Mots-clés :
gueules cassées, Raphaël Freida, Otto Dix, Loterie Nationale,
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Blessures de guerre
Inscription sur la carte postale :
« Congrès de la Paix. Versailles, 28 juin 1919. Délégation des mutilés français »
En 1921, trois hommes : Albert JUGON (1890 - 1959), Bienaimé JOURDAIN (1890 - 1948) et le Colonel PICOT (1862 - 1938) fondent une association pour venir en aide à leurs camarades atrocement défigurés au cours de la première guerre mondiale.
Ils choisissent de s'appeler "Les Gueules Cassées", terme rude et provocant pour le grand public mais affectueux pour eux-mêmes.
Ils se dotent d’une devise porteuse de promesse et d’espérance "Sourire quand même".
L'association des Gueules Cassées, fondée en 1921 vient en aide à l'origine à 500 000 blessés de la face.
L’Association tire ses ressources de son actionnariat dans La Française des Jeux dont elle est le second actionnaire, après l’Etat.
En effet, les « Gueules Cassées » eurent l’idée géniale, dans les années 30, de créer les fameux dixièmes de la Loterie Nationale, puis furent en 1976 les promoteurs du LOTO en France.
https://www.gueules-cassees.asso.fr/les-fondateurs-_r_7.html
Première souscription-tombola dite « de la reconnaissance en faveur des gueules
cassées », en 1927.
Otto Dix, Les joueurs de skat, 1920
Otto DIX a représenté des visages estropiés dans ses peintures, comme Kriegskrüppel (Les Invalides) ou encore Die Kartenspieler (Les joueurs de cartes).
Dans cette oeuvre, l’une des mains des joueurs est remplacée par un pied, un autre a perdu un oeil, le troisième a une prothèse métallique à la place de la mâchoire. La scène est éclairée par une ampoule dans laquelle apparaît une tête de mort.
Techniques mixtes : peinture et collage
Les joueurs de cartes d'Otto Dix
Art dégénéré :
les artistes de l’expressionnisme et de la Nouvelle Objectivité seront dépréciés par le régime nazi, et assimilés aux « dégénérés ». L’expression d’ « art dégénéré » (« Entartete Kunst ») sera en effet employée pour désigner sans grande distinction la production artistique d’avant-garde, regroupant également les oeuvres cubistes, surréalistes, abstraites, etc.
En 1937, à Munich, sont réunies les oeuvres de ces artistes dits « dégénérés » (tels qu’Otto Dix, Max Beckmann…) et exposées avec celles de malades mentaux, suggérant qu’elles sont comparables en ceci qu’elles représenteraient un danger pour l’idéal nazi, que prône par ailleurs l’art officiel.
Otto DIX. Transplantation (1923-24)
ou Gueule cassée réparée par plusieurs greffes osseuses et cutanées
(Musée du Val-de-Grâce)
Raphaël Freida, 1877 - 1942
Freida réalise de véritables portraits des gueules cassées. Le portrait ne vise pas à représenter seulement un être humain, mais témoigne d’un intérêt pour l’individu en particulier dont l’identité gravite autour du regard que saisit Raphaël Freida.
Ce regard est souvent absent, tourné vers l’intérieur.
C’est le même regard que l’on voit dans la représentation d’une gueule cassée que donne
Otto Dix avec l’eau-forte Transplantation.
Georges Grosz, 1893 - 1959
Drinnen und Draussen (Intérieur et Extérieur) de Georges GROSZ dépeint des membres de la classe dirigeante attablés à l’intérieur d’un café tandis que des soldats mendient dans la rue. Georges GROSZ a réalisé de nombreux dessins satiriques dénonçant les classes dirigeantes qui tirent profit de la guerre.
La Loterie nationale
De 1931 à 1933, La Dette, tombola privée, lancée par les Gueules Cassées, les Ailes brisées et d’autres Associations d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ACVG), récupère de nombreux dons en faveur des handicapés de la face..
Suite à l’initiative des Gueules Cassées, l’État crée, en 1933, la Loterie nationale.
Voir les liens et documents :
https://www.gueules-cassees.asso.fr/