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Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
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20 avril 2016

Printemps 1917 : le temps des mutineries

Mots-clés :

mutineries, fusillés, indiscipline, condamnations, régiments mutins, chanson mutine, graffiti ferroviaires, midinettes,

Lire les articles :

1917, le temps des mutineries

1917, le tournant

Les caporaux de Souain

Nos soldats au front en 1917

L'année 1917

chrono gg à l ouest

Année 1917 GG

 Front au chemin des dames 1917

 Le front au Chemin des Dames, 1917

Débutant le 29 avril, les mutineries connaissent un pic d’intensité entre le 15 mai et le 15 juin, durant lequel on compte près d’une manifestation d’indiscipline chaque jour, avant de se prolonger de façon plus sporadique jusqu’au début du mois de septembre. 

De 30 à 40.000 mutins ou manifestants ont remué l'armée française. 10 % d'entre eux sont passés devant les Conseils de Guerre.
De ces hommes, nous connaissons l'essentiel. Ils venaient de la France entière : 5 départements seulement n'eurent pas de condamnés à mort, un seul n'eut pas de condamné à des peines graves, tous eurent des condamnés à des peines légères.
Ils venaient de tous les âges de la vie puisqu'ils étaient nés entre 1869 et 1900. C'est dire que les soldats mutinés n'appartenaient ni à une région déterminée, ni à la jeunesse. Si les célibataires (70 %) l'emportaient nettement, les hommes mariés (1 condamné sur 5) et les pères de famille (1 condamné sur 20) ne les avaient pas laissé manifester seuls.
Quant à prétendre, comme de nombreux généraux, que les mutineries étaient le fait des mauvaises têtes, des récidivistes des Conseils de Guerre ou des tribunaux civils, il ne semble pas que cette explication résiste à l'examen du casier judiciaire des condamnés. Pour les condamnés à mort, 60 % n'avaient jamais été traduits en justice, civile ou militaire (...)
Deux traits fondamentaux dominent l'extrême diversité professionnelle (plus de 400 métiers) des mutins condamnés. Tous sont des travailleurs manuels et les cultivateurs fournissent les plus gros contingents (1/3), suivis loin derrière (1 pour 10 cultivateurs environ) par les journaliers, les maçons, les mineurs et les boulangers.
Les mutins ont été des hommes si différents qu'ils ne peuvent avoir été réunis dans la révolte que par un seul sentiment commun : celui de soldats lassés de vains et inutiles combats."

G. Pedroncini, 1917, les mutineries de l'armée française,

coll. Archives Julliard-Gallimard, 1968

La première manifestation de révolte collective se produit à Auberive, près de Reims, le 17 avril 1917 ; des soldats refusent de monter au front. 

Puis une mutinerie éclate le 29 avril 1917 dans le 2ème bataillon de 18ème (RI) massacré le 16 avril (400 tués sur 600 hommes!) et auquel l'état-major donne l'ordre de remonter au front vu la pénurie de bataillons frais à sacrifier. Réprimée rapidement, cette mutinerie est la première d'une longue série.

A partir de mai, les actes d’indiscipline deviennent plus nombreux et plus importants.

Entre le 29 avril et le 10 juin 1917, il y aura plus de 90 mutineries sérieuses.

A partir du 11 juin le nombre se réduit à 20, suite à l'intervention de Pétain, qui organise la répression.

Autre estimation :

60.000 à 90.000 soldats sont impliqués dans 161 mutineries affectant 78 divisions.

Nombre de condamnations et de fusillés pendant la Grande Guerre.

Exécutions GG 14-18

 C'est en 1914-1915 que les exécutions furent les plus nombreuses. C'est au cours de cette période que sont exécutés les deux tiers des six cents à six cent cinquante soldats fusillés durant la Grande Guerre, sur un total de 2.500 condamnations à mort, pour des crimes militaires, principalement l'abandon de poste ou le refus d'obéissance en présence de l'ennemi.

Fusillés GG 14-18

Environ 3 500 condamnations, en rapport avec ces mutineries, furent prononcées par les conseils de guerre avec une échelle de peines plus ou moins lourdes. Il y eut entre autres 1381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison et 554 condamnations à mort dont 49 furent effectives (sur 740 pour l'ensemble de la guerre) parmi lesquelles 26 l'ont été pour actes de rébellion collective commise en juin ou juillet 1917. Le président Poincaré a gracié environ 9 condamnés à mort sur 10. Néanmoins, beaucoup d'entre eux furent lancés à l'assaut, promis à une mort certaine. Le nombre d’exécutions s'élevait à 206 en 1914 et 296 en 1915. 

