Mots-clés :
Amiens, monument aux morts, Albert Roze, Fontaine-sur-Somme, Tricot, Bougainville, Airaines,
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"Maudite soit la guerre. Et ses auteurs !".
Monuments aux morts en France.
Albert Bartholomé, sculpteur de monuments aux morts
Le monument aux morts d'Amiens a été érigé au milieu du rond-point de la place Maréchal Foch pour commémorer le départ des troupes de la garnison qui avaient emprunté ce carrefour en 1914.
Ce monument aux morts a été commencé en 1927 après l'abandon du projet de panthéon interallié. Il honore la mémoire des 2.666 Amiénois tués durant la Première Guerre mondiale.
On le doit au sculpteur amiénois Albert Roze (1861-1952), qui a signé sur le socle : "A. Roze invenit et scuIpsit", secondé pour la réalisation par les entreprises Derivery et Denis, et financé par souscription, tombolas, concerts et galas.
Il fut inauguré le 14 avril 1929, mais sans la présence de membres du gouvernement qui ne voulait pas donner l'impression de soutenir un candidat aux élections municipales devant se dérouler le mois suivant.
Le monument en calcaire est derrière une grille ponctuée par 4 piles surmontées de vasques et de torchères en verre.
Sur un socle circulaire où sont gravés les noms des victimes, s'élève une colonne coiffée de la statue d'une Victoire ailée tenant une plume, pour écrire le nom des victimes, et un rameau, hommage aux martyrs.
Tout autour de sa base, le groupe sculpté montre les différents corps d'armée, avec 2 générations de fantassins se tenant par la main (à l'est), un cavalier et un aviateur (au sud), un sapeur du génie et un tankiste (à l'ouest) et enfin un artilleur et un fusilier marin (au nord).
https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=80021_11
Financé par souscription, tombolas, concerts et galas et réalisé en 1927 par Albert-Dominique Roze, célèbre sculpteur amiénois (1861-1952) - on peut lire sur le socle : « A. Roze invenit et sculpsit »- il a été inauguré le 14 avril 1929.
L’artiste a immortalisé avec sensibilité les différents corps d’armée :
- On reconnaît à l’est deux fantassins, le jeune et l’adulte qui se tiennent la main (la fraternité au front) et représentent les deux générations qui ont participé à la guerre.
- Au sud, un cavalier (casque à crinière, sabre de cuivre et cape) et un aviateur (hélice et bombe).
- A l’ouest, un sapeur du génie (corde et marteau), et un tankiste (chenille et tourelle sculptée).
- Au nord, un artilleur (canon et obus) et un fusilier marin.
- Une Victoire ailée domine le groupe. Cette allégorie féminine porte à la main un rameau et une plume pour écrire le nom des victimes.
Un mot sur Albert Roze. Directeur de l’Ecole nationale des Beaux-Arts d’Amiens, il a réalisé 23 monuments aux morts dans la Somme et a été membre de la commission d’examen des projets d’érection des Monuments Commémoratifs aux Morts de la Guerre.
Enfin pour l’anecdote, ajoutons que l’inauguration s’est faite sans aucun membre du gouvernement car «le gouvernement avait décidé que ses membres ne présideraient plus aux cérémonies avant les élections municipales (qui devaient avoir lieu au mois de mai) pour ne pas paraître apporter un soutien aux candidats qui leur étaient favorables.»
(Le Progrès de la Somme, 16 avril 1929)
Huit soldats de différents corps d’armées sont représentés.
