Mots-clés :
obusite, shellshock, hypnose des batailles, faradisation, Clovis Vincent, hypnose des batailles, torpillage, névrose de guerre, multostat, Baptiste Deschamps, syndrome post-traumatique, blessures,
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Blessures de guerre
Au début de la guerre, les termes d’« obusite » (ou « shell shock » chez les médecins britanniques), ou encore d’« hypnose des batailles », qui étaient utilisés pour qualifier les soldats qui en étaient atteints, en furent le reflet.
En 1915, le médecin britannique David Forsyth publia dans The Lancet une description de la névrose traumatique de guerre, dans laquelle il décrivait clairement le fait qu’elle est associée à des troubles en apparence neurologiques (des pertes de la mémoire, de la vision, de l’odorat et du goût). Deux ans plus tard, en France, le médecin Gaston Milian décrivit chez des soldats, des états de stupeur, des tremblements généralisés, des convulsions et des épisodes de perte de conscience, dont l’origine était attribuée à la peur et à l’anxiété ressenties face aux explosions et à la mort des autres soldats.
Pour rendre compte de ces situations, le terme de « névrose de guerre » s’imposa donc rapidement de part et d’autre de la ligne de front. Il n’y eut pourtant pas de réel décompte de ces blessures psychiques chez les soldats de l’armée française, ce qui était rendu impossible a posteriori, en raison des très nombreux déplacements des soldats pris en charge par les services de santé, de la très grande variabilité des situations, certains soldats étant renvoyés au combat, d’autres chez eux, tandis que d’autres encore, dont les troubles étaient les plus graves, furent transférés dans les hôpitaux de l’arrière.
La Première Guerre mondiale vit se répandre l’utilisation de la « faradisation », c’est-à-dire l’application d’un courant électrique, notamment pour traiter les symptômes somatiques, tels que les tremblements, ce qui traduit bien le fait que l’origine psychique des troubles n’était pas clairement établie pour tous.
En définitive, les quatre années que dura la guerre de 1914-1918 se traduisirent par des progrès considérables dans la gestion du traumatisme psychique, marquant une évolution décisive vers la psychiatrie moderne. Mais le prix à payer fut élevé, et la souffrance des combattants ne s’arrêta pas le 11 novembre 1918 : les souvenirs des horreurs vécues continuèrent à hanter bon nombre d’entre eux pour le reste de leur existence.
Soldat atteint d'une névrose de guerre méthode psycho-électrique
Photographie Affinités électriques
Le multostat
Le Multostat était un appareil permettant de produire des courants de Leduc, un courant uniforme interrompu de manière rythmique.
Utilisé il y a une centaine d'années dans le traitement par électrothérapie des névralgies et des névrites, il était appliqué à la tête et produisait une insensibilité et une perte de conscience transitoires (électronarcose).
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La guerre rend-elle fou
Le torpillage faradique
Pour soigner ces maux, certains neurologues utilisent des méthodes plus dures.
Des chocs électriques de 60 à 100 milliampères sont infligés aux soldats français qui présentent des symptômes traumatiques, lorsqu'on les soupçonne de simuler pour ne pas retourner au combat. Cette méthode, rebaptisée "torpillage" par le neurochirurgien Clovis Vincent, a alors beaucoup de succès auprès des autorités militaires, qui la généralisent dans quasiment tous les centres neurologiques de France.
Torpillage : méthode de l'électrothérapie mise au point par le docteur Clovis Vincent. Cette méthode consiste en l'utilisation de courant électrique fort sur les membres "engourdis".
Le zouave Baptiste Deschamps s'est violemment opposé à ce traitement et s'est retrouvé traduit devant le conseil de guerre en août 1916.
Ce procès a provoqué un véritable scandale dans la presse, qui a parlé de "médecine terroriste", de "caporalisme médicale" d'affaire Dreyfus de la médecine militaire.
Clovis Vincent, pionnier de la neurologie
Vincent de Pôle
Victime de hypnose des batailles
Voir le lien :
http://upload.wikimedia.org/Paul Meunier Le droit des blessés
La guerre censurée, Frédéric Rousseau
Voir les liens :
http://theconversation.com/les-traumatismes-psychiques-de-la-grande-guerre-105766
Syndrome post tramatique
Les surprises psychiatriques de la Grande Guerre