Victor Prouvé, affichiste
Mots-clés :
Victor Prouvé, affiches, médailles, lithographies, propagande, emprunts, veuves, restrictions,
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Bon point national de propagande, Victor Prouvé, 1917
Victor Prouvé, dessinateur, affichiste moraliste
Affiches scolaire éditées par le ministère de l’instruction publique.
Victor Prouvé fut chargé de la propagande à l'école.
Il produisit de nombreuses affiches, de diplômes, de bons points...
L'imprimeur des affiches est Berger-Levrault.
Les thèmes principaux des affiches se déclinent ainsi :
- la mobilisation des troupes et le recrutement
- la mobilisation économique
- le rationnement et son train de restrictions
- les emprunts et souscriptions
- la solidarité avec les soldats du front
- les veuves et les orphelins.
Les plus remarquables sont celles des emprunts, aux accents très patriotiques, où figurent, par exemple, l'aigle prussien étranglé par un soldat français ou l'empereur Guillaume II terrassé.
Dans un registre plus émotionnel, il faut également signaler la citer grande qualité graphique et le pouvoir d'évocation des affiches qui informent sur les Journées nationales à thème : Journée du Poilu, Journée des orphelins etc., mettant en scène la détresse des femmes et des enfants.
Affiches 1916
Au grand Couronné, 1916
1916, un soldat français, avec un coq dressé sur son casque, tente d'étrangler à mains nues l'aigle allemand couronné.
Cette lithographie a été publiée au profit des Oeuvres du Comité d'Assistance de Verdun.
Il y a une annotation du sous-préfet Grillon accompagnée du cachet de la sous-préfecture.
Affiches 1917
Le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a commandé en 1917 au peintre décorateur et architecte Victor Prouvé, proche de l'école de Nancy, une importante série d'affiches.
Il s'agissait de réaliser 31 panneaux à afficher dans les écoles primaires, pour éduquer les élèves au patriotisme et les faire participer à l'effort de guerre.
Des textes faits par des enseignants commentent les dessins très édifiants de Victor Prouvé : y sont expliqués un peu d'histoire et de stratégie, le but des emprunts et celui des restrictions, la nécessaire solidarité avec les orphelins, la menace sur la liberté du peuple français.
Offensive française, soldats au combat survolés par des avions militaires.
Un homme vêtu d'une armure, couronne sur la tête, tient un glaive d'une main et de l'autre un globe surmonté de l'aigle noir. A ses pieds, des personnes opprimées courbent l'échine. Au bas de l'affiche, le texte est encadré par deux vautours.
Le passé historique de la Prusse est décrit.
Au bas du texte on peut y voir : casque, épée déchirant un traité, corbeaux, crânes.
Surmontés du casque allemand, les deux blasons allemand et austro-hongrois sont réunis.
Des familles éplorées et endeuillées l'encadrent.
Un texte expliquant les méfaits de ces pays complète l'illustration.
A l'intervention française aux côtés des Insurgés américains répond l'engagement américain aux côtés des Alliés ; le navire de guerre auréolé de lumière évoque la puissance militaire des Etats-Unis et symbolise l'espoir que l'intervention américaine peut faire naître.
Le texte reprend le thème de la puissance des Etats-Unis ; on trouve également un écho des buts de guerre américains et de l'idéalisme wilsonien.
L'imprimeur rappelle que la ville de Nancy vient d'être bombardée pour la quinzième fois au moment où il imprime l'affiche, manière de stigmatiser la barbarie allemande.
"Soyez patients soyez obstinés" furent les mots-clés à retenir de "La leçon du front" donnée par le général Pétain aux soldats français le 1er janvier 1918.
Deux soldats acclament une armée qui aborde dans un port tandis qu'un marin en aide un autre à mettre pied à terre.
Suit un texte expliquant que les bateaux doivent être réservés à l'effort de guerre.
Des soldats au repos dans leur cantonnement, d'autres à l'arrière-plan au travail illustrent cette affiche ; un texte de Francisque Vial louant leur courage, extrait de :
" Territoriaux de France.- Collection France", la complète.
Représentation d'une famille avec la personne âgée assise près de la maison. Au milieu se trouvent les parents, dont le mari est un soldat, et les enfants qui cultivent les fruits et les légumes dans le jardin.
N.B.: Cette affiche a été imprimée après le 15ème bombardement de la ville de Nancy.
La référence, issue du Paillard, de l'affiche correspond à l'affiche de droite "L'effort paysan".
Cette affiche de V. Prouvé insiste sur le caractère scientifique et industriel de la guerre.
Votée quelques mois plus tôt, la loi Dalbiez organise la mobilisation des spécialistes. Les scientifiques quittent le front pour regagner leurs laboratoires et ils participent notamment à la guerre chimique.