Facade ouest
Facade nord
Facade est
Facade sud
La Victoire ailée
Caractéristiques du monument :
Murs |
calcaire |
Typologies |
colonne monumentale, représentation figurée (statue, groupe sculpté), allégorie féminine de la victoire, Poilus |
Techniques |
sculpture |
Précision représentations |
Armoiries de la ville d'Amiens sur le fût de la colonne. Victoire ailée debout tenant une palme et une branche de laurier. |
Catégories |
sculpture |
Structures |
groupe relié |
Matériaux |
calcaire, taillé |
Précision dimensions |
h = 300 ; la = 210 ; pr = 80. Dimensions totales : h = 300 ; la = 210 ; pr = 80. |
Iconographies |
figures, soldat, debout, fusil |
Précision représentations |
Soldats en pied revêtus de l'uniforme des différents corps de l'armée : infanterie, cavalerie, aviation, génie, blindés, artillerie, marine. |
Inscriptions & marques |
signature |
Précision inscriptions |
Signature : A.Roze invenit et sculpsit. |
Structure :
- Pilier commémoratif
- Colonne
- Représentations féminines :
- Femme - Représentation symbolique
- Femme = Victoire ailée
- Femme - Représentation symbolique
- Représentations - Soldats :
- Diverses Représentations de Poilus
- Groupe de Poilus
- Diverses Représentations de Poilus
- Ornementation civile :
- Armes de la ville
- Autres éléments :
- Entourages
- Entourage Bornes/Chaînes ou barres
- Entourages
- Matériaux des sculptures : calcaire
Prix :
302.000 francs
Photographies anciennes
Inauguration, le 14 avril 1929
Lire le document :
Albert Roze (1861-1952)
Photographie de presse, 9 mai 1909
Sculpteur amiénois né dans le quartier de la Hotoie en 1861, mort à Amiens en 1952, Albert Roze a marqué la ville de son empreinte, étrangement oubliée, ignorée du plus grand nombre, eu égard à son importante production, si ce ne sont l’inévitable tombeau de Jules Verne, la Vierge dorée d’Albert ou encore « Marie sans chemise », au gré des rues ou des cimetières.
Son œuvre reflète son attachement à la Picardie : les sujets de la vie courante, la vie des gens, leur condition modeste et parfois leur misère, la réalité sociale sont une marque importante de sa production.
Elève boursier, à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris, de 1879 à 1891 (dans les ateliers de Dumont puis de Bonnassieux où il étudie le corps et ses mouvements).
Il séjournera ensuite deux années à Rome avant de rentrer à Amiens où il est nommé Directeur de l’école régionale des Beaux-Arts.
De 1919 à 1945, il fut Conservateur du Musée de Picardie.
De l’atelier qu’il dirigea (bd de Bapaume), on retiendra son élève, Auguste Carvin, qui comme lui participera à l’édification de monuments aux morts après 14/18.
Au sortir de la première guerre mondiale, Albert Roze fait partie de la Commission d’examen des projets d’érection de monuments commémoratifs aux morts de la guerre (il sera également membre du jury du concours organisé par la ville de Montdidier pour le choix de son monument aux morts).
Il va participer à la construction de près d’une trentaine de monuments dans le département de la Somme dont ceux d’Amiens.
Les 25 monuments aux morts d'Albert Roze se trouvent dans les villes et villages suivants :
- Airaines : bas-relief représentant "la vision du soldat mourant"
- Allery
- Amiens (place du Maréchal Joffre)
- Amiens (Cimetière de Saint-Acheul)
- Bougainville
- Buigny-lès-Gamaches
- Camon
- Cayeux-sur-Mer
- Corbie
- Davenescourt
- Domart-en-Ponthieu "Les frères d’armes"
- Fontaine-sur-Somme "La veuve et l’orphelin"
- Friville-Escarbotin
- Le Ronssoy
- Longueval
- Machiel
- Montdidier "Les deux générations"
- Moreuil
- Oisemont
- Quend
- Ribemont-sur-Ancre
- Rollot « L’adieu »
- Saint-Valery-sur-Somme
- Valines
- Vignacourt.
Les 4 monuments dans les églises se trouvent dans :
- la cathédrale d'Amiens
- la basilique d'Albert
- la collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville
- l'église de Revelles.
