Marraines de guerre
Mots clés :
marraines de guerre, le bonne fée, la lettre dans le tricot, colis, brevet de marraine, le serviette du soldat, étrennes du poilu, porte-bonheur, marraines, Poilus,
Lire les articles :
Correspondance de guerre
Postes et Télégraphes pendant la Grande Guerre
La Première Guerre mondiale voit un développement considérable de la correspondance privée : les familles maintiennent ainsi un lien avec l’être cher éloigné du foyer. Mais certains soldats sont plus isolés que d’autres, coupés de leurs proches, restés en pays occupé ou déplacés.
C’est en particulier pour eux que se dévouent à partir de 1915 les marraines de guerre. Les femmes volontaires, de tout âge et de toute condition, peuvent être mises en relation avec les soldats souhaitant avoir une marraine par l’intermédiaire d’agences ou de journaux.
Par leur correspondance, empruntant parfois à l’imagerie des porte-bonheurs, l’envoi de colis et la prise en charge des permissionnaires, elles constituent un précieux soutien psychologique pour les combattants : elles leur permettent de lutter un peu contre la solitude, d’améliorer l’ordinaire du front et de garder un lien avec la normalité.
Elles participent ainsi de l’élan patriotique général, non sans faire naître un imaginaire romanesque, voire quelques fantasmes chez les poilus et quelques débats de moralité dans la société. Certaines relations se transforment d’ailleurs en mariages après la guerre.
Soldat accueilli chez sa marraine pendant une permission.
Lucien Jonas. Gravure parue en supplément du journal Les Annales
Soldat et marraine font souvent connaissance à la faveur d'une permission : ne pouvant rentrer dans sa famille éloignée ou en région occupée, il peut alors loger chez sa correspondante.
Mon Filleul devinera bien
Qu'entre nos cœurs est un doux lien.
Œuvre mettant en relation soldats et civils
Mon soldat 1915. Prospectus de propagande.
Avec la Famille du Soldat, Mon soldat 1915 est l'un des organismes les plus importants parmi ceux dont l'objet est de mettre en relation combattants isolés et civils bienveillants. Loin de l'image d'Epinal de la jeune et jolie marraine, les correspondants des soldats peuvent être de toutes conditions et générations.
Appel à de nouvelles marraines
La bonne fée (Mme Renée Burlion). Lettre circulaire, 30 mars 1915.
Distinction honorifique pour les marraines, Victor Descaves. Diplôme, 1916
Porte-bonheur. Cartes postales, 1914-1916
Porte-bonheur, cocardes.
Œuvre de Mimi Pinson
Exemples de cocardes réalisées par des maisons de couture et vendues par l'Œuvre de Mimi Pinson "au bénéfice des œuvres de guerre". Elles peuvent être énvoyées aux soldats, comme porte-bonheurs.
Chanson La lettre dans le tricot
Léon Pousthomis, Lucien Boyer, Dominique Bonnaud, Paul Marinier. Livret, 1916
Des colis pour les poilus
La société civile s’organise pour venir en aide matériellement et psychologiquement aux soldats, avant même les autorités, qui n’ont pas prévu la durée du conflit. Les familles s’efforcent de faire parvenir aux combattants des colis permettant d’améliorer leur ordinaire. Industriels et commerçants ont d’ailleurs compris l’intérêt de ce marché. Les premiers mettent au point des produits spécifiques, résistant aux transports et à la vie dans les tranchées, et les grandes épiceries vendent des colis déjà préparés. De nombreuses œuvres de bienfaisance proposent aussi de soutenir soldats et prisonniers. Elles se spécialisent parfois dans des domaines bien précis, comme l’envoi de serviettes de toilette aux poilus. Certaines se soucient de leur bien-être moral, notamment en leur envoyant des livres. Elles déploient une grande énergie pour lever les fonds nécessaires en organisant des événements, comme des ventes de charité ou des journées de collecte. Dans ces temps de restriction, on en appelle aussi aux dons matériels et aux efforts individuels, qui en donnant un peu de son tabac, qui en apprenant à tricoter des chandails pour les soldats. Au moment de Noël, la solidarité est particulièrement de mise et les files d’attente s’allongent devant les bureaux de poste pour l’envoi de colis sur le front.
Colis postal pour les militaires
Félix Potin. Prospectus publicitaire, 1915.
Les produits les plus à même de voyager et de se conserver sont proposés en boîtes ou en tubes.
Le colis-repas du poilu
L. Boussier Fils. Prospectus publicitaire, 1916
Cet épicier propose un service quasiment "sur mesure". Il est destiné à la fois aux combattants sur le front et aux prisonniers. Certaines enseignes vont jusqu'à se charger de l'expédition.
Confection de tricots, de chaussettes, de charpies ou de colis pour les soldats
Appel aux dons à l'adresse des fumeurs
Comité national d'aide et de prévoyance en faveur des soldats. Pancarte-couvercle d'urne.
Les appels à la générosité sont ciblés : aux hommes, on demande de glisser dans une urne un peu de leur tabac pour les soldats.
Le Noël et les étrennes de Paris aux soldats et prisonniers
Comité national d'aide et de prévoyance en faveur des soldats. Affiche.
Appel au don de serviettes de toilette à destination du front.
La serviette du soldat. Pancarte.
Les Bains-Douches pour le Front constituent une œuvre de bienfaisance dont La serviette du soldat se veut donc l'auxiliaire.
Propagande pour un organisme œuvrant au bien-être des combattants.
L'œuvre des livres pour les soldats. Carte, 2 octobre 1915.
Parmi les éléments de réconfort moral, on envoie parfois des livres, mais plus souvent encore du papier et des crayons, ainsi que du tabac.
"Merci à tous !" Nos soldats ont reçu leurs étrennes.
Georges Scott. Galerie patriotique, carte postale, 1914.
Pour les soldats, la réception d'une lettre ou d'un colis constitue un moment extrêmement précieux.
Action des Dames de Malesherbes (Loiret)
Voir l'article sur la Journée du Poilu :
http://87dit.canalblog.com/archives/2013/05/28/27270145.html
Lucien Jonas
Les marraines de guerre vues par La Baïonnette
Lire le document :
Le Naour les marraines de guerre
Voir le lien :
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/les-marraines-de-guerre