Les premières photos couleurs de la Grande Guerre
Je publie dans cet article quelques photos couleurs de Jean Tournassoud, provenant d'un ouvrage publié par les éditions Elsevier Séquoia : l'Album-Photo de la Grande Guerre.
Vest Pocket Kodak Autographic
La Grande Guerre est le premier conflit à être abondamment photographié. À côté des images officielles et des clichés des reporters de presse, les photographies des amateurs font émerger une nouvelle culture visuelle de la guerre.
Au début du conflit, le Ministère de la Guerre souhaite maîtriser les images, censure leurs contenus et contrôle leur diffusion. L’usage de l’appareil photographique est réglementé dans la zone des armées et il est officiellement impossible de faire des photos sans autorisation.
Mais l’armée ne peut résister longtemps à la pression des médias, en demande d’images.
En avril 1915, elle crée la section photographique de l’armée (SPA) composée de photographes militaires. Très vite, sur le terrain des opérations, apparaissent les appareils photographiques portables Kodak Vest pocket destinés aux amateurs. Les clichés se multiplient ; des salles de développement s’improvisent à l’arrière ; des tirages circulent sans contrôle militaire. La pratique reste onéreuse et reservée à une certaine classe. Ainsi, nombre de médecins, d’instituteurs, d’aviateurs deviennent des reporters de guerre avant l’heure.
Lire le document :
TOURNASSOUD, Jean
3 mai 1866, Montmerle-sur-Saône (Ain) - 5 janvier 1951, lieu de décès non identifié.
Tournassoud s'engage dans l'armée à l'issue de son service militaire en 1887. Basé au quartier général de la Part-Dieu à Lyon et passionné par la photographie il se lie d'amitié avec les frères Lumière dés 1900. Il sera l'un des tous premiers autochromistes. Il photographie la vie familiale, fait des portraits, paysages et natures mortes. Il emploie principalement les plaques (N et B et autochromes) et les émulsions de l'usine Lyon-Monplaisir.
En avril 1915, l'armée lui confie sa première mission de renseignement par l'image pour photographier les premières lignes d'infanterie. Remarquable photographe, il est nommé par Clémenceau en 1918 chef du service photographique et cinématographique de la guerre, poste qu'il occupera jusqu'en 1919.
En 1920, il quitte l'armée avec le grade de commandant et se consacre à la photographie. Rentré dans son village natal, il se spécialise dans la photographie animalière. Il photographie aussi ce qui l'entoure, paysages, monuments et sujets industriels. Avec un talent de peintre et une excellente connaissance des règles de composition il réalise de merveilleuses natures mortes. Avec les gens de son village il monte des saynètes pour illustrer le folklore, les traditions et les métiers de sa région. Se consacrant à son art jusqu'à sa mort en 1951, Jean Tournassoud a produit une œuvre considérable emprunte de poésie, d'humour, de sensibilité.
Les premières photos couleurs
Fantassins français se préparant de quitter leur tranchée
pour une tournée de ravitaillement.
Quatre fantassins français vêtus de leur tenue de campagne
Toilette d'une unité de montagne reconnaissable à leur béret
Simulacre d'attaque de Zouaves sous conduite de leurs officiers
Tirailleurs sénégalais, fin 1915
Poilu équipé d'un fusil Lebel, été 1915
Groupe de cuirassiers jouant aux cartes loin des premières lignes
Selle de cheval, sur la gauche de la photo
Cathédrale de Reims, août 1914
Fantassin français avec son paquetage :
gamelle, couverture, godillots de rechange...
Tendre rencontre...
Jeune Alsacienne de Thann en costume traditionnel
Verdun, suite à des bombardements
Hôtel de ville d'Arras prise le 12 août 1915
Deux Spahis algériens servant sous le drapeau français
Fusilier sénégalais en tenue de combat.
Le col de sa veste est ornée d'une ancre,
symbole des régiments français d'infanterie coloniale.
Groupe de Spahis marocains goutant le repas
Un clairon d'un groupe de Zouaves sonne l'assaut de l'attaque