Arras sous les bombes
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Arras bombardée
Bergues pendant la Grande Guerre
L'anneau de la mémoire du mémorial de Notre-Dame-de-Lorette.
Villes martyres
Les trois séries de bombardements au dessus d'Arras.
- Les bombardements début octobre 1914
Le 6 octobre 1914, Arras est bombardée sans relâche par les Allemands.
Une bonne partie de la population quittera la ville au milieu de l’année 1915 pour s’exiler dans des zones plus sûres, après la destruction de leur maison.
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La journée terrible du 26 juin 1915
À la fin juin 1915, les obus pleuvent avec force sur la ville, certains Arrageois diront même que les bombardements d’octobre 1914 n’étaient rien en comparaison de ceux de juin et de juillet 1915.
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Le saccage culturel des 5 et 6 juillet 1915
Mais après cette terrible journée du 26 juin 1915, les Arrageois ne sont pas au bout de leurs peines, d’autres destructions sont encore à venir.
Le 5 juillet au soir, un nouveau désastre frappe la ville, après un bombardement visant spécialement la cathédrale et le palais Saint-Vaast.
Victor Leroy, propriétaire d’une droguerie dans la rue Saint-Aubert, écrit dans une lettre du 9 juillet : C’en est fini du musée, des archives, de l’évêché et de la cathédrale, non sans tristesse et résignation. Il déplore aussi les nouveaux exodes de populations provoqués par les récents bombardements. En effet, selon lui, 155 personnes ont quitté Arras le 8 juillet 1915.
Après ces deux journées particulièrement désastreuses, les bombardements vont continuer sur la cité arrageoise, détruisant encore et toujours, et poussant de plus en plus de personnes à fuir la ville. En effet, le risque s’accroît au fil des jours, beaucoup de maisons étant désormais inhabitables.
À la fin de l’année 1915, en septembre, les recensements montrent que seuls 1 200 habitants environ restent encore à Arras, contre plus de 3 600 en novembre 1914. Les destructions sont considérables, le patrimoine - le beffroi, les places, le palais Saint-Vaast – a été gravement touché, mais tous les Arrageois ont une conviction commune : Arras renaîtra de ses cendres.
Voici donc : Arras souffre et meurt pour la France ̶ au compte du pays ; c’est pour l’Artois non envahi que nous sommes persécutés ; mais c’est aussi pour la Provence, la Savoie, la Gascogne, l’Anjou, la Bretagne, la Normandie, etc…, que sont tombés notre beffroi, nos églises, notre palais Saint-Vaast et que sont dévastés nos foyers.
Telle est la vérité ! Telle est la réalité !
R. d’Artois.
http://www.archivespasdecalais.fr/Le-10-fevrier-1917-le-relevement-d-Arras-doit-etre-notre-oeuvre
Cartes postales de l'hôtel de ville et de son beffroi
La place des Héros à Arras est célèbre pour son beffroi chanté par Verlaine. Ce monument qui culmine à 75 mètres de haut jusqu'à la pointe de la hampe du lion est marqué avant sa destruction par les styles gothiques et Renaissance. Il fut construit de 1463 à 1554. C'est l'architecte Jacques le Caron qui reprendra pour ce beffroi la même couronne qu'à Audenarde en Belgique. La tour ressemble quant à elle beaucoup à celle de la cathédrale d'Anvers.
Détruit en grande partie durant la Première Guerre mondiale, le beffroi renaîtra sous un style plus sobre suite aux travaux conduits par Pierre Paquet de 1924 à 1932. Le lion d'or de sept mètres de haut qui le domine brandit un soleil. Maurice Rogier, carillonneur et horloger, réinstalla le carillon ; composé de quarante cloches, il jouait à l'heure, Iras tu vir el'fêle d'Arras, chanson mettant en scène Jacqueline et Colas, les géants d'Arras. Composée par Legay et enrichi depuis de quelques centaines de couplets, elle commente la chute de Napoléon, le début du chemin de fer... Sous le beffroi, l'hôtel de ville renferme une splendide toile marouflée de cinquante mètres de long retraçant la vie des Arrageois au XVIe siècle d'après Hoffbauer.
Photos d'avant guerre
Photos après guerre
Albert Robida, "Arras : septembre, octobre, novembre 1914"
Arras, intérieur du Beffroi
Escalier d'avant guerre
Hôtel de ville
Le beffroi en ruines
Cartes postales des rues
Cartes postales de la Petite Place
Photo d'avant guerre
Carte postales de la Grande Place
La grande Place avant guerre
Cartes postales de la Cathédrale
La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption et de Saint-Vaast est d’abord une église abbatiale, avant de devenir cathédrale sur la décision de Napoléon en 1804. La cathédrale gothique du XIIe siècle, vendue comme bien national, a été en effet très endommagée par les spéculateurs qui en ont vendu les matériaux les plus nobles. L’empereur décide de la faire raser et de donner à Mgr de la Tour d’Auvergne l’église de Saint-Vaast, de mêmes dimensions, pour en faire sa cathédrale.
La Cathédrale est également touchée dès le mois d’octobre, et en juillet 1915, elle a été détruite à 70 %. Toute la ville est touchée. L'artillerie allemande pilonnera la ville, en particulier les plus hauts édifices, pendant pratiquement toute la guerre, envoyant jusqu'à 15 000 obus par jour.