Prouvé dessine les chercheurs en uniforme pour bien montrer qu’eux aussi sont mobilisés et qu’il ne faut pas les considérer comme des embusqués. L’usine est présente en arrière-plan et l’ouvrier, simplement évoqué. L’industrie est un enjeu considérable car la guerre de position est une guerre où le matériel joue un rôle prépondérant.
Une allusion à l’importance des études scientifiques rappelle que même les écoliers sont concernés et mobilisés pour la victoire.
Arbres calcinés, maisons en ruine sous un ciel chargé de nuages accompagnent un texte tiré de la "Revue pédagogique" mars 1918.
Des rapatriés sur le quai d'une gare sont accueillis par la population suisse qui brandit drapeaux et pancartes de bienvenue.
Sous l'illustration est rédigé un texte de Benjamin Valloton extrait de : "Leur calvaire".
Affiches 1918
Appel à la contribution financière afin de relever l'économie de la France ;
le texte est illustré d'un côté par un soldat français, et de l'autre, par un soldat des colonies.
Cette affiche de 1918 appartient à une série d’affiches pédagogiques qui étaient commentées par les instituteurs.
Cette série a été commandée par le Ministère de l’instruction publique.
Le dessin est une allégorie de la victoire arrivée lors de l’armistice. On y voit un ange, représentant la paix, qui tient en main les couronnes de lauriers, symboles de la victoire. Au dessus de lui, les cloches qui annoncent la fin de la guerre.
Le texte fait écho à l’espoir des soldats lors de la mobilisation : gagner rapidement la guerre et revenir pour Noël… Après quatre années de conflit, les hommes rentrent dans leur foyer pour ce jour tant attendu.
Le gouvernement français exalte le patriotisme et les valeurs guerrières des combattants d'Outre-Mer et associera ceux-ci aux diverses commémorations d'après-guerre.
Au-dessus du texte, Prouvé a dessiné un cavalier spahi brandissant le drapeau de la France.
Un soldat allemand, poignard à la main, menace une femme russe assise à terre et lui montre un traité de paix. Il écrase de sa botte un homme russe allongé.
Suit le texte qui est illustré par des canons.
Le texte indiquant les réparations et garanties proposées par la Société des Nations est illustré par une jeune femme dont le pied repose sur un casque allemand.
Retranscription d'une lettre écrite par l'un des soldats représenté sur un champ de bataille.
Au bas de l'affiche, une mère et ses enfants lisent cette lettre.
Progression sur le terrain des soldats de différentes nations.
Ils brandissent les drapeaux français, américain et britannique.
Dans le ciel, les avions appuient la marche de ces soldats.
4 ème emprunt de la Libération, 1918
Dans un même élan, V. Prouvé associe les drapeaux des alliés : le Royaume Uni, les États-Unis et la France. La Russie n’apparaît pas car elle vient de signer une paix séparée, à Brest Litovsk avec l’Allemagne, en mars 1918. On peut s’étonner de l’absence du drapeau italien alors que cet état combat depuis 1915 aux côtés des alliés.
Le dessinateur insiste sur les armes nouvelles, l’aviation et les chars dont on sait l’importance qu’ils auront dans la victoire finale.
Le Maréchal Pétain n’aurait-il pas dit : « J’attends les chars et les Américains » ?
Le bandeau sous l’illustration insiste sur l’indispensable effort financier que l’arrière doit consentir pour aider l’État à financer cette guerre totale.
A la gloire de Jean-Corentin Carré
Jean-Corentin Carré, engagé à 15 ans sous un faux état-civil, est représenté à l'époque où il était engagé dans l'infanterie et partageait ainsi le sort de la majorité des soldats.
Il monte à l'assaut comme un adulte. Il n'y a en lui ni la faiblesse ni l'innocence que l'on attribue traditionnellement à l'enfance.
Le texte de la lettre qu'il envoya à son instituteur explicite le patriotisme de Jean-Corentin tandis que deux écoliers dans le coin droit de l'affiche recueillent la mémoire de l'héroïsme jeune homme et incarnent la relève.
Voir l'article sur les enfants soldat :
http://87dit.canalblog.com/archives/2015/06/17/32230149.html
La joie de vivre, 1904
Musée des beaux arts de Nancy
http://www.vienscliquer.com/victorprouve.html
http://galerie.verdun.fr/affiches/
Victor Prouvé valise pédagogique
Médailles commémoratives à la gloire des instituteurs morts au combat.
Médaille en bronze, diamètre : 68 mm, 1918
Avers :
sur un autel portant l'inscription "AUX MAITRES MORTS POUR LA FRANCE", un casque posé sur un livre ouvert qu'un enfant couronne, allégorie de la République tenant une torche allumée d'une main, un autre enfant de l'autre ; autour, l'inscription "INSTRUCTION PUBLIQUE", signature du graveur.
Revers :
champ vide entouré de branches de chêne et de laurier, en bas, ici inscription : Valantin Elie, instituteur à Montségur 1884-1914.
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