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Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
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8 juin 2016

La faute au Midi.

Mots clés :

Auguste Odde, Joseph Tomasini, la faute au Midi, fusillé, les Tartarins du midi, sénateur Gervais, les soldats provincaux du XVe corps, bataille de Lorraine, le recul en Lorraine, 

Lire les articles :

Les fusillés de la Grande Guerre

Nos soldats au front en 1917

Les caporaux de Souain

Septembre 1914, un mois après le début des hostilités entre la France et l'Allemagne des cas de desertion et de mutilations sont observés sur le front. C'est le début d'une folie meurtrière qui s'abat sur les soldats du front.

Pour d'enrayer le phénomène, les exécutions sommaires débutent. Elle feront 740 victimes dont 600 pour les années 1914 et 1915. Parmi les victimes, le chasseur alpin Auguste Odde, 22 ans, originaire de Six-Fours, affecté au 15è corps de l'armée de Provence. Il est accusé le 8 septembre 1914 avec neuf autres soldats "d'abandon de poste en présence de l'ennemi par suite de mutilation volontaire". Après un procès sans instruction, ni enquête le 18 septembre 1914, Auguste Odde et Joseph Tomasini, un corse de 22 ans du 173è RI sont condamnés par le Conseil de guerre de la 29è division et passés par les armes le lendemain, dans une clairière de Bethelainville (Meuse). Fait ignoble, ils sont exécutés à 9h30 par leurs camarades d'unité tirés au sort.

Réhabilités quatre ans plus tard 

Il faudra attendre le 12 septembre 1918 pour que la Cour de cassation annule la sentence du 18 septembre 1914. Auguste Odde et Joseph Tomasini sont réhabilités avec déclaration "Morts pour la France" et inscription au fronton du monument aux morts. A Six-Fours, une rue porte le nom d'Auguste Odde (perpendiculaire aux rues de la République et Victor Hugo). 

Toutefois les réhabilitations n'ont pas été automatiques. Dans le Var Marius Marcel (Carcès) n'a été réhabilité qu'en 1926. Quant à Marcel Gaytté (Caillan) il a été déclaré... mort en service.

La faute au Midi CG

L’histoire a oublié que les premiers mois de la Grande guerre ont été parmi les plus meurtriers et qu’il n’y avait pas encore de tranchées. Les soldats français au pantalon rouge chargent les canons et les mitrailleuses lourdes allemandes.
C’est dans ce contexte que le XVe corps d’armée, composé de soldats provençaux, niçois et corses, est battu les 19 et 20 août, aux côtés d’autres corps d’armées languedocien et lorrain. C’est pourtant sur lui seul que le gouvernement et le commandement militaire vont faire peser la responsabilité de la défaite. La honte retombe sur toute la Provence, deux soldats sont fusillés pour l’exemple.

Auguste Odde     Tomasini

 Auguste Odde, fusillé pour abandon de poste.

Joseph Tomasini, fusillé pour simulation de blessure.

PV excecytion Odde

Capture d'écran 2024-02-18 212731

 Le Midi18

Le Midi2

Le Midi1

La vérité sur l'affaire du 21 aouut 1914

 Le Matin, 24 août 1914 

Les soldats du Midi, qui ont tant de qualités guerrières,

tiendront à honneur d'effacer, et cela dès demain,

l'affront qui vient d'être fait, par certains des leurs,

à la valeur française.

Le Midi 30

 Le Midi 32

  Le Midi5

Le Midi10

Le Midi11

Le Midi12

 Le Midi14

Le Midi15

Le Midi16

Le Midi17

 Le Midi6

La calomnie

Les tartarins

 Le Midi20

Le Midi21

Voir les liens :

http://ldh-toulon.net/Auguste-Odde-mort-par-la-France.html

1914 19 septembre un fusillé pour l'exemple Auguste Odde

http://guy.fluchere.free.fr/Le-XV-corps-sa-legende.pdf

http://franckdeleyrollgenea.free.fr/20corps les faits.pdf

 

