Les Fantômes de la Butte Chalmont à Oulchy-le-Château (Aisne)

2 novembre 2021

Mots-clés :

Butte Chalmont, Fantômes, Paul Landowski, Oulchy-le-Château, monuments aux morts, cartes postales, La France, Marne, Ombres, Chalmont,

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La France de 1935 entendra la voix des soldats de la butte Chalmont, qui, venus de toutes les provinces, ont vécu et sont morts au coude à coude, confondus dans la même pensée, dans le même effort, dans la même souffrance pour le salut de tous.

Magnifique exemple de l'union triomphante, ils se dressent et nous crient, reprenant la leçon de leur chef illustre : obstination, patience, ténacité, audace, et comme nous vous forcerez la victoire.

M. Fabry, ministre de la guerre, 21 juillet 1935

Appelations du monument de la Butte Chalmont :

Monument aux morts de 1914-1918,
Monument commémoratif de la Victoire de la Marne,
Monument national commémoratif de la 2e bataille de la Marne,
Les Fantômes,
Les Ombres.

Historique :

1919 : 21 novembre, arrêté chargeant Landowski réaliser la première partie du monument "Les morts" avec huit figures de 2,50 m.
1921 : juillet, commande de la seconde partie du monument.
1923 : 25 novembre, Landowski précise dans son Journal qu'il a trouvé l'arrangement des Fantômes. "La vraie architecture du monument étant le paysage" (ibid. 29 novembre 1928).
1929 : 1er juin, Landowski est chargé d'exécuter le monument commémoratif de la victoire de la Marne.
1933 : octobre, le monument est terminé en granit rose de Bretagne.
1934 : l'exécution de travaux d'aménagement est nécessaire ainsi qu'une remise en état de certaines inscriptions.
1934 : 31 juillet arrêté de classement Monument historique
1935 : 21 juillet, inauguration par Albert Lebrun, Président de la République
1968, 18 juillet : cinquantenaire célébré par le général de Gaulle. Le monument est la propriété du ministère de la Défense.

Chaque statue (hauteur : 3 m) représente un corps d’armée :

jeune recrue,
sapeur,
mitrailleur,
grenadier,
colonial,
fantassin,
aviateur,
spectre de la mort sortant du linceul.

Toutes s’inclinent vers l’arrière, sauf la mort.

La France

Détachée à l’avant du monument, l’allégorie de la France...

Le site est choisi dès 1919 pour l’érection d’un monument en mémoire des combattants tombés en 1918 lors de la seconde bataille de la Marne. Confiée à Paul Landowski, la sculpture dite « des Fantômes » se révèle être l’un de ses chefs-d’oeuvre.

Il s’agit d’une double sculpture.

En haut de la butte, 7 combattants des différentes armées engagées dans la bataille de 1918 se tiennent resserrés aux coudes à coudes. Un huitième, totalement nu, quitte le groupe et semble s’envoler. L’inclinaison des corps rentre en résonnance avec celle des paliers et la pente de la colline.

En bas, 250 mètres plus loin, « la France », est représentée sous les traits d’une femme que protège un bouclier assigné à la devise républicaine. Elle devance le groupe de combattants constitué de 7 hommes au regard douloureux au centre desquels se trouve une figure de martyr. Elle a symbolisé pour son auteur « La France en marche », leur montrant la voie après quatre années de guerre symbolisées par les quatre terrasses successives qui les séparent, pour les uns la voie de la victoire, pour d’autres la capacité à avancer malgré les deuils.

Ces sculptures monumentales surgissent du paysage, l’accaparent, et en révèlent l’importance : les sculptures et le paysage sont liés parce que les uns, comme l’autre, portent la guerre et l’histoire de la guerre. En bas, de part et d’autre de la statue représentant la France, deux blocs de granit rose rappellent en lettres gravées les unités et les dates de la seconde bataille de la Marne.

« Défoncer la colline, l’ouvrir comme une tranchée d’où jailliraient les morts dressés… Aux pieds, une plate-forme. Puis ..., des Fantômes à la route, des paliers, autant que les années de guerre. Et, au bord de la route, marchant dans la plaine, une grande figure de la France en marche.

Le paysage et la sculpture intimement mêlés, la vraie architecture du monument étant le paysage.»

Landowski, Journal, novembre 1928.

La statue de La France, également signée Landowski, arbore un bouclier sur lequel sont sculptés la Liberté, l’Egalité et la Fraternité.

La butte Chalmont

Situé, à 155m d’altitude, sur la butte de Chalmont à Oulchy-le-Château, au sud de Château-Thierry dans l’Aisne, ce monument commémore la victoire de la deuxième bataille de la Marne par les alliés.

Il a été également élevé en mémoire des combattants, ainsi qu’en hommage à leur sacrifice.

Le site de la Butte Chalmont, bien que site non funéraire, demeure l’exemple le plus exceptionnel à l’échelle internationale d’une représentation individualisée de combattants mort à la guerre à travers l’oeuvre majeure des Fantômes de Paul Landowski.

Site français de résonnance nationale il exprime par ses qualités artistiques exceptionnelles, le deuil des soldats morts à la guerre.

L’élément constitutif rend hommage aux milliers de soldats (Britanniques, italiens, français, et américains) tombés lors de la seconde bataille de la marne.

Dressés sur la butte de Chalmont, à l'endroit même où une première victoire renversa le cours de la seconde bataille de la Marne, LES FANTÔMES de Paul Landowski dressent leurs silhouettes granitiques sur ce lieu empreint d'émotion.

Le groupe est constitué de 8 soldats, hauts de 3 mètres, chacun incarnant une arme : une jeune recrue, un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un colonial, un fantassin, un aviateur. Les soldats aux paupières closes sont dressés dans une position légèrement oblique comme des morts se relevant du champ de bataille. Ils entourent et protégent de leurs corps la figure nue, emblématique du jeune héros martyr.

En bas une figure féminine drapée symbolisant la France précède le groupe des FANTOMES.
Commencé en 1919, ce monument fut inauguré en 1935. Il est aujourd'hui considéré par beaucoup comme le plus beau et le plus émouvant des monuments à la mémoire des soldats morts au Champ de d'Honneur.
Paul Landowski avait lui-même participé à la première guerre mondiale.
Ce monument et ce lieu,immense et silencieux, est particulièrement impressionnant.

Une émotion poignante s'en dégage.

Paul Landowski mettra 15 ans pour réaliser cette œuvre en granit de Bretagne.

http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=02579_1