En 1918, la cathédrale n'est plus qu'un champ de ruines –- certains se demandent même si l'on peut, si l'on doit la reconstruire. Finalement, Arras choisit de reconstruire son beffroi, ses places, sa cathédrale à l’identique et confie cette tâche à l’Inspecteur Général des monuments historiques, Pierre Paquet. La reconstitution de l'édifice est d'autant plus difficile qu'il n'en reste presque rien, et que beaucoup d'archives n'ont pas survécu.
Après une étude quasi-archéologique, Pierre Paquet entame la reconstruction de la cathédrale en 1920. Il mêle des savoir-faire ancestraux, comme la taille de pierres, avec des techniques modernes comme le béton armé ; dans le domaine architectural, il s'inspire des plans originaux mais fait recréer un mobilier inspiré par l'art-déco, tel que la chaire et les fonts baptismaux. La cathédrale sera inaugurée le 13 mai 1934, après 14 années de labeur pour effacer les stigmates de ce dur conflit.
Intérieur de la Cathédrale avant guerre
Autres cartes postales
Couvent des Ursulines avant guerre
Historiquement installées dans le palais Saint-Vaast aux côtés du musée et de la bibliothèque, les archives départementales se trouvent brutalement confrontées aux affres de la guerre : le 5 juillet 1915, des avions ennemis lâchent des bombes incendiaires sur l'ancien évêché, déclenchant un gigantesque incendie qui ravage le vieux palais durant plus de deux jours.
Malgré certains mesures de précaution, le bilan est accablant : de nombreux fonds d'archives sont partis en fumée, amputant à jamais la mémoire collective du département.
Arras, la cathédrale, l'archevêché, l'hôtel de ville
Arras, le couvent du Saint Sacement, la cathédrale, le beffroi, la grande place.
Le Miroir
Le Miroir, 3 septembre 1915
Le Miroir, 29 août 1915
L'Illustration
Aquarelles de François Flameng
Arras, ville martyre
Croix de guerre et légion d'honneur à la ville d'Arras.
Foule devant la tribune
Le 28 décembre 1919, remise de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur
à la ville d'Arras, vue de la tribune.
Le Matin, 29 décembre 1919
L'Echo de Paris, 29 décembre 1919
Les Annales, 13 Août 1916
Voir le lien :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/Arras
Le Lion d'Arras
Pour la Cité, Pour la Patrie, Tenir !
Voir les éditions de ce journal de 1916 à 1919 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32808132v/date&rk=21459;2
Voir, Le Lion d'Arras, journal de siège :
Arras après la tourmente. Douze eaux-fortes originales de A. Mayeur.
Arthur Mayeur (Bouvigny-Boyeffles, 1871 - Paris, 1934)
Arthur Mayeur, artiste originaire de l’Artois est aujourd’hui peu connu. Il obtînt pourtant le Premier Grand Prix de Rome de Gravure en 1896, et fut nommé membre de la Commission des Monuments historiques, en 1906. Formé successivement à l’École des Beaux-Arts de Lille, auprès d’Alphonse Leroy (de 1888 à 1892), et à Paris dans l’atelier de Jules Jacquet (de 1892 à 1896), Arthur Mayeur acquit une solide expérience et sut maîtriser parfaitement les différentes techniques de l’estampe. Reconnu pour son talent de graveur d’interprétation, il fut régulièrement récompensé au Salon des Artistes Français et obtînt plusieurs commandes de l’État.
Il collabora à l’illustration de la Gazette des Beaux-Arts (de 1901 à 1910) et de la Revue de l’Art ancien et moderne (de 1904 à 1910). En tant que membre de la Commission des Monuments historiques, Arthur Mayeur s’investit dans la valorisation du patrimoine septentrional. Face à l’ampleur des destructions, durant la Première Guerre mondiale, l’artiste se consacra à la représentation des derniers vestiges des monuments sur le front de l’Artois : Le Beffroi d’Arras, La Chapelle Notre-Dame de Lorette, Les Tours du Mont-Saint-Eloi…. Il dessina les ruines d’Arras après la tourmente (1918, douze eaux-fortes), témoignage d’art et d’histoire présenté sous forme d’album, acheté par l’État en 1919. Arthur Mayeur s’illustra également dans la composition de médaillons sculptés. Parmi ces œuvres, la médaille dédiée Aux défenseurs d’Arras, composée en 1917, et frappée en 10 000 exemplaires, fut vendue au bénéfice de la reconstruction du Palais Saint-Vaast, l’actuel Musée des Beaux-Arts d’Arras.
Aurélie Massin
Arras, grande place, octobre 1917
Arras, grande place, octobre 1917
Arras, cloître de la cathédrale, octobre 1917
Arras, le collège des Ursulines rue Gambetta, octobre 1917
Ruines du beffroi et la petite place
Arras, église Saint-Jean-Baptiste, octobre 1917
Arras, intérieur de l'église Saint-Nicolas, octobre 1917
Arras, intérieur de la cathédrale, octobre 1917
Arras, rue Saint-Nicolas, octobre 1917
Arras, la cathédrale et la rue Méaulens, octobre 1917
Arras, la cathédrale, octobre 1917
Dans les ruines de la Grand-Place,
un contingent écossais joue une musique militaire, 30 août 1918.
Représentation d'Arras en vrac
Plaque de bronze, vers 1915
Carte postale en soie tissée
Bombardement d'Arras, dessin de Gustave Fraipont
Vue de l'Hôtel-de-Ville et de la place des héros en flamme, 1915
Ruines de l'Hôtel-de-Ville, 1919
Gravure d'Albert Robida, 1914
Voir l'article sur les villes martyres françaises et belges :
http://87dit.canalblog.com/archives/2016/04/28/33731647.html