La bataille du Mont Kemmel, 25-29 avril 1918
Mots-clés :
Mont Kemmel, mont chauve, Belgique, Adolphe Masselot, Locre, le belvédère, ossuaire, Monument aux soldats français, déesse de la victoire, Den Engel, l'Ange, la colline héroïque,
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Quatrième bataille d'Ypres : du 9 avril au 29 avril 1918,
aussi appelée bataille de la Lys.
Le Mont Kemmel, de nos jours
Le Mont Kemmel actuel dans les Flandres belges. d'une hauteur de 156 m.
Le petit Kemmel est le mont boisé derrière la ferme, à gauche du grand Kemmel
Introduction
Au printemps 1918, l’Etat-major allemand lance la «Kaiserschlacht », la bataille de l’Empereur, jouant son va-tout sur le front ouest. Il lance successivement deux vastes assauts dans la Somme et en Flandre.
Déclenchée le 21 mars, l’opération « Michael », après avoir bousculé les troupes britanniques et menacé Amiens, s’essouffle et finit par se briser devant la résistance adverse - notamment australienne à Hébuterne.
Dans un véritable quitte ou double, les Allemands reportent alors leurs efforts du côté de la Flandre. Ils espèrent réduire le saillant d’Ypres et atteindre la côte, coupant ainsi la route des approvisionnements ennemis.
A partir du 9 avril, ils enfoncent les défenses britanniques dans la plaine de la Lys, bousculant notamment les Portugais devant Neuve-Chapelle, et remontent vers les monts de Flandre. Estaires et Bailleul tombent mais ils échouent sur les pentes du Mont Kemmel (19 avril).
Le renfort des troupes françaises face à la poussée allemande du printemps 1918.
Le 25 avril, les troupes françaises appelées en renfort sont confrontées à des troupes d’élite allemandes qui lancent la « seconde bataille du Kemmel» dans un déluge de feu. Après de furieux combats, souvent au corps à corps, les Allemands occupent le Belvédère, au sommet du mont.
La veille, le 24, ils ont attaqué aussi dans la Somme, prenant Villers-Bretonneux, que les Australiens récupéreront le 25.
La « bataille de l’Empereur » s’achève le 29 avril : malgré l’avancée allemande, les Alliés ont réussi à stabiliser le front empêchant l’ennemi de percer, mais au prix de lourdes pertes.
Sur les pentes du Kemmel, surnommé en 1918 « le mont chauve » tant il a été ravagé par les combats, un ossuaire regroupe les restes de 5.294 soldats français, tombés pour la plupart dans la bataille du mont et dont seulement 57 ont pu être identifiés.
Au sommet de la colonne qui marque son emplacement se tient l’animal emblématique de la France : le coq.
En poursuivant vers le sommet du mont, un imposant « monument aux soldats français » rappelle également le sacrifice des troupes qui ont combattu en Belgique. Il est orné d’une statue du sculpteur armentiérois Adolphe Masselot qui, bien que représentant la déesse ailée de la Victoire, dégage dans son regard une grande mélancolie qui vaut au monument d’être également appelé « l’ange triste du Mont Kemmel ».
La bataille
Offensive allemande
Le 25 avril à 2 heures 30 : un tir d'artillerie d'une violence inouïe, déclenché par 600 canons de tous calibres, s'abat sur le Mont Kemmel, détruisant tout. Le bombardement précédant l'attaque est considèré comme un des plus intenses de toute la première guerre mondiale. En outre, il s'agit d'obus à gaz toxique (ypérite essentiellement) qui obligent les défenseurs à porter le masque. A 6 heures, les Allemands du corps alpin (division de choc renommée) se portent à l'assaut sur la pente sud du Mont.
