quelques éléments de réponse à cette question.
Partout, le long du front, on vous trouve, vous, Bretons,
Hommes qui ne reculez pas.
Pour la défense de Verdun ou la bataille de la Somme
Vous n’avez pas votre pareil pour donner chaud aux Boches ;
Sur les pires champs de bataille, quand le combat est terrible,
Qui est en première ligne, sinon les Bretons ?
Nos marins bretons, mieux encore que les zouaves,
Courent à travers le feu, à la surprise des Belges,
Trempés, couverts de boue, hurlant à perdre haleine :
« En avant ! Tonnerre ! Hors d’ici, sales bêtes ! »
Les Bretons sont comme des lions sur le champ de bataille
Plutôt que de céder, ils préfèrent mourir
Le Breton est homme de foi et de religion
Qui n’a pas tellement peur de… [la mort ?]
Si les autres pays avaient été comme la Basse-Bretagne
Il y a plus d’un an que la guerre serait finie
Oui, si les autres pays avaient été peuplés comme elle
[illisible] deux millions de soldats en plus.
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http://www.memoires-locronan.fr/recette/poemes-et-chansons-de-la-grande-guerre
https://www.warpoetry.uk/first-world-war