Jeux et jouets de guerre
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Les écoliers de 14
L’œuvre de guerre de nos écoliers
Les enfants pendant la Grande Guerre
Catalogues de jouets et étrennes des grands magasins
Tout l’environnement des petits Français est imprégné par le conflit et exalte le patriotisme : la papeterie scolaire, la littérature, les cahiers de coloriage, jusqu’aux jeux et aux jouets. Durant le conflit, les catalogues d’étrennes des grands magasins sont illustrés de couvertures évoquant les jeux de guerre auxquels se livrent les petits Parisiens dans les rues de la capitale, et mettent en avant poupées alsaciennes, soldats de plomb, pièces d’artillerie miniatures, panoplies de soldats et d’infirmières ou encore armes factices.
Considérés comme des consommateurs à part entière, les enfants français se doivent de soutenir la nouvelle industrie nationale du jouet face à sa concurrente allemande, jusqu’alors hégémonique. Les jouets « boches » sont bannis. La participation des enfants à l’effort de guerre est d’ailleurs double car de nombreux ateliers de fabrication de jouets emploient des soldats mutilés, qui y sont rééduqués et y retrouvent une utilité sociale.
Dès Noël 1914, les jouets guerriers représentent 50 % des nouveautés
de l'année des grands magasins comme le Printemps ou les Magasins du Louvre.
Charles Lansiaux. Boulevard Edgar Quinet, photographie, avril 1915.
Dans une France totalement mobilisée, alors que la guerre s'éternise et que les appels de classes se succèdent, les petits garçons sont souvent considérés comme de futurs combattants, dont le patriotisme doit être encouragé.
Affiches et catalogues des magasins
Printemps
L. Peltier
Cette couverture semble refléter les jeux réels des petits Parisiens
Au Bon Marché
Catalogue Noël 1915
Dessin de Poulbot
Francisque Poulbot, brochure, couverture, 1918
Dessins de Poulbot
Le Louvre
Le jouet de France
Catalogue et tarifs du Jouet de France et de l'Atelier des soldats mutilés de la guerre
Voir l'article sur les catalogues de jouets :
http://87dit.canalblog.com/archives/2018/01/11/36028983.html
Comme Poulbot ou André Hellé, l'illustrateur pour enfant Job crée des jouets. Ils sont fabriqués en France par des soldats mutilés en rééducation professionnelle. Acquérir de tels objets, c'est donc faire doublement preuve de patriotisme.
Dans les catalogues de Jouets des Grands Magasins, entre les deux guerres, il est souvent fait état de «Jouets fabriqués par les Mutilés » Sur ce sujet, nous vous proposons un très large extrait d'un article de M.Edmond POTTIER, paru dans le rare bulletin édité en 1916 par " l'Art Français Moderne "
Tout le personnel est composé de mutilés de la guerre. Les ouvriers sont estropiés, amputés d'un bras, d'une jambe, d'une main. Circulant dans les ateliers appuyé sur deux béquilles, Monsieur Matthieussent, blessé à Saint Mihiel en septembre 1914, dirige ces hommes qui sont organisés en coopérative. Dans un coquet réfectoire, on leur sert pour 2fr,25 un repas composé de : hors-d'oeuvre, viande, légumes, dessert, un quart de vin, café, pain à discrétion. Ils auront bientôt des bains et une bibliothèque. C'est un modèle d'installation. Ils sont payés 1 fr75 par heure. Voilà le système qui est d'apprendre aux mutilés un métier, de les organiser industriellement et non de les laisser compter sur la charité d'une pension qui sera forcément insuffisante.
Voir le lien :
http://www.poupendol.com/mutiles.html
Voir l'article, les enfants pendant la Grande Guerre :
http://87dit.canalblog.com/archives/2015/01/01/31081135.html
Reproductions de soldats français et allemands de la Première guerre mondiale
vendues dans les magasins de Rennes.
Les jeux de l'oie
Des jeux de l’oie débutent souvent avec Sarajevo et se terminent par la victoire ou la prise de la capitale adverse.
Dans les jeux de l'oie, les références historiques des cases nous indiquent que sont prises en comptes les batailles des frontières, les sièges de villes belges et la première bataille de la Marne. Le décalage entre les illustrations, le nom de certaines cases et la réalité historique nous rappelle que ces jeux servaient à la propagande auprès des plus jeunes.
Jusqu'au bout.
Pour le droit, l'honneur et la civilisation.
Jeux et jouets de guerre
Lire la suite de ce document :
Voir le document :
http://fortificationetmemoire.fr/wp-content/uploads/2012/10/Dossier_pedagogique_WarGames.pdf
Les poupées de guerre
Dessin de Henri Royer
Affiche de l’Union Amicale d’Alsace-Lorraine
Cette affiche, réalisée par Henri Royer en 1918, s’adresse aux femmes françaises pour les inciter à réaliser des petites poupées dont les bénéfices des ventes sont ensuite utilisés pour les enfants d’Alsace et de Lorraine.