Les îlots de résistances alliées qui subsistent sont rapidement débordés par le nombre et doivent mettre bas les armes. Au petit Kemmel, malgré la préparation d'artillerie allemande, la résistance des alliés est plus vive ; les assaillants sont accrochés par des tirs de mitrailleuses et doivent faire appel aux Minerwerfer et aux lance-flammes A sept heures, le sommet du Grand Kemmel est pris ; les soldats français du 416 ème d'infanterie doivent céder le terrain, poursuivis sans relâche, mais au prix de lourdes pertes, par l'ennemi.
Dans le village de Kemmel, des éléments français (22 ème .I) et britanniques luttent côte à côte. Le village sera pris par les Allemands aux premières heures de la matinée. Les Anglais se retirent alors sur la côte 44, et y repoussent victorieusement tous les assauts ennemis. Il en est de même à Saint Eloi où ils résistent jusqu'à la nuit, se repliant alors sur Voormezeele.
L'aviation allemande, composée de 16 escadres de bataille et 17 escadrilles de chasse, est maitresse du ciel, et survole sans cesse le champ de bataille, en mitraillant les soldats alliés et leurs arrières, attaquant à la bombe, les rassemblements, les convois et les batteries.
La contre-offensive franco-britannique du 26 avril 1918
Du côté des alliés, Foch, mettant à profit ce court répit, donne ses instructions.
Le Général commandant la 2 ème armée britannique décide, dans l’après-midi du 25 avril, une contre attaque prévue pour le soir même et désigne la 39 ème division française d'infanterie et la 25 ème D.I. anglaise. Elles ont pour objectif la reprise du Mont Kemmel.
Cette phase de la bataille ne débutera que le 26 avril, la 39 ème division n‘étant pas à pied d'oeuvre à temps. Après quelques succès initiaux les troupes franco-britanniques sont repoussées sur les lignes de départ. Cette contre offensive est un échec, mais a cependant perturbé le regroupement des unités allemandes, aggravé leurs pertes, semé le doute et obligé l'Etat Major allemand à reporter la reprise de son offensive d'abord au 27 avril, puis au 28, enfin au 29 avril 1918.
Ces trois reports successifs permettent à Foch, d'amener en toute hâte des renforts sur ce front très menacé.
Fin de la bataille des Flandres
Le 29 avril 1918, à 7 h 00 du matin, les Allemands lancent une nouvelle offensive sur un front de 14 km le long de la route d'Ypres à Bailleul. Ils ne parviennent pas à prendre les flancs du front allié (le Mont Vidaigne et le pic du Scherpenberg).
Le centre semblait moins combattif, mais le village de Locre a été repris par les Français, de haute lutte. Les Allemands semblaient épuisés à ce moment-là. Foch envoie en 4 jours 5 nouvelles divisions en renfort, qui rétablissent la situation et neutralisent les dernières poches de résistance allemandes.
Le 5 mai 1918, la bataille des Flandres est terminée. Les Allemands n'ont pas pu percer les lignes alliées et remporter une victoire décisive.
Unités citées :
Le 413e régiment d’infanterie, qui compte un grand nombre de Stéphanois, est cité à l’ordre de l’Armée pour sa conduite dans les Flandres du 25 au 29 avril (La Tribune Républicaine, 19 juillet 1918).
Le 414e régiment d’infanterie, régiment de la région lyonnaise et forézienne par excellence, est cité à l’ordre de l’Armée pour, du 26 au 29 avril, avoir montré ses solides qualités dans la bataille des monts de Flandre (La Tribune Républicaine - 15 août 1918).
Le drapeau du 416e régiment d’infanterie est décoré de la Croix de Guerre pour la deuxième fois le 30 décembre 1918 (Journal de marche).
Le lieutenant-colonel Borne, commandant le 99e R.I. durant la bataille du Kemmel, malgré les attaques violentes et les pertes éprouvées a définitivement arrêté l’ennemi et est cité à l’ordre de l’Armée.
En outre, le roi des Belges Albert 1er délivrera une citation spéciale au 99e R.I. pour l’importance du rôle qu’il a joué dans la journée du 25 avril à Scherpenberg et la Clytte.
