Mots-clés :
estampes, Jean Virolle, Auguste Lepère, William Dyson, Léon Broquet, Steinlen, Henry de Groux, Georges Scott,
Lire les articles :
Steinlen 1859-1923, Guerre à la Guerre !
Henri de Groux, les désastres de la guerre
Henri Desbarbieux, dessins de guerre
Les estampes de Jean Virolle
Georges Bertin Scott, dit Scott de Plagnolles
Peindre la Grande Guerre
Le site Mémoire des Hommes, le portail culturel du Ministère des armées, présente depuis fin 2020 un ensemble de 550 estampes numérisées provenant du fonds du musée de l’Armée. Cinquante artistes y sont représentés.
Voici quelques unes de ces estampes.
Le sergent, 1918, Auguste Lepère
Observateur, Auguste Lepère
Avec Auguste Lepère, on quitte le rendu détaillé du dessin lithographié. Graveur sur bois admiré, il compose des scènes à l’éclairage savant façonnées par les oppositions de blanc et de noir (« Le G.V.C. », « La mine »).
Son inspiration l’amène souvent vers les allégories ou les scènes pittoresques mais il semble intéressé, par ailleurs, par la représentation de la violence immédiate et ses effets : « Les francs tireurs », « La torpille » ou « Observateur ».
La permission, Jean Virolle
A l'Affût, Jean Virolle
Jean Virolle a dessiné un ensemble de vingt linogravures autour du thème de la mort, intitulé La danse macabre.
Ces œuvres ne sont pas contemporaines de la Grande Guerre car elles datent de 1942. On y découvre la mort toujours épiant le soldat, que celui-ci soit au combat (« A l’affût ») ou en permission (« La permission »).
The Dynamo, Hill 60, William Dyson
Preparing the Brazier, William Dyson
L’artiste étranger le plus représenté est l’illustrateur australien William Dyson. Ses dessins sont marqués par la grande proximité qu’il installe entre ses personnages et le spectateur.
Peu de paysages ou de points de vue larges mais plutôt des scènes traitées avec de forts contrastes et montrant de petits groupes de soldats au repos (« Preparing the Brazier », « The misery of rest camps ») ou à la tâche ( «With the 2nd Australian tunnellers near Nieuport », « The Dynamo, Hill 60 »).
Batterie du 112e, artillerie lourde, Léon Broquet
Guetteurs devant Prunoy, Léon Broquet
On retrouve les grandes eaux-fortes de Léon Broquet, peintre officiel, qui choisit souvent de représenter le soldat sur le champ de bataille : au combat (son « Tir de barrage » est impressionnant), comme guetteur (le très réussi « Guetteurs devant Prunoy ») ou cherchant à echapper à une fusée éclairante (« Patrouille surprise par la fusée »).
De nombreuses scènes ont d’ailleurs lieu la nuit, ce qui permet à Broquet de traiter ses compositions en clair obscur.
Tirailleurs algériens, 1917, Georges Scott
Tirailleurs à Verdun, 1916, Georges Scott
« Terre d'épouvante », 1917, Stenlein
On retrouve un personnage avançant avec des béquilles dans la composition horizontale intitulée « Terre d’épouvante » (ce soldat qui semble âgé a d’ailleurs quelques ressemblances avec l’artiste). Sa tête et une de ses jambes sont bandées. Il est debout et avance vers la gauche tandis que trois soldats derrière lui regardent dans la même direction. Le dernier s’est levé.
Tous semblent très agités mais c’est le personnage au premier plan, à terre, qui a le visage le plus expressif. A quatre pattes, il se joint au mouvement de tous les autres pour se diriger vers ce que l’on devine être les secours.
Le ciel visible au-dessus du talus semble rempli de fumées, de pluie et peut-être aussi d’explosions. Pour certains, il est trop tard, comme ce soldat mort sur le ventre en bas à gauche près du cadre. Et que penser de ces têtes de soldats, sans corps discernable, peut être déjà enterrés, sans retour possible vers la vie, comme vaincus par les épreuves ?
« Nid de blessés », 1917, Steinlen
« Une nuit à Souchez », 1917, Steinlen
« Les échappés de l'enfer, n° 1 », 1917, Henry de Groux
« Les échappés de l'enfer, n° 2 », 1917, Henry de Groux
Source :
https://www.dessins1418.fr/les-estampes-numerisees-du-site-memoire-des-hommes/