« Femmes françaises ! Hâtez-vous pour que l’année 1918 apporte aux fillettes pauvres une poupée alsacienne ou lorraine, un souvenir de nos chères provinces où les fillettes sont plus malheureuses encore et tendent leurs bras vers la France. »
Nénette et Rintintin
En 1918, on fredonne La vraie histoire de Nénette et Rintintin, ce couple d’amoureux parisiens qui échappa aux bombes d’un gotha.
Réalisées à peu de frais, ces poupées de laine à l’aspect enfantin, réunies par un cordon aux allures de chapelet, devinrent un porte-bonheur à offrir au bien-aimé, au civil comme au soldat, dans le but de le protéger contre les bombes.
Leur « père » Francisque Poulbot les décrit ainsi : « Nous sommes les gris-gris à la mode, qui triomphons du mauvais sort. Gardeznous
à votre cou, à la chaîne de votre montre, à votre bracelet, au fond de votre poche… au pare-brise de votre voiture. Avec nous trois, [ Nénette, le papa, Rintintin, la maman, et le petit Lardon ou Radadou, le bébé ] jamais malade, jamais mourir ! ».
« C’est peut-être la première fois que, depuis le fil d’Ariane, l’homme met sa confiance dans quelques brins de laine, de fil ou de soie.»
Apollinaire, 16 juillet 1918, Mercure de France
Poupées en porcelaine de Limoges
Le Petit Journal, 26 décembre 1915
Bleuette
Autres jouets
Une Alsacienne offre une figurine de soldat à son enfant.
Le soldat de plomb ou la poupée alsacienne incarnent tout le patriotisme instillé dans la population dès l'enfance.
A chacun sa coiffure, imagerie d’Epinal, série de guerre n°26
Cette planche présente des soldats français et leurs alliés en buste. Le but du jeu est de remettre la bonne coiffe sur le bon soldat. La
règle du jeu est écrite sur la planche. Par le biais du jeu, cette planche entraine les enfants français à mieux connaître et reconnaitre les soldats français et alliés.
Le coq gaulois : mes petits poussins deviendront coqs, imagerie d’Epinal, n°2100
En plus de sa fonction ludique (découper et jouer avec les figurines), cette planche est représentative de la vision de l’enfant durant la Grande Guerre. Comme ces petits poussins, l’enfant est considéré comme une relève future : les enfants deviendront soldats.
Notons également que la référence au coq, animal symbolique de la France, renforce le discours patriotique.
La satire antigermanique enprunte à l'univers graphique du jouet
Cette série de gravures anti-germaniques nous plonge dans l'univers des soldats de plombs, panoplies et armes miniatures constituant l'univers des petits Français pendant la guerre.
Fédération du jouet français et Ligue sociale d'acheteurs
Brouette allemande
Le jouet allemand
L'Illustration, le jouet allemand.
Planches de coloriages
Cette planche de dessins à découper est imprimée recto verso sur du carton, pour que les soldats et les infirmières puissent se tenir debout.
Les jouets patriotiques et militaires existaient déjà. Mais avec la guerre, ils déferlent dans les catalogues et les magasins.
Voir un autre album de cartes postales :
http://gallica.bnf.fr/En Alsace, cartes postales
Les planches d'Epinal
Même si la production de jouets se développe pendant la Grande Guerre, ce sont les imageries d’Epinal qui seront les plus diffusées. Ces planches en papier proposent bien souvent des silhouettes à découper puis à manipuler : pantins à assembler, petits soldats, figurines de soldats ou de femmes à habiller, etc.
Pourquoi ne pas créer des pantins ou des figurines à habiller ?
Outre l’aspect ludique, ces ateliers peuvent amener les plus jeunes à observer les vêtements des civils et les uniformes des soldats pendant la Grande Guerre. Ils doivent être attentifs pour ne pas se tromper sur les couleurs ou les différentes parties d’un uniforme.
Les figurines à découper
Les figurines à habiller
Création de la silhouette : prendre une représentation de soldat ou de civil de face et bras écartés. La copier en retirant toute particularité de vêtement (laisser le corps en maillots et sous-vêtements).
Création des vêtements : reprendre la représentation du soldat et/ou du civil. Détourer l’image pour ne conserver que l’habit et séparer le haut du bas. Attention, il faut prévoir des languettes afin de fixer les êtements sur la silhouette. Ces habits peuvent être reproduits en noir et blanc afin de laisser l’enfant le compléter.
Réalisation : chaque enfant découpe une silhouette à habiller puis les vêtements qu’il souhaite utiliser. Il décore les supports puis les assemble.
Les pantins à assembler
Réalisation du pantin : les élèves n’ont plus qu’à sélectionner le pantin, le colorier ou le compléter, puis à fixer les bras et jambes au corps. Pour animer le pantin, relier par un même fil les bras puis nouer un deuxième fil (B) au centre du premier. En tirant sur le fil B, les bras du pantin se soulèvent. Pour animer les jambes, relier chacune d’elles par un fil au fil B.
Voir le lien :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/Les enfants
Affiche de la Ligue internationale des combattants de la paix,
date inconnue.