Albert Bartholomé, sculpteur de monuments aux morts
Mots-clés :
Bartholomé, monument aux morts, Crépy-en Artois, Cognac, St Jean-d'Angély, Plazac, Cormeilles-en-Parisis, Père Lachaise, sculpteur, Albert Bartholomé,
Lire les articles :
Monuments commémoratifs des Volontaires et Alliés de la France
Des poilus dans le catalogue des fondeurs
René Quillivic, sculpteur breton, imagier des morts de Bretagne
Maxime Réal del Sartre, sculpteur de monuments aux morts
Gaston Broquet, sculpteur de monuments aux morts
Charles-Henri Pourquet, sculpteur de monuments aux morts
Choix et réalisation du monument dans les 30.000 communes françaises.
Dès 1919, aussitôt le principe du monument municipal voté en mairie, il se mit en place dans chaque commune un comité pour le Monument,,, distinct du conseil municipal, qui prit en charge le choix du projet, son financement et sa réalisation. En même temps, répondant à l’ampleur de la demande venant de toute la France, on vit des dessinateurs, des fondeurs, des carriers, des marbriers, des sculpteurs, mais également des architectes et des entrepreneurs se spécialiser sur ces hommages en pierre ou en bronze et donner à leur fabrication et à leur fourniture une dimension économique quasi-industrielle !
Chaque comité reçut donc les catalogues des fonderies et sculpteurs ainsi spécialisés, lesquels proposaient un choix de monuments à tous les prix ainsi qu’un tarif d’installation presque clé en main. Pour le devis, il suffisait d’y ajouter les frais de gravure sur pierre ou marbre, noir ou doré.
Bien des artistes connus ont contribué à l'édification des monuments :
- Real del Sarte à Compiègne
- Bartholomé à Crépy-en-Valois
- Lamourdedieu à Soissons
- Landowski à la Butte-Chalmont
- Bourdelle et Maillol dans le Midi
- René Quillivic en Bretagne
Albert Bartholomé
Biographie
Paul-Albert Bartholomé (1848 à Thiverval-Grignon, Yvelines - 1928 à Paris), est un peintre et sculpteur français.
C’est d’abord vers la peinture que s’oriente Bartholomé, à Genève d’abord puis à Paris où il devient un ami intime de Degas. Il n’aborde la sculpture qu’en 1886 à la mort de sa femme, domaine auquel il resta fidèle, développant une technique mêlant la simplicité à l’émotion contenue.
En 1918 il organise une exposition de cartons de Puvis, dans une salle consacrée aux grands artistes présidents de la Société, avec Degas et Rodin.
Il est inhumé dans la 4e division du cimetière du Père-Lachaise ; son gisant en pierre a été réalisé par Henri Bouchard.
Quelques-unes de ses œuvres :
- La Vérité, la Philosophie et la Nature musée d’OrsayTombe de Honoré Champion (vers 1909) au Cimetière du Montparnasse.
- Monument aux morts - Monument officiel acheté par la Ville de Paris au salon du Petit-Champ-de-Mars en 1895 et installé au Cimetière du Père-Lachaise, une copie se trouve au Musée des Beaux-Arts de Lyon.
- Tombe de la famille Pam au Cimetière de Montmartre.
- Monument de Jean-Jacques Rousseau, commandé en 1907 et inauguré en 1912 au Panthéon de Paris, composé de trois muses au centre (la philosophie, la Vérité, la Nature), à gauche la Gloire (couronne) et à droite la Musique.
- La Vérité, la Philosophie et la Nature, groupe en plâtre, Paris, (musée d’Orsay).
- La Gloire, plâtre, Paris, (musée d’Orsay).
- La Musique, plâtre, Paris, (musée d’Orsay).
- Buste de femme, marbre, Paris, (musée du Petit Palais).
- L’ Adieu, 1899, marbre, Bruxelles, (Musées royaux des Beaux-Arts).