Hommage au XVème Corps
Silence aux bavards
~°~
Il est un tas de gens qui d'après eux pratiquent
Le culte du drapeau et l'amour du pays,
Mais tout en demeurant à l'aise à leur logis,
Au lieu d'aller là-bas, que font-ils ? Ils critiquent
~°~
Certes, ils vous citeront la retraite de Dieuze,
Où d'après eux, nos fils auraient lâchement fui.
Ont-ils vu pour parler de façon si honteuse,
Faucher nos régiments par surprise ou trahis ?
~°~
C'était à des canons vomissant la mitraille,
Qu'ils avaient à répondre, et non à des soldats,
Pourquoi donc osez-vous narrer cette bataille,
Puisque inapte ou prudent vous n'y assistiez pas.
~°~
Harassés, tenaillés par une soif terrible,
Tombant à chaque instant vaincus par le sommeil
Et sans armes, servant de cible.
Êtes-vous restés là sous le brûlant soleil ?
~°~
Sur les Vosges l'hiver au milieu de la neige
Endurant les rigueurs du froid pendant la nuit,
Nos provençaux veillaient. Vous Messieurs les stratèges,
Vous étiez dans vos lits, loin des coups, loin du bruit.
~°~
Plus tard on pourra voir sur des pages de gloire
Ce qu'ont fait sur le front les soldats du Midi,
Leur nom resplendira flamboyant dans l'Histoire
Et sera glorieux, bien que par vous sali.
~°~
Nos frères et nos fils, les enfants de Provence
Furent et sont toujours où tonnent les grands coups.
Avez-vous enduré quelques maux pour la France ?
Non ! Et bien dans ce cas, un conseil :
Taisez-vous !

Henri VillaRéal, date inconnue

 

 Gloire au XVème Corps

Soldat, sur ton chemin pourquoi baisser la tête ?
Là-haut dans la fournaise où l'airain fait tempête
Tu viens de vaincre encor !
Passant, regarde-nous et que ton oeil s'irrite
C'est nous les parias sans gloire et sans mérite
Ceux du Quinzième Corps !
~°~
C'est nous que le mépris couvrira de son ombre
Parce que vingt mille trembleurs, accablés par le nombre
Ont peut-être faiblis
Dix mille conquérants flétris par l'anathème
Ayant tels des héros reçus le grand baptême
Périront dans l'oubli.
~°~
C'est nous les corrompus, les forçats de la gloire
A qui les paysans refuseront à boire
Au seuil de leur logis.
Quand nous nous traînerons, râlant, claquant la fièvre
Ils nous diront alors, la haine au bout des lèvres
"Non, tu es du Midi !"
~°~
Notre nom, à jamais, est banni de l'Histoire
Nos blessés n'auront pas droit de chanter victoire
Qui là-haut sont couchés.
Sans que Gervais, tranquille à l'abri des bagarres
Leur dit en savourant lentement son cigare ;
"Tais-toi tu as flanché !"
~°~
Pourquoi n'a t'on pas fait, car la chose est honteuse.
Taire la calomnie aux cent bouches hideuses
Aux lazzis écoeurants ?
Quand, de l'invasion la France est le théâtre
Face au même ennemi aurait-elle du battre
De deux coeurs différents ?
~°~
Et pourtant nous avons en modernes Horaces
D'un même élan lavé le renom de la race
A même notre sang
Les poilus d'Avignon, de Marseille ou de Nice
Ont tous, dans la beauté du même sacrifice
Lutté dix contre cent !
~°~

Ne sais-tu pas Gervais, qu'à Étain ou à Dieuze

De la Lys à Verdun, de Belfort à la Meuse
Dans le chaos d'enfer
Nos frères du quarante et du trente huitième
Ont tous bravé la mort. O soldats, on vous aime
Et de vous on est fier.
~°~
De notre régiment ils partirent deux mille
Calmes, la joie aux yeux pour conquérir les villes
Au choc de leurs assauts :
Et, quand après la lutte ils se comptèrent
Il n'y en eut hélas que cent qui retournèrent
Mais avec leur drapeau !
~°~
N'est-il pas de chez nous ce héros anonyme
Ce modeste sergent d'un régiment de Nîmes
Qui avec ses soldats
Cerné par les Prussiens qui coupaient la retraite
Et criaient "Rendez-vous" dit en dressant la tête
"M'avès pas regarda !"
~°~
Vous pouvez l'air moqueur, vous les phraseurs néfastes
Dire, pour allumer des querelles de castes
"Le Midi a bougé !"
Oui, le Midi se dresse et morbleu quand il bouge
C'est pour bondir au front et baiser le sol rouge
Du sang de l'étranger.
~°~
Vous pouvez de chez vous, dos au feu, ventre à table
Dénigrer lâchement nos enfants admirables
Sinistres étourdis !
Oublierais-tu Gervais dans ta morgue hautaine
Que notre chef à tous, notre grand capitaine
Que Joffre est du midi ?
~°~
Oui, nous effacerons cette immonde souillure
Et c'est nous qui serons de la France future
Les meilleurs ouvriers.
Nous mourrons en chantant la marche bien française
L'hymne qu'on baptisa la grande Marseillaise
Le chant des Marseillais.
~°~
Gloire à vous, les Nîmois et les fils de Provence !
Gloire à vos bras vengeurs car de toute vaillance
Vous battez les records
Honneur à vos drapeaux qui flottent dans l'Argonne
A vous tous les lauriers et toutes les couronnes
Gloire au Quinzième Corps !

Sergent D. Montagnard, février 1915

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