L'Alsace reconquise
Mots-clés :
Alsace, Clemenceau, Colmar, Foch, Général Castelnau, Metz, mère patrie, nouvelle école, Poincaré, reconquête, Strasbourg, Alsace reconquise.
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Rappel : l’Alsace-Lorraine durant la Première guerre mondiale
L’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche, le 28 juin 1914 conduit à la mise en route du système des alliances.
- Du 28 au 30 juillet 1914 : les réservistes allemands sont rappelés dans leurs casernes.
- 31 juillet 1914 : l’Allemagne décrète l’état de danger de guerre.
- Août 1914 : 220.000 Alsaciens-Lorrains sont appelés sous les drapeaux allemands (les classes 1869 à 1897). 8.000 hommes sont volontaires tandis que 3.000 mobilisables franchissent la frontière pour éviter de porter l’uniforme allemand.
Au total, à la fin du conflit, les Alsaciens-Lorrains mobilisés dans l’armée allemande seront 380.000.
- 1er août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la Russie et commence la mobilisation générale de tous les hommes entre 17 et 45 ans.
- 3 août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la France.
-
5 août 1914 : une loi est votée à l’Assemblée nationale spécifiant que tous les Alsaciens-Lorrains s’engageant dans l’armée française obtiendront automatiquement la nationalité française.
17.650 Alsaciens-Lorrains s’engageront ainsi volontairement dans l’armée française, parmi eux, 1.650 sont des prisonniers de guerre et des déserteurs ayant d’abord servi sous l’uniforme allemand.
- 8 août 1914 : offensive française sur Mulhouse qui est prise dans la soirée.
- 10 août 1914 : le 99e régiment de réserve composé d’Alsaciens pour les 4/5e se rend aux Français près de Saint Blaise.
Ces 900 « prisonniers » quittent le front en chantant la Marseillaise.
- 11 août 1914 : les Français se replient de Mulhouse.
- Du 14 au 21 août 1914 : batailles de Sarrebourg et de Morhange
- 14 août 1914 : des patrouilles françaises entrent dans Colmar.
- 16 août 1914 : les troupes françaises arrivent à Schirmeck
- 17 août 1914 : Château Salins est occupé par les troupes françaises
- 18 août 1914 : arrivée des troupes françaises à Dieuze et Sarrebourg
- Dans la nuit du 18 au 19 août 1914 : drame de Saint-Maurice dans la vallée de Villé.
Le 14e régiment d’infanterie de réserve bavarois, croyant être pris par des francs tireurs fait feu sur le village. Le village est en partie incendié.
- 19 août 1914 : les Français entrent à nouveau dans Mulhouse
- 20 août 1914 : les armées françaises sont arrêtées devant Sarrebourg par les troupes allemandes qui y avaient établi des positions fortifiées. Les troupes françaises sont obligées de se replier.
Drame de Dalhain dans la région de Morhange. Les Bavarois reprennent le village. Les trois quarts du village sont détruits et les 65 hommes du village de plus de 17 ans sont emmenés en captivité. Ils ne seront libérés qu’en mars 1916, après 19 mois de captivité.
- A partir du 23 août 1914, le repli est aussi effectif en Alsace.
Les troupes françaises se replient sur la Meurthe, le col du Bonhomme, Thann et à 15 km au sud de Mulhouse. Dans les cantons de Thann, Saint-Amarin, Cernay, Masevaux, Munster, Altkirch, Dannemarie et Hirsingue, 91 communes restent entre les mains des Français soit plus de 62.000 habitants.
Cette Alsace reconquise est organisée et placée sous l’autorité militaire. En évacuant l’Alsace et la Lorraine, les soldats français emmènent prêt de 8.000 otages (des fonctionnaires et des personnes suspectes de sympathie allemande). Ces otages sont déportés dans des camps d’internement.
• 24 août 1914 : les lieutenants Jean-Pierre Jean (fondateur du Souvenir français en Alsace-Lorraine) et Spinner (caricaturiste pro-français) sont chargés par le ministre de la guerre français de parcourir les dépôts de prisonniers de guerre afin de séparer les Alsaciens-Lorrains des Allemands.
L'Alsace reconquise
La France donnant la main à l'Alsace et la Lorraine
Question :
Comment après 47 années d'occupation germanique,
l'Alsace est-elle devenue française ?
Archives départementales du Territoire de Belfort
Albert de Dietrich, la Renaissance contemporaine, p 10.
Conférence donnée par Witney Warren,
Archives départementales du Territoire de Belfort
Apprentissage accéléré de la langue française aux petits Alsaciens
J'aime la France
Carte postale, Ecole française en Alsace, 1915
La France est votre patrie. Vive la France !
Le panorama de la guerre, 24 juin 1915
Le Miroir, 13 décembre 1914
Photo de gauche :
conjugaison de "j'aime la France"
Photo de droite :
Personne ne saurait relire sans être profondemment remué ce petit chef-d'oeuvre d'alphonse Daudet qui porte pour titre :
"La dernière classe", mais qu'elle émotion plus forte, plus vivante, nous a provaqué la nouvelle que des soldats français remplacant des soldats allemands dans plusieurs écoles d'Alsace. Voici, devant son jeune auditoire attentif, celui d'Uberkumen. Gageons que derrière la porte il y a des vieillards qui écoutent, les larmes aux yeux, cette voix qu'ils ont tant attendus !
