Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
Visiteurs
Ce mois ci 2 753
Depuis la création 2 120 539
Archives
Newsletter
28 février 2017

Le Centre d'aérostation maritime (CAM) de St-Viaud, Loire-Atlantique

Mots-clés :

St-Viaud, Amérique, Bretagne, CAM, dirigeables, Ville en Bois, Base aérienne de S-Viaud, ballon captif, Capitaine Caussin, Zodiac,  René Moritz, Dirigeable Astra-Torrès, CAM Paimboeuf,

Lire l'article :

Les saucisses, dirigeables pendant la Grande Guerre

Je remercie un ancien élève d'Avril, habitant près de Nantes pour sa contribution à la rédaction de cet article.

CAM en Fr 1917

L’aéronavale française multiplie le nombre de ses bases aéronavales et ses centres de commandement (PC).

En 1917 elle disposera, en France, de 15 bases appelées CAM (Centre Aéronautique Maritime).

Le 11 novembre 1918 : Armistice de la première Guerre mondiale.

L'Aéronautique maritime dispose de 36 centres d'aviation mettant en oeuvre environ 1.260 hydravions, 20 centres de ballons captifs, auxquels s'ajoutent 50 chalutiers porte-ballons mettant en oeuvre 200 aérostats.
Elle possède également 12 centres de dirigeables totalisant 37 appareils souples. 

Le personnel volant comprend 630 pilotes et 693 observateurs d'avions et d'hydravions ; 104 pilotes et 175 hommes d'équipage de dirigeables ; 239 observateurs de ballon captif.
Le personnel non volant est réparti comme suit : 6.800 hommes dans les centres d'aviation ; 1.662 hommes dans les centres de ballons captifs ; 2.657 hommes dans les centres de ballons.

La Ville en Bois, une énorme base de 25 ha.

Décidée dès février 1917 par le chef d'État-major de la Marine, du fait de la présence d'usines de produits chimiques fabriquant de l'hydrogène, le Génie français construit une base d'aérostats aériens de plus de 25 ha en à peine un trimestre.

Les baraquements sont réalisés en bois, afin d'aller plus vite. Ce quartier en gardera son nom :

la Ville en Bois.

Dès le 30 juin 1917, l'un des plus gros ballons dirigeables, le Capitaine Caussin y est affecté. La présence française est relayée progressivement par les troupes américaines qui comptabilisent jusqu'à un demi-millier de militaires sur la NAS (Naval Aviation Section) de Paimboeuf. Ils effectueront 257 vols sur les trois dirigeables présents, soit une durée de 1 538 heures de vol et 48.630 miles parcourus sur un secteur allant de Belle-Ile à l'île d'Yeu. Leur mission première était de repérer les sous-marins allemands pour permettre aux bateaux de transports des troupes américaines de débarquer à Saint-Nazaire sans encombre. 

Base aérienne de S-Viaud en 1917

 1917 base US en Bretagne

 Implantation des bases des dirigeables et ballons captifs en Bretagne

Base de St Viaud0

Le Centre d'aérostation maritime (CAM) Paimboeuf 1917-1919 (Saint-Viaud - Loire-Atlantique)

En mars 1917, pour assurer la protection de la navigation maritime (menacée par les sous-marins allemands depuis septembre 1916), un Centre d'aéronautique maritime est constitué sur le littoral sud de la Bretagne sous le nom de Centre aéronautique de Lorient-Paimboeuf. Il est alors commandé par le lieutenant de vaisseau Vaschalde et utilise deux sites : à Lorient (Morbihan) pour les hydravions, et à Saint-Viaud, près de Paimboeuf (Loire-inférieure), pour les ballons dirigeables.

Le premier hangar est installé à Saint-Viaud en avril 1917, et peut recevoir le ballon dirigeable Capitaine-Caussin (9 000 m3) le 30 juin.

Les ballons dirigeables présentaient l'avantage sur les hydravions et avions de pouvoir franchir de grandes distances et de pouvoir se placer en observation au-dessus des convois. Ils pouvaient ensuite calquer leur vitesse sur celle des navires, ce qui faisait d'eux de sérieux adversaires pour les sous-marins. Leur défaut résidait dans l'hydrogène (de 3 à 10 000 m3), en cas de réplique armée du U-boot ou en cas d'orage.

Pour plus de sécurité, les ballons furent donc équipés d'un canon léger, et travaillèrent généralement en relations avec les hydravions, jusqu'à 40 milles des côtes, sur les routes d'atterrages des convois depuis Penmarc'h jusqu'à la Loire. 

 Base de St Viaud10

Base de St Viaud15

Base de St Viaud12

Base de St Viaud11

 Base de St Viaud32

 Construction d'un nouvel hangar en 1918

Base de St Viaud30

Base de St Viaud31

La base employait fin 1918, 250 marines

Base de St Viaud13

Base de St Viaud14

 Dirigeable semblable au Capitaine Caussin

Le Capitaine Caussin :

  • Mise en service : 1917
  • Retrait : 1918
  • Volume : 9 100 m3 
  • Motorisation : 2x Salmson de 250 ch 

Il n’y avait pas d’équipage type. L’équipage d’un ballon dirigeable était fonction du volume de celui-ci. Les vedettes Zodiac (2 700-3 000 m³) étaient montées par un officier, (commandant et pilote d’altitude), un mécanicien pilote de direction, un radio-TSF et parfois un observateur. Les Astra-Torrès et Chalais-Meudon (6 000 à 8 000 m³) étaient montés par un officier commandant, un pilote d’altitude, un pilote de direction, deux mécaniciens faisant également fonction d’observateurs, un radio-TSF. Le Capitaine-Caussin (9 000 m³) se démarquait avec neuf hommes : un commandant, un second commandant, un pilote d’altitude, un pilote de direction, deux mécaniciens, un radio-TSF, un canonnier, un timonier (pour les signaux et la surveillance).