En 1917 :

  • 49 mutins fusillés
  • 40 non mutins fusillés 
Autre estimation : quelques chiffres sur les sentences des arrêts pour les mutineries de 1917 en France :
  • condamnés à mort grâciés : 504

  • condamnés à mort fusillés : 26

  • travaux forcés et longues peines de détention : 1381

  • peines plus légères : 1492

Total : 3.403 arrêts rendus

Chiffres tirés de « Pétain et les mutineries de 1917 »,

Jean-Pierre Azéma, l'Histoire n° 107, janvier 1988

Les causes de mutineries

I. CAUSES D’ORDRE MILITAIRE

A. Lassitude due à la prolongation de la guerre

B. Désir de repos

C. Retard dans les permissions

D. Insuffisance de nourriture

E. Mauvais exemple donné par l’augmentation des désertions

F. Croyance qu’avaient certaines unités qu’on ne les faisait remonter aux tranchées que pour prendre la place de corps qui avaient refusé de marcher

G. Quelques plaintes contre les officiers dont la valeur dans les grades subalternes aurait sensiblement décru 

II. CAUSES D’ORDRE MORAL

A. Découragement dû aux commentaires de la presse sur la dernière offensive, repésentée comme la faillite du commandement

B. Découragement dû à l’attitude de la Russie qui en permettant aux Allemands de ramener des Divisions sur notre front, nous a valu l’échec du 16 avril

C. Excitation causée par les commentaires des journaux sur la Révolution Russe et sur la Conférence de Stockholm

D. Désir de savoir quand la guerre finira

E. Certitude que le gouvernement cache la vérité et « bourre le crâne des soldats »

F. Colère que suscite la présence des mêmes embusqués à l’intérieur

G. Colère que suscitent les fournisseurs de guerre accusés ainsi que tous les profiteurs de faire la noce à l’intérieur 

III. CAUSES D’ORDRE ECONOMIQUE

A. Mauvaise situation économique à l’intérieur ; on redoute que les femmes et les enfants manquent de charbon et de nourriture

B. Les soldats voudraient que les Chambres s’occupent beaucoup plus d’eux et de leurs familles

C. Les soldats craignent que les étrangers ne prennent la place des combattants à l’intérieur 

IV. INFLUENCE DE FAITS DONT L’ORIGINE DOIT ETRE RECHERCHEE A L’INTERIEUR

A. Croyance à un mouvement révolutionnaire généralisé à l’intérieur, auquel la masse serait heureuse de voir participer les soldats. Cette croyance est renforcée par la certitude que la Révolution Russe mène à la paix par la Conférence de Stockholm

B. Distribution de tracts, brochures pacifistes. Menées pacifistes exercées par le canal des permissionnaires. Croyance en la tenue de grandes réunions pacifistes à l’intérieur.

C. Bruit que les agents, les annamites et les troupes noires massacrent les femmes et tirent à la mitrailleuse à Paris

D. Influence des femmes qui ont entendu des propos révolutionnaires. Elles ont exercé une impression déplorable sur les troupes au repos qu’elles sont venues voir au cantonnement, et sur les permissionnaires qu’elles ont rencontrés à Paris

Les régiments mutins 

Les mutineries touchent 68 divisions (soit 40.000 hommes environ)  sur les 110 qui composent l'armée française. 

Types de régiments troublés par des actes de mutinerie (G. Pedroncini) 

  • Régiments d'infanterie : 121
  • Bataillons de chasseurs : 23
  • Régiments d'infanterie territoriale : 1
  • Régiments d'artillerie : 7
  • Régiments d'infanterie coloniale : 7
  • Bataillon de tirailleurs : 1 

Soit un total d'unités de 160

Régiments Mutins

Régiments bretons mutins

  • le 19e de Brest,
  • le 118e de Quimper,
  • les 70e et 270e de Vitré,
  • le 71e de Saint-Brieuc,
  • le 241e de Rennes, entre autres, 

PEDRONCINI Guy : Les mutineries de 1917, Paris, PUF, 1967, p. 200 et 220-221 rappelle que 23 poilus originaires de Bretagne furent condamnés à mort à cette occasion, 202 autres écopant de peines plus ou moins lourdes.

Chansons mutines

Chanson mutine

 

La Chanson au 17 ème de Monthéhus, 1907

Evocation de la mutinerie de ce régiment à Béziers, lors de la révolte des vignerons.

Légitime était votre colère,
Le refus était en grande foi.
On ne doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette,
On ne se tue pas entre français;
Refusant de rougir vos baïonnettes
Petits soldats, oui, vous avez bien fait.