Extrait du journal La Croix du 9 Juillet 1918, L'Alsace reconquise.
En Alsace française :
La belle histoire !
Effondrement de l'empire allemand et retour à la France
1918 :
• 15 juillet 1918 : l’offensive allemande sur le front Ouest avorte.
• 5 octobre 1918 : le gouvernement allemand déclare accepter les quatorze points de Wilson tout en accordant une plus grande autonomie à l’Alsace-Lorraine, une manoeuvre pour conserver le Reichsland à L’Allemagne.
• 20 octobre 1918 : Foch charge Mangin d’attaquer entre Nomeny et Château Salins en direction de Sarrebruck. Une énorme concentration de troupes s’opère sur le front lorrain : l’offensive est prévue pour le 17 novembre 1918.
• 6 novembre 1918 : diffusion à Strasbourg de tracts en faveur de l’autodétermination de la République neutre d’Alsace-Lorraine.
• Du 8 au 10 novembre 1918 : création du soviet de soldats de Strasbourg. D’autres seront créés à Metz, Colmar, Sarreguemines, Forbach, Mulhouse, Hayange, Saint- Avold, Haguenau, Sélestat, Saverne, Sarrebourg…Les prisons sont ouvertes et les stocks militaires pillés.
• 9 novembre 1918 : abdication de Guillaume II qui s’enfuit aux Pays-Bas.
• 11 novembre 1918 : signature de l’armistice. Le deuxième point prévoit que les troupes allemandes doivent avoir évacué la totalité de l’Alsace-Lorraine dans un délai de 15 jours et que les troupes alliées occuperont la rive gauche du Rhin.
Les députés alsaciens et lorrains du Landtag se constituent en conseil national qui forme un gouvernement provisoire. Mais ses pouvoirs ne sont que théoriques. La réalité du pouvoir appartient aux conseils des soldats et des ouvriers jusqu’à l’arrivée des troupes françaises. 13 novembre 1918 : le drapeau rouge flotte sur la cathédrale de Strasbourg
• 17 novembre 1918 : les troupes françaises franchissent la frontière : libérations de Mulhouse, Cernay, Altkirch
• 18 novembre 1918 : libération de Metz
• 21 novembre 1918 : le cercle des étudiants arrache la statue de Guillaume Ier et les dernières troupes allemandes quittent Strasbourg par le pont de Kehl.
• 22 novembre 1918 : libération de Strasbourg.
• 8 décembre 1918 : Poincaré proclame à Metz le retour définitif à la France des provinces perdues.
1919 :
• 19 janvier 1919 : démobilisation des prisonniers de guerre alsaciens-lorrains de Saint Rambert sur Loire.
• 28 juin 1919 : le traité de Versailles entérine la restitution de l’Alsace-Lorraine à la France et précise les conditions de réintégration des Alsaciens-Lorrains dans la nationalité française. Sont réintégrés de plein droit dans la nationalité française :
1-les personnes qui ont perdu la nationalité par application du traité franco-allemand du 10 mai 1871, et n’ont pas acquis depuis lors une nationalité autre que la nationalité allemande ;
2- les descendants légitimes ou naturels des personnes visées au paragraphe précédent à l’exception de ceux ayant parmi leurs ascendants en ligne paternelle un Allemand immigré en Alsace-Lorraine postérieurement au 15 juillet 1870 ;
3- tout individu né en Alsace-Lorraine de parents inconnus ou dont la nationalité est inconnue.
Presque tous les Allemands sont expulsés avec des bagages limités à 40 kg et soumis à diverses vexations. Plus de 220 000 personnes sont ainsi expulsées. La mesure est d’autant plus mal acceptée qu’en 1870 les Allemands n’avaient pris aucune mesure de ce type.
Le bilan de la guerre est lourd pour l’Alsace-Lorraine. Sur 380.000 mobilisés, 50 000 sont morts et 150 000 sont blessés dont 25.000 resteront invalides de guerre. Les destructions matérielles sont considérables : 77 000 hectares de terre dévastés en Alsace et 15 000 en Lorraine. Plus de 18 000 maisons ont été détruites.
Les Annales, 16 Juillet 1916
ftp://ftp.bnf.fr/Strasbourg célèbre son retour
Lire Le Petit Parisien du 09 12 1918 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k566739q.item
Voici quelques photographies parues dans Le Miroir fin 1918
Quelques photographies parues dans Le Monde Illustré fin 1918
Et, malgré vous, nous resterons Français.
Vous avez pu germaniser la plaine
Mais notre cœur vous ne l'aurez jamais.
Voir les documents :
Les petits écoliers alsaciens
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9669089g.r=les%20petits%20%C3%A9coliers%20alsaciens
Almanach du Petit Parisien illustré, 1920