Photographies du Mont Kemmel avant guerre
Le Belvédère en arrière plan
La ferme au sommet
Photographies du Mont Kemmel en 1918
Champ de ruines au pied du Mont
Ruines du Belvédère
Photographies du village Kemmel
Avril 1918.
Panneaux indicateurs dans un village rasé du secteur de Kemmel.
Eglise avant la guerre
Ruines de l'église
Les allemands au Mont Kemmel en 1918
Mai 1918. Dégâts occasionnés sur un hôpital allemand du front
et sur ses ambulances par les bombardements britanniques.
Une équipe d'artillerie allemande changeant de position
à l'aide de chevaux de traie dans le secteur de Kemmel.
Obusier allemand pendant l'attaque du Mont Kemmel en Avril 1918.
Mai 1918. Un centre de triage médical allemand dans le secteur de Kemmel,
avec ses camions, ambulances motorisées et équipes hippomobiles.
Mai 1918. Quatre soldats allemands en mission de reconnaissance
des positions alliées dans le secteur de Kemmel.
Mai 1918
Quatre soldats allemands en discussion sur une route du secteur de Kemmel.
Lieux de commémoration
Le mémorial, situé au sud d'Ypres rappelle la présence des troupes françaises durant la Première Guerre mondiale et rend hommage aux nombreux soldats français tombés durant la Bataille du Mont Kemmel en 1918.
Depuis 1932, une colonne commémorative rend hommage aux nombreux soldats français morts pour la patrie au sommet du Mont Kemmel (Kemmelberg). Ils ont combattus à cet endroit en avril 1918 lors de la Bataille du Mont Kemmel. Ce « Monument aux soldats français » symbolise la déesse romaine de la victoire, Victoria.
C’est la raison pour laquelle cette colonne commémorative est également appelée « Den Engel » (l’Ange). Son regard est tourné vers la fosse commune dans laquelle sont enterrés de nombreux soldats français au pied du mont Kemmel.
Contact :
Frans massagraf
Kemmelbergweg, 8950 Kemmel
Web: www.heuvelland.be
L'ossuaire français
Au centre de l'ossuaire se trouve un obélisque flanqué des drapeaux français et belge.
L'obélisque est construit en pierre naturelle blanche, avec une base à plusieurs profils et un coq en bronze (gaulois). Trois plaques de texte en marbre trapézoïdal sont intégrées dans le mur de la pyramide. Une quatrième plaque de texte en polyester est suspendue à l'avant. Devant l'obélisque, de petites plaques commémoratives sont disposées en diagonale sur le sol.
Le jardin est géométriquement structuré en ce qui concerne l'allée pavée et l'obélisque central avec deux saules pleureurs, deux épicéas et deux lits recouverts de néflier nain, entrecoupés de beaucoup de pierre concassée grise.
Derrière l'obélisque se trouve un écran vert avec divers types d'arbres, d'arbustes et de haies.
Près de l’obélisque, sur le flanc boisé du Mont-Kemmel, se trouve un ossuaire militaire français qui rassemble les dépouilles de 5.294 soldats français. Rassemblés entre 1920 et 1925 dans cet ossuaire, seuls 57 soldats furent identifiés. Le monument pyramidal de l’ossuaire orné d’un coq gaulois comporte une plaque rendant hommage aux soldats français tombés lors de la défense du Mont-Kemmel.
Monument Aux Soldats Français
Le mémorial, situé au sud d'Ypres rappelle la présence des troupes françaises durant la Première Guerre mondiale et rend hommage aux nombreux soldats français tombés durant la Bataille du Mont Kemmel en 1918.
Depuis 1932, une colonne commémorative rend hommage aux nombreux soldats français morts pour la patrie au sommet du Mont Kemmel (Kemmelberg). Ils ont combattus à cet endroit en avril 1918 lors de la Bataille du Mont Kemmel. Ce « Monument aux soldats français » symbolise la déesse romaine de la victoire, Victoria.
