Les Fêtes de la Victoire : Paris, Londres, 1919
Mots-clés :
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Le 14 juillet 1914, on fête la Victoire et la Paix dans le faste et dans la liesse. Cet hommage est rendu aux combattants, aux vivants comme aux morts ; Clemenceau a voulu que ce soit “ leur ” jour. À Paris, mille mutilés précèdent le défilé victorieux des armées alliées, qui passent pour la dernière fois sous l’Arc de Triomphe, devant une foule innombrable. Un cénotaphe édifié sous l’Arc reçoit, dans la nuit du 13 au 14, l’hommage du peuple aux morts pour la patrie.
Voir l'article, le défilé du 14 juillet 1919 :
http://87dit.canalblog.com/archives/2013/04/22/26982523.html
Défilé de la Victoire à Londres, 19 juillet 1919
Défilé de la Victoire devant le Victoria Memorial face à Buckingham Palace
Le Maréchal Foch au défilé
Poilus français au défilé
Chars au défilé
Cavaliers japonais au défilé
Troupes indiennes à Hampton Court
Roi des belges à Buckingham Palace
Foch et Douglas Haig à la gare Victoria
Nurse au défilé de la Victoire à Londres
Canadiens à Ludgate Circus
Troupes américaines à Londres
Les chansons de Botrel
Des morts tombés pour que la France vive encore
Voici l'appel. Après les sourds de profundis
Chantez-leur, ô clairons, de votre voix sonore
Les refrains martiaux qu'ils ont aimés jadis
Ils n'ont pas oublié la discipline ancienne
Qui les jetait debout au lever du soleil
Ils comprendront bien mieux votre voix que la mienne
Clairons, sonnez-leur le réveil !
Vous avez entendu le rude appel du cuivre
Ô vous dont nous parlons en frémissant d'orgueil
Et Dieu pour un instant vous permet de revivre
Devant les bien-aimés qui portent votre deuil
Hors du charnier qui va de la Flandre à l'Alsace
Vous vous êtes dressés silencieux et doux
Officiers et soldats, chacun est à sa place
Clairons, sonnez le garde-à-vous !
Ah, comme maintenant votre âme si vaillante
D'orgueil, d'amour, de joie aussi va tressaillir
Comme tremble un martyr devant la croix sanglante
Pour laquelle il a su longtemps saigner, souffrir
Car c'est pour vous montrer l'étendard tricolore
Pour lequel à vingt ans vous entrez au tombeau
Que je vous ai voulus debout là tous encore
Clairons, sonnez-leur "Au drapeau" !
Mais, hommes morts tombés joyeux pour la Patrie
Afin que son renom soit plus fier et plus grand
Vous espérez encore une autre sonnerie
La dernière par vous entendue en mourant
Celle qui nous promet la goutte à boire, celle
Dont le rythme entraînant fera que nous mourrons
Comme vous si la France au combat nous rappelle
Sonnez-nous la charge, ô clairons !
Ô jeunes dieux tombés pour le salut du monde
Mais à jamais vivants dans notre souvenir
Rentrez tous à présent dans la glèbe féconde
Où grâce à vous plus beau va germer l'avenir
Et vous, clairons ardents, que votre voix rageuse
Se modère un instant, se radoucisse un peu
Pour chanter à nos morts une ultime berceuse
En leur sonnant le couvre-feu
Leur jour de gloire :
C'est le jour de l'apothéose
Derrière leurs chefs à cheval
Nos héros dans le matin rose
Marchent vers l'arceau triomphal
Déridant son front redoutable
Voici Foch à l'œil sibyllin
Pourquoi n'est il pas connétable
Notre moderne Du Guesclin ?
Près de lui, Joffre, en qui s'incarne
Le miracle du premier jour
Alors qu'il fixa sur la Marne
Son légendaire " - demi-tour !"
Voici l'ex généralissime,
Le vainqueur de Verdun, Pétain,
Complétant le trio sublime
Qui fixa, France, ton destin.
Plus loin, un glaive sur sa manche
Voici le sauveur de Nancy
Castelnau, qui tient la revanche
De ses deuils cornéliens
Voici ceux qui changèrent en déroute
Le dernier assaut du Kaiser,
Maistre, Fayolle, Humbert
Degoutte, Davenet, Gérard, Hirschauer,
Renarque, et ses gars impassibles
Terre, et ses sombres artilleurs
Estienne, et ses tanks invincibles
Duval et ses aviateurs
Voici l'entraîneur énergique
Au profil de César altier
Mangin, le compagnon d'Afrique
De Marchand et de Martier
Voici cambrant sa fine taille,
Gouraud, le martyr immortel
Gouraud, l'ange de la bataille
Jeune et beau comme un Saint-Michel
Mais derrière eux brillent des armes
Ce sont les poilus, taisons nous...
Et l'on sent que la foule en larmes
Est prête à tomber à genoux
Car ils sont les grands anonymes
Humbles soldats et caporaux
Choisis parmi les plus sublimes
De nos plus sublimes héros
Sous sa grande arche triomphale
Paris les regarde passer
L'allure grave et martiale
Si grands qu'ils devraient se baisser
Ceux de Champagne, et du Mort-Homme
Ceux de la Meuse et de l'Artois
Des Dardanelles, de la Somme
Des Effarges et du Vauquois
Ceux du Vartard, ceux du Dickmud
Ont passé sous le bras levé
De la Marseillaise de Rude
Leur jour de gloire est arrivé !
Mais tout en chantant l'allégresse
De ceux qui défilent là-bas
Je songe aussi plein de tristesse
A ceux qui ne défilent pas
Je songe aux aveugles sans nombre
Qui vont à tâtons devant eux
Pour que la France en sa nuit sombre
Puisse voir claire par leurs jeunes yeux
Je songe aux mutilés atroces
Dont les saints moignons se tendront
Toujours vers leurs bourreaux féroces
Et pour toujours les maudiront
Je songe à ceux qui sous la terre
Dorment du sommeil de la mort
Dans le grand charnier solitaire
Qui va de l'Alsace à Nieuport
A ceux qui loin de notre rive
Dorment au fond dans leur vaisseau
Ou bien voguent seuls en dérive
A travers l'infini des eaux
Et c'est pour que sur chaque tombe
Sur chaque oublié, chaque mort
Sur chaque aveugle aujourd'hui tombe
Comme un petit brin d'ajonc d'or
Que sur ma lyre armoricaine
Je chante aussi de tout mon cœur
Ceux là qui furent à la peine
Et qui ne sont pas à l'honneur....
Voir l'article :
1919, honorer les combattants par les chemins de la mémoire