Un dans l'Oise, à Tricot
Fontaine-sur-Somme "La veuve et l’orphelin"
Lire le document :
monument aux morts de Vignacourt
Monument de Tricot (Oise)
Inauguration, le 5 octobre 1924
Monument de Rollot « L’adieu »
Sculpture en calcaire. Coût : 18.000 Fr sans les fondations
Inauguration, le 26 septembre 1926
Monument de Bougainville (Somme) "Les frères d’armes"
Inauguration, 25 septembre 1921
Le monument a été élevé et financé (30.000 anciens francs) avec l’aide d’une intervention particulière :
Madame Vve BRIAUX, propriétaire à Bougainville, veuve d’industriel, dont le fils unique a été tué à la guerre de 1914-1918.
à cela s’ajoute :
- une souscription publique
- une participation de la commmune.
Le choix du sculpteur a été laissé à Mme BRIAUX qui a demandé à Mr Albert ROZE, ami de la famille, de réaliser le monument aux morts. On reconnaît le thème de la fraternité d’armes, cher au sculpteur.
L’inauguration a eu lieu le 25 septembre 1921, selon les archives communales. Le revers du monument porte une inscription en l’honneur des victimes des trois dernières guerres mondiales.
Technique décor :
sculpture, (étudiée dans la base Palissy), fonderie
Représentation :
chêne, laurier, coq gaulois, rose, croix de guerre
Précisions :
- sujet : branches de chêne et de laurier,
- support : gravures sur le socle du monument
- sujet : coq gaulois,
- support : ronde-bosse au sommet du monument
- sujet : couronne de roses et inscription offertes par les démobilisés,
- support : applique en fonte sur le côté droit du monument
- sujet : rameaux de chêne et de laurier avec inscription offerte par la jeunesse,
- support : applique en fonte sur le côté gauche du monument
- sujet : croix de guerre,
- support : gravure sur le revers du monument.
Monument d'Airaines (Somme),
hauteur environ 2m 10, largeur 2m
Poilu mourant au combat couronné par la Victoire
Inauguration, 28 mai 1922
Le monument en calcaire présente la forme d´une stèle architecturée monumentale, flanquée de colonnes cannelées. Les noms des défunts sont inscrits sur les côtés du monument, de part et d´autre de la représentation figurée en bas-relief (étudiée).
Deux stèles ont été placées près du monument d'origine pour commémorer la Seconde Guerre mondiale.
Inscriptions :
LA VOIX D´UN PEUPLE ENTIER LES BERCE EN LEUR TOMBEAU / 1914-1918 / AUX MORTS.
Cette imposante composition de 1922 en pierre de Lavoux, signée du sculpteur AIbert Roze, de M. Lemaire pour la partie architecturale et de l'entreprise Grugeon d'Amiens, répond au souhait exprimé par la municipalité d'ériger un monument qui soit "à la hauteur du sacrifice".
Le bas-relief "la Vision du soldat mourant" est remarquable par sa richesse décorative : outre les effigies traditionnelles (Victoire, mourant), l'arrière-plan évoque la ville d'Airaines et la douceur du foyer familial.
Au fronton une citation de Victor Hugo : « La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau ». (Hugo, Victor : Les Chants du Crépuscule, Hymne. 1831).
Le conseil municipal décida d'ériger le monument aux morts le 20 juin 1919. Le monument fut élevé en 1922 par les entrepreneurs Grujon et Galland d'Amiens, sur les plans de l'architecte amiénois Lemaire, pour un coût de 15.371 francs.
Le relief a été sculpté en février 1922 par Albert Roze, en pierre de Lavoux, pour 10.000 francs (environ 10.000 euros).
L'inauguration eut lieu le 28 mai 1922. Le monument est entouré d'une grille en fonte portant la signature d'un artisan d'Airaines malheureusement peu lisible, et de deux piles en ciment portant une urne en fonte.
Deux stèles ont été placées près du monument d'origine pour commémorer la Seconde Guerre mondiale.
Voir les liens :
https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/23109/amiens-place/
https://www.richesses-en-somme.com/sculptures/albert-roze-sculpteur/