1915, bataille de Champagne
Mots-clés :
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L'anneau de la mémoire du mémorial de Notre-Dame-de-Lorette.
Documents de l'Armée : la bataille de Champagne, 1915
La bataille de Champagne, Septembre 1915
A l’automne 1915, une vaste offensive française tente de percer les lignes allemandes. Les Poilus, équipés d’un nouvel uniforme, emportent la 1ère tranchée allemande, mais la progression est stoppée sur la hauteur de Navarin. Ce couloir de terre, courant du monument de la 28ème Brigade (parallèles de départ) au monument ossuaire de Navarin (arrêt de la progression), est significatif de la souffrance et du sacrifice des Hommes de la Grande Guerre.
Cartes montrant les lignes de front de février à septembre 1915
La grande offensive de Champagne du 25 septembre au 9 octobre 1915 avait pour but de percer le front allemand. Elle se solda par de terribles pertes dans nos rangs pour des gains négligeables. Mais l’héroïsme et la détermination de nos troupes ne sauraient être oubliés.
Le 25 septembre 1915, les franco-anglais déclenchent sur le front occidental deux offensives emboîtée dont l’une doit servir de diversion à l’autre. En Champagne, il s’agit de rompre définitivement le front adverse. Dans cette perspective, des moyens considérables -pour 1915- en hommes et en matériels sont mis en œuvre.
L’attaque a lieu le 25 septembre, parfois encore avec les cérémonials de 1914 (musique et drapeaux déployés). Les soldats attaquent fougueusement. Ils veulent en finir. Au soir du 25 septembre, les deux armées de l’offensive Champenoise ont progressé selon quatre axes, notamment sur Souain et Perthes, mais le front allemand n’est pas percé. Du côté allemand, on sait que la deuxième ligne est sommaire et peu garnie. Ce sont pourtant ces positions établies à contre pente et qui n’ont pu être battue lors de la préparation faute d’observation possible, qui amènent l’échec final de l’offensive champenoise.
Le 3 octobre, dix nouvelles divisions sont mises à disposition de Castelnau par Joffre. Tahure est pris le 6 octobre, mais désormais les munitions s’épuisent, alors que les hommes le sont déjà. 90 000 tués ou disparus, 7000 prisonniers et 100 000 blessés sont la rançon d’un succès tactique qui a permis aux Français et aux Anglais de sécuriser leurs lignes face à l’ennemi et de lui capturer 25 000 hommes en Champagne, mais qui s’est révélé un échec stratégique.
A la fin de la bataille, l’armée française comptait près de 28 000 morts, 100 000 blessés et 54 000 prisonniers pour un gain maximum sur le terrain de quatre kilomètres.
Les Allemands, bien préparés au combat défensif, n’avaient eu que la moitié des pertes en comparaison, laissant tout de même 25 000 prisonniers entre nos mains.
Cartes postales
Image d'Epinal
L'Illustration, 30 octobre 1915
Souain
Valloton, église de Souain, 1917
Nécropoles de Souain
Le cimetière de la 28e brigade est implanté au nord de la ferme des Wacques, non loin de la D19 reliant Souain à Saint-Hilaire-le-Grand, sur une petite butte (cote 160) au milieu de champs cultivés.
Un long chemin de terre rectiligne permet d’accéder au cimetière. Son plan circulaire surprend ; il est unique sur le front ouest, surtout pour une nécropole française.
Elle s'étend sur une surface de 3.340m² : une allée de stèles de pierre en forme de croix cubiques conduit à une double rangée de croix de pierre et de bornes funéraires, disposée en cercle à l’image d’un cromlech celtique (menhirs), entourant un imposant calvaire orienté face à l’Est. Il est composé de 147 tombes individuelles.
L’impressionnant calvaire de pierre constitue l’axe central de la nécropole, campé sur un large socle circulaire comportant des plaques enchâssées sur le pourtour et portant les noms des officiers supérieurs tombés à l’automne 1915. Sur Le transept de la croix une plaque indique: « Aux morts de la XXVIIIème Brigade» et à sa base l’épitaphe suivante: « Calvaire érigé par le R. R. Doncoeur aumônier de la 28ème Brigade – Que les jeunes générations se souviennent du sacrifice de leurs aînés». Les croix de pierre composant le cercle intérieur (au plus près du calvaire) regroupent les gradés et les petites stèles des hommes du rang, plus nombreuses, dessinent un contour plus vaste et plus bas. La tombe du colonel Tesson, commandant le 35e RI et tombé le 29 septembre 1915, est située à l’entrée dans
l’axe du calvaire. Cette architecture traduit la foi de son initiateur. La croix monumentale commande la disposition hiérarchique des sépultures : les officiers composent le premier cercle au plus près de la croix, les sous-officiers et soldats constituent un second cercle aux stèles serrées, dressées comme un rempart. Les pierres proviennent des carrières de Lorraine d’Euville.