- Le monument aux morts à Crépy-en-Valois dans l’Oise représente une pleureuse.
Monument aux morts de Crépy-en Artois (60)
Pleureuse de Crépy-en-Valois dans l’Oise
Le soldat gisant est la réplique de la statue funéraire en marbre commandée en 1918 par Marie Henriette Bernard de Sassenay, baronne de Laumont, pour la tombe de son fils : Jacques Benoist de Laumont (1891-1915).
Il fut tué au combat le 25 septembre 1915 à Agny (Pas-de-Calais) et fut inhumé à Gouy-en-Artois (Pas-de-Calais). Cette Tombe d'un soldat figura, en mai et juin 1918, à l'Exposition au profit des oeuvres de guerre de la Société des Artistes Français et de la Société Nationale des Beaux-Arts qui se tint à Paris, au Petit-Palais (n° 637 du catalogue).
Matériaux : calcaire
Coût : 60.000 Fr
Albert Bartholomé travailla à titre gracieux pour la commune, sans retirer aucun bénéfice pécunier de sa commande, en hommage à son épouse décédée originaire du village mitoyen de Bouillant.
Monument aux morts de Cognac (16)
Le groupe représente la France de 1918, victorieuse, redressant l'épée de la France de 1870, vaincue.
Cette épée taillée dans le marbre fut brisée au cours des années 1980.
Matériaux : Calcaire, marbre.
Inauguration : 15 avril 1923
Coût : 40.000 Fr
Monument aux morts de St Jean-d'Angély (17)
Statue en bronze d'une femme tenant dans sa main droite une couronne de laurier
Matériaux : pierre de taille, bronze pour la statue.
Inauguration : 1921
Monument aux morts de Plazac (24)
Sur la colonne,
est érigée une statue en cire du sculpteur Bartholomé représentant la Gloire.
Sculpture : bronze
Inauguration : 12 octobre 1924
Monument au morts de Cormeilles-en-Parisis
Autre réalisation du sculpteur : monument aux morts du Père Lachaise
Le 1er novembre 1899, au cimetière du Père Lachaise, est dévoilé le Monument aux Morts de Bartholomé. Le succès est immédiat et 98 000 visiteurs se pressent en cette seule journée de la Toussaint. C'est l'un des monuments les plus célèbres dans toute l'Europe jusqu'en 1914. Bartholomé avait commencé de concevoir son œuvre dès 1889. En 1895, il présente ce modèle définitif en plâtre au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts à Paris.
Ce gigantesque haut-relief disposé sur deux registres adopte la forme d'un mastaba égyptien. Au registre supérieur est évoqué le passage de la vie à la mort. Autour du couple, symbole de l'humanité, qui franchit la porte de la nuit éternelle, deux groupes de sept figures expriment "la protestation de l'être contre la destruction finale". En bas, deux gisants en travers desquels est jeté un enfant figurent la mort. Sur eux, une jeune femme incarnant "l'Esprit de vie et de lumière" étend les bras en un geste de bénédiction et de résurrection, comme pour illustrer l'inscription lithique qui donne son sens au monument : "sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre une lumière resplendit." Ecartant tout réalisme macabre comme toute conviction religieuse trop précise, Bartholomé s'efforce d'atteindre l'universel. D'une facture classique, son œuvre se caractérise par un modelé très franc et une grande clarté dans les formes et les attitudes. Ces principes l'ont fait considérer comme l’un des maîtres du "retour au style" à la fin du XIXe siècle.
http://moulindelangladure.typepad.fr/monumentsauxmortspacif/2007/10/albert-bartholo.html
Aux morts qui n'ont point de tombeau
« Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort,
une lumière resplendit. »
Le Temps, 2 novembre 1899
La Presse, 1 novembre 1899
https://histoire-image.org/etudes/monument-tous-morts
Voir les articles :
Pointe de Grave : monument en hommage aux Américains
René Quillivic, sculpteur breton, imagier des morts de Bretagne