C’est la raison pour laquelle cette colonne commémorative est également appelée « Den Engel » (l’Ange). Son regard est tourné vers la fosse commune dans laquelle sont enterrés de nombreux soldats français au pied du Mont Kemmel.
Contact :
Frans massagraf
Kemmelbergweg, 8950 Kemmel
Web: www.heuvelland.be
La colonne, haute de 16 mètres intègre une statue représentant la déesse romaine de la victoire, Victoria. Elle mesurait à l'origine 18 mètres et était surmontée d'une statue représentant un soldat français. Celle-ci fut frappée par la foudre durant les années 1970 et ne fut pas remplacée.
Le nom officiel du monument est " Monument Aux Soldats Français ", mais il est communément appelé Den Engel (" l'Ange ").
Sur une très grande plate-forme à trois marches se trouve une haute colonne commémorative en ciment blanc à base rectangulaire, qui devient un polygone et se rétrécit vers le haut.
Sur le socle en face de la colonne se trouve l’image de la déesse de la victoire en robe grecque, les ailes déployées contre les deux côtés de la colonne. Elle est titulaire d'une couronne de laurier dans chaque main. Juste en dessous du sommet, à l'avant, se trouve une couronne de fleurs en relief, avec deux initiales intégrées «RF» au milieu.
La déesse ailée de la victoire a été été sculptée, par l’Armentiérois Adolphe Masselot.
Adolphe Masselot (1877-1959) a sculpté les monuments aux morts de Caudebec-en-Caux (76), La Mailleraye-sur-Seine (76), Comines (59), Deûlémont (59).
https://monumentsmorts.univ-lille.fr/auteur/55/masselotadolphe/
L'obélisque de béton de 16 mètres de haut rend hommage aux soldats français tombés près du Mont-Kemmel en avril 1918.
Surmontée d’une statue représentant une déesse de la victoire (Nikê ailée), elle comportait à son érection la statue d’un poilu de bronze qui fut frappée par la foudre dans le années 70 et jamais remplacée.
Elle est communément appelé « Den Engel », « L’ange ».
Lire le document :
Inauguration du monument, le 18 septembre 1932
Excelsior, 19 septembre 1932
L'Intransigant, 19 septembre 1932
L'Echo d'Alger, 19 septembre 1932
L'Action Française, 19 septembre 1932
Le Petit Parisien, 19 septembre 1932
Ossuaire anglais, Nieuwstraat à Heuvelland
La construction du cimetière situé dans la partie nord du domaine du château commença en décembre 1914, le long de la «rue Sackville».
Le cimetière a été conçu par E. Lutyens (architecte en chef) et GH Goldsmith (architecte exécutif).
Selon le registre actuel, 1135 morts de la Première Guerre mondiale et 22 morts de la Seconde Guerre mondiale sont enterrés.
Le bilan
- Des forêts détruites.
- Des champs retournés par les bombes.
- Des villages au pied du mont détruits.
Nombre de morts : 13.000 morts environ
- côté britannique : 1.135
- coté allemand : 6.000 environ
- côté français : 5.294
- côté belge : ?
La presse
Lire le document :
Mont Kemmel la colline héroïque
Le Petit Parisien, 27 avril 1918
L'Illustration, 8 juin 1918
L'Illustration, 11 mai 1918
L'Ouest-Eclair, 29 avril 1918
Le Bruxellois, 29 avril 1918
Le Bruxellois, 3 mai 1918
La Science et la Vie, juillet 1918
Voir les liens et fichiers suivants :
La bataille du Mont Kemmel P. Van Eecloo
http://www.westfront.net/1918/kemmel/default.htm
http://www.chtimiste.com/batailles1418/1918lys.htm
http://www.chtimiste.com/batailles1418/combats/1918locres.htm