Ensemble paysager sobre et sans clôture, le mât des couleurs indique l’entrée dans le site et quatre arbres, deux bouleaux et deux résineux encadrent l’allée des stèles menant au calvaire.
Le 25 septembre 1915, jour de l’offensive de Champagne, le secteur des Wacques était la position de départ de la 28ème Brigade (35ème RI et 42ème RI). Cet engagement dura jusqu’au 30 septembre et fut très meurtrier avec la perte de 1.133 hommes. En avril 1919, Paul Doncoeur, aumônier à la 28ème Brigade et Père franciscain, revient sur les lieux et constate avec effroi les corps abandonnés et sans sépultures des camarades tombés 4 ans auparavant. Il décide, avec une dizaine de volontaires de la 28ème Brigade, de relever les corps dispersés et de leur donner une sépulture digne.
Il fait édifier un monument à l’emplacement même des parallèles de départ de la 28e Brigade. Pour ce faire, il obtient le renfort de Tirailleurs indochinois et d’une douzaine de prisonniers autrichiens. Les fonds nécessaire sont rapidement réunis et la nécropole est inaugurée le 25 septembre 1919 par Monseigneur Tissier, évêque de Châlons-sur-Marne. Cette nécropole est la première en date dans sa forme définitive, elle est spirituellement et matériellement l’oeuvre d’un seul homme, Paul Doncoeur, comme celle de Saint-Benoît-La-Chipotte spirituellement l'oeuvre pensée par l'abbé Collé.
Ferme aux Wacques
Perthes
Valloton, église des Hurlus en ruines
Ferme de Navarin
Ferme de Navarin, ancienne ferme-auberge
Monuments aux armées de Champagne.
Le monument est érigé en l’honneur des armées de Champagne et rend hommage à tous ces soldats tombés dans cette région.
Le général Gouraud est enterré ici, au milieu des siens.
Sur la pancarte : emplacement de la ferme de Navarin
Le monument-ossuaire de Navarin est implanté à proximité de la D977, au nord de Souain. Il est composé d'une imposante pyramide, oeuvre des architectes Bauer et Perrin. Il est bordé d'anciens réseaux de tranchées encore bien visibles, portant les stigmates des combats. Des stèles privées, un peu perdues, gisent à l’endroit même où des combattants sont tombés. Pyramide monumentale dont les arrêtes dessinent les points cardinaux et lieu de mémoire majeur, le monument aux armées de Champagne est une pyramide de granit des Vosges et de pierre de Bourgogne surmontée de trois statues de soldats à l’attitude déterminée. Il est surmonté d'un groupe de trois statues en pierre,
oeuvre du sculpteur Maxime Réal del Sarte, qui représentent à la demande du général Gouraud, trois soldats au combat engagés dans l'attaque qui devait chasser l'ennemi hors de France : le soldat du centre a les traits du général Gouraud lui-même ; le soldat de droite a les traits de Quentin Roosevelt, neveu du président des Etats-Unis Théodore Roosevelt, mort pour la France le 14 juillet 1918 près de Fère-en-Tardenois ; le soldat de gauche a les traits du frère du sculpteur Réal del Sarte tué au Chemin des Dames.
Sur le socle du monument sont inscrits les numéros des divisions qui ont combattu en Champagne (divisions d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et division aérienne française ; 4 divisions américaines, le 1er régiment polonais, 2 brigades russes, 1 brigade tchécoslovaque). À l'intérieur du monument, on pénètre dans une chapelle dont les murs sont tapissés de plus de 1 000 plaques commémoratives apposées par les familles des soldats disparus.
En bas se situe une crypte où ont été déposés dans des caves funéraires les restes de 10 000 soldats, la plupart anonymes, tués au cours des combats en Champagne. Les dernières volontés du général Gouraud, décédé en 1946, étaient d’être inhumées au milieu des soldats qu'il avait commandés. Il repose au centre de la crypte. Son chef d’état-major, le général Prételat repose à ses côtés.
La main de Massiges
Tranchées de Massiges
Site réhabilité par l’association La Main de Massiges depuis 2008. Promontoire naturel qui fut l’enjeu de terribles combats tout au long de l’année 1915 (guerre des mines, offensives de février et septembre 1915…).
Un impressionnant réseau de tranchées a été fidèlement restauré sur 3 ha (nettoyage des entonnoirs de mines, observatoires, poste de secours…). Des panneaux explicatifs jalonnent le parcours de visite. Lieu historique et mémoriel à la fois, il est d’accès libre et 28 000 visiteurs ont été recensés en 2014-2015.
Une prise d’armes y est célébrée tous les ans.
Le Pouce de la Main de Massiges,dessin de Georges Barrière
Voir les liens :
http://montour1959lasuite.blogspot.com/2013/08/ma-randonnee-des-hurlus-troisieme-partie.html
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/lieux/1GM_CA/monuments/03navarin.htm