Jusqu’à sa cession à la marine américaine en novembre 1918, l’équipage du Capitaine-Caussin était constitué de militaires du génie (capitaine Leroy) bien qu’il fût affecté à une base de la marine (CAM Paimboeuf).

Les jours de beau temps, les dirigeables volaient à une hauteur de 1000 m et pouvaient se porter jusqu’à 100 voire 120 milles au large.

Le 16 juillet 1917, permier largage, le Capitaine-Caussin lâcha huit bombes sur un sillage suspect d'un U-Boot allemand.

Les départs avaient lieu au petit matin, car les ballons ne volaient jamais de nuit, ni par plafond bas ou lorsque le vent dépassait 7 m/s au sol. Comme le jour n’était pas toujours levé, le champ devait être éclairé par des projecteurs. Le ballon était d’abord sorti du hangar à bras d’hommes, puis le plein des réservoirs d’essence était fait grâce à des bidons de 50 litres et à une pompe Japy. C’était à ce moment aussi que les colombophiles (des militaires détachés) apportaient à l’équipage une ou deux boîtes en osier contenant de deux à quatre pigeons voyageurs élevés au colombier du Centre et destinés à donner l’alerte en cas d’amerrissage forcé.

La pesée permettait ensuite de savoir la charge offensive qu’on allait pouvoir embarquer, ainsi que sa répartition. Le commandant ordonnait ensuite de lâcher le lest, d’abord des sacs de sable (quelques dizaines de kilos selon le volume du ballon), puis après une montée à quelques mètres, 100 litres d’eau qui arrosaient généralement les matelots les plus proches.

  Base de St Viaud25

Base aérienne de St-Viaud en 2018

Base de St Viaud9

Plots d’amarrage d'un ballon captif américain.

Après l'Armistice de 1918, la base sera démantelée, mais les plots d'amarrages des ballons dirigeables resteront sur place pendant 75 ans. Quatre d'entre eux sont conservés pour témoigner de cette présence américaine. Ils servent de fil conducteur au mémorial qui explique l'histoire de cette base au coeur de la zone industrielle.

Base de St Viaud16

Base de St Viaud17

 Base de St Viaud5

Base de St Viaud1

Base de St Viaud4

Base de St Viaud2

 Base de St Viaud7

Base de St Viaud6

 René Moritz, fondateur de la Société des produits chimiques à Paimbœuf

 Base de St Viaud3

Base de St Viaud8

Le principe d'un dirigeable

 Base de St Viaud21

Base de St Viaud22

Base de St Viaud123

Base de St Viaud26

Base de St Viaud24

 Base de St Viaud350

 Dirigeable Astra-Torrès, AT1

Base de St Viaud34

Base de St Viaud37   

Base de St Viaud38

 Base de St Viaud41

Base de St Viaud42

Base de St Viaud45

 Voir les liens :

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/la-ville-en-bois-ete-dabord-une-base-de-ballons-dirigeables-1673319

https://www.youtube.com/watch?v=DJ_rdUe_hgU

http://blogotobo.blogspot.fr/2014/01/pataphysique-et-aeronautique-histoire.html

http://www.bretagne-aviation.fr/Steles/CAMpaimboeuf.htm

http://rosalielebel75.franceserv.com/aerostation.html

Le personnel de l’aérostation maritime française

 

Voir l'article :

 Saint-Nazaire à l'heure américaine

Tenue de vol 

Aviateur peau de bique

Les hommes de l'équipage devaient porter un passe-montagne, un cache-nez en laine, un chandail à col montant, et lorsque le froid descendait, ils devaient enfiler des sous-vêtements, des gilets, des chaussettes et des gants en papier très efficaces. Les équipages ayant rencontré quelques difficultés avec les chaussons qui leur avaient été tout d’abord attribués, ils reçurent en février 1917, des bottes fourrées du modèle utilisé par des aérostiers militaires. Une brassière de sauvetage, des lunettes et un bonnet de vol complétaient la panoplie.

Ainsi engoncés, les hommes avaient parfois un peu de mal à gagner leur poste, surtout sur les petites unités, mais à bord, ils n’avaient guère à bouger et les ascensions pouvaient durer de longues heures, à la verticale des convois.

Ancre sur couronne cablée

L'insigne de Pilote de dirigeable,

mêlant l'ancre et les ailes.

Les hommes du personnel volant se distinguaient par un insigne métallique de poitrine, inspiré de celui des aviateurs militaires, créé par la circulaire ministérielle du 18 avril 1917 en même temps que celui de l’aviation maritime.

Les pilotes de dirigeables avaient pour insigne une « ancre d’argent sur couronne câblée, portant deux ailes dorées et surmontées d’une roue de gouvernail ». Les insignes des équipages étaient tous identiques et ressemblaient fort à celui du pilote, à la différence qu’ils n’avaient qu’une seule aile. 

Commentaires
C
toujours aussi bien documenté!!
Répondre