Expo Villabé, l'artisanat des tranchées
Mots-clés :
briquets, crucifix, obus, Poilus, artisanat des tranchées, broderie, Villabé,
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Artisanat des tranchées
La pipe, amie fidèle de nos soldats
Exposition de Villabé (91100), novembre 1914
Même, si certainement, certains objets furent confectionnés sur le terrain même des combats, l’artisanat dit "de tranchée" fut, la plupart du temps, une activité pratiquée à l'arrière de la tranchée, en seconde ligne et le plus souvent pendant les périodes de repos, à l'arrière des lignes de fronts, en convalescence, en permission et surtout en captivité.
De même, ces réalisations ne furent pas toutes réalisées durant la guerre.
Combien d’objets furent rapportés comme souvenirs ou trophées puis raccourci, martelés assemblés afin de leur donner un autre sens ou une nouvelle utilité avant d’être gravés du nom d’une bataille, d’une année, et bien souvent des deux.
Distance des lieux, distance dans le temps, il n’est pas toujours possible aujourd’hui de différencier ces objets en leur attribuant une date de création, un lieu de fabrication.
Toujours est-il qu'ils ont tous cette caractéristique d'avoir été conçus par des soldats avec les matériaux dont ils disposaient dans leur cadre de (sur)vie, à savoir les lieux mêmes des combats.
Que ces objets si beaux, parfois touchants ont été créés à partir de balles, de cartouches, de douilles, de ceinture d'obus en cuivre, tous, objets de mort ou encore en utilisant des os animaux, des morceaux de bois, de cuir ou de métaux, façon astucieuse de ce qu'on appelle aujourd'hui de recycler.
L'écriture
Encrier, douille d'obus découpée
Porte-mine en forme de sous-marin
Le fumeur
Chaque soldat dispose dans son barda d'un ou plusieurs paquet de tabac gris, âcre et très fort.
Beaucoup de soldats, des hommes sains et actifs dans le civil ne sont pas fumeurs.
Mais dans la tranchée, les longues attentes, le caractère socialisant et convivial de la cigarette partagée conduit beaucoup d'entre eux à s'y mettre.
Ce tabac présente un autre aspect très important pour les soldats, surtout l'été ... il masque les odeurs.
Cela est difficile à imaginer, mais l'odeur de la mort est très souvent évoquée dans les récits des Poilus comme étant aussi insoutenable que tant d'autres détails monstrueux des combats.
Briquet, douille de balle de fusil
Briquet, décor médaillon
La lumière
De nos jours l’électricité est partout disponible, accessible. En disposer semble une évidence à laquelle on ne fait attention que lorsqu'une coupure générale intervient !
Mais il y a 100 ans, s'éclairer n'est pas aussi simple qu'une pression sur un interrupteur !
S’éclairer fut une grande préoccupation des Poilus.
De la baïonnette plantée au sol, dans le quillon de laquelle une bougie est posée, aux réalisations plus élaborées, les soldats vont s’équiper à la débrouille d'abord, puis le temps des fabrications plus élaborées et surtout plus artistiques verra le jour.
Certaines de ces créations inventives seront ensuite produites par l’industrie à partir de reliques de ces champs de batailles.
Transformer un objet de guerre en porteur de lumière, revêt évidemment, un caractère hautement symbolique de Vie, d'Espoir et de Renouveau.
Bougeoirs, fusées d'obus
Lampe à pétrole, douille d'obus torsadée, marquée Aisne
Bougeoirs, 3 baïonnettes torsadées encadrant un obus
Le temps libre
Au début du siècle dernier, communiquer, se tenir informé, échanger à distance passaient nécessairement par la lecture et l’écriture.
Courrier et journaux sont les seuls moyens de communication possibles.
Les permissions sont peu fréquentes, le seul moyen de garder le contact avec ses proches est la lettre ou la carte postale.
Tout ce qui a trait à l'écriture (et la lecture) est l'élément central, la première priorité non vitale. Être privé de crayon, de plume, d'encre, de papier, d'écritoire ressemblerait aujourd'hui à être privé de téléphone portable. Sans compter qu'évidemment, on ne se trouve pas, de nos jours, au fond d'une tranchée dans l'hiver de la Meuse sous une pluie d'obus ...
Aussi crayons, porte-plumes, encriers, garnitures de bureau, seront des thèmes majeurs de création des Poilus.
Les premières réalisations, purement utilitaires dans les premiers temps s'élaboreront vite en des fabrications très sophistiquées.
Fusée d’obus, douilles, munitions, tout est bon pour cela, et cet artisanat sera très prisé à l’arrière et longtemps utilisé après la guerre.
Vase : douille d'obus repoussée et martelée
Vase : douille d'obus repoussée et martelée,
Craone 91
Casque à pointe, métal travaillé
Puits : douille d'obus
Tout naturellement, les soldats n'ont pas réalisé que des créations utiles ou fonctionnelles.
Beaucoup d'objets de décoration ont été fabriqués, comme les vases réalisés à partir de douilles d'obus qui ont orné pendant de nombreuses années une très quantité de foyers français.
Ces souvenirs peuvent également être des jouets pour enfants ou des cadres, boîtes et autres cannes ou serre-livres.
Broderie d'un soldat anglais : à ma chère épouse
Broderie d'un soldat néo-zélandais
Broderie d'un soldat anglais : un baiser de France
Broderie d'un soldat anglais : une pensée des tranchées
Broderie d'un soldat anglais
Broderie d'un soldat américain : souvenir de France
Broderie d'un soldat américain : l'union fait la force
La religion
Crucifix, Balles
Crucifix, Balles
Bénitier, croix en ceinture d'obus et vasque en douille d'obus
Bénitier, douille d'obus découpée et étalée
Voir le lien :
https://acg191419.wixsite.com/acg1419
Autres objets :
Coque de casque, modèle 1915, dit Adrian,
modifiée en tirelire, peint par G Leroy, en 1922
Casque allemand, modèle 1916, peint en vert,
vissée à l'envers sur une douille en laiton.
Chope, en aluminium, gravé des drapeaux alliés peints, et marqué
« Vers la Victoire », « En souvenir des héros 1914 » et « Nous sommes français ».
Douille transformée en cache-pot, à décor repoussé de deux mains qui se serrent,
marqué « 1914 Souvenir et d'un coq chantant et daté « 11 novembre 1918 ».
montée sur pieds griffes. HT : 25 cm
Reims 17 4 1917 » Grand couvercle en cuivre et laiton,
gravé du coq surmontant un casque Adrian, marqué « 93e Artillerie 2me Groupe ».
Moulin à cigarettes, en laiton et cuivre. HT : 27,5 cm
Scène de vie de Poilus.
Panneau de bois sculpté en demi-ronde-bosse
Porte-pipes en bois découpé, ajouré,
à décor satirique d'un singe coiffé d'un casque à pointe,
monté sur un chien, suivi par deux chiens,
l'un habillé en autrichien et l'autre en italien,
l'ensemble face au lion couché sur une fortification. 44 x 26 cm