Refrain
Salut, salut à vous,
Braves soldats du 17e !
Salut, braves pioupious,
Chacun vous admire et vous aime !
Salut, salut à vous,
A votre geste magnifique !
Vous auriez, en tirant sur nous,
Assassiné la République.

Comme les autres, vous aimez la France,
J'en suis sûr; même vous l'aimez bien;
Mais sous votre pantalon garance
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie c'est d'abord sa mère,
Celle qui vous a donné le sein;
Il vaut mieux même aller aux galères
Que d'accepter d'être son assassin.

Espérons qu'un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde règnera !
Ayons tous au coeur cette espérance,
Que bientôt ce grand jour viendra !
Vous avez jeté la première graine
Dans le sillon de l'humanité;
La récolte sera prochaine;
Et ce jour-là, vous serez tous fêtés.

Slogans de désobéisance

Permisionnaires !

Vos femmes et vos enfants vous crient :

NE REPARTEZ PAS POUR LE FRONT

où une mort stupide vous attend !

  

 Tracts distribués dans les gares du Nord et de l'Est

auprès des permissionnaires, mai 1917 :

 Nous sommes trahis, vive la Russie, vive la Révolution, à bas la guerre,

on coupera le cou aux galonnés, aux civils et aux flics.

   Cris de permissionnaires en gare de Dormans :

On assassine nos camarades !

A bas Nivelle !

Au mois de mai-juin 1917, la presse va se faire l'écho des massacres au Chemin des Dames d'avril et de mai. Les pertes élevées, l'absence de l'aviation, l'absence de préparation du terrain par l'artillerie, les ravages causés par l'artillerie française au sein de ses propres unités, les attaques répétées épuisant et décimant les troupes, le mauvais service de santé, les désertions... vont être imputés à un seul homme: le généralissime Nivelle. La bourgeoisie espère que celui-ci servira de paratonnerre à la colère qui, jour après jour, gronde.

"Ils paieront cela plus tard, ces buveurs de sang, comme on les appelle chez nous (2ème BCP, le 13 mai)... Nos généraux nous ont fait assassiner et vendus comme des moutons à la boucherie. Plus de 100.000 hommes ont péri la-dedans ; d'après les permissionnaires qui venaient de là, notre artillerie a massacré nos propres troupes ; un colonel d'artillerie a été passé à l'arme blanche d'après un bruit qui court (3ème RI, 18 mai)."

Révoltez-vous, n’y allez pas ! 

Les graffiti ferroviaires, de l’admis à l’illicite :

Si des soldats tracent des inscriptions sur au moins 43 trains différents lors des mutineries, c’est parce qu’un tel acte s’est fortement banalisé depuis le début du conflit. En effet, la pratique du graffiti est courante dans le contexte du départ des mobilisés en 1914, puis de chaque nouvelle classe appelée au combat. Elle est décrite dans le récit de Louis Barthas, mobilisé à la gare de Narbonne, début août 1914 : « Que d’inscriptions belliqueuses, fanfaronnes, écrites à la craie sur les wagons! […] Que d’injures à l’adresse du Kaiser et des Allemands qu’auraient dû faire effacer les officiers s’ils avaient eu quelques sentiments de tenue, de dignité ! »

Wagon conscrit 1917

 A bas la guerre et n’oubliez pas que c’est pour démolir le petit peuple.

Aux chiottes les députés et au fumier les sénateurs, tas de feniants.

Il nous faut la paix ou nous cassons la gueule à messieurs les capitalistes.

A bas les fliques, vive les midinettes et la grève.

Carte des inncidents dans les gares

 les-agents-provocateurs-dans-les-mutineries-militaires-de-mai-juin-1917_9152331109_o

Les témoignages

En ce moment éclata la révolution russe. Ces soldats slaves, hier encore asservis, imposaient la paix à leurs maîtres, à leurs bourreaux. Ces événements eurent leur répercussion sur le front français et un vent de révolte souffla sur presque tous les régiments. Il y avait d’ailleurs des raisons de mécontentement ; l’échec douloureux du l’offensive du Chemin des Dames qui n’avait eu pour résultat qu’une effroyable hécatombe, la perspective de longs mois encore de guerre dont la décision était très douteuse, enfin, c’était le très long retard des permissions, c’était cela je crois qui irritait le plus le soldat.

Carnets de guerre, Louis Barthas

La révolte :

« Un soir, un caporal chanta des paroles de révolte contre la triste vie des tranchées, de plainte et d’adieu pour les êtres chers qu’on ne reverrait peut-être plus, de colère contre les responsables de cette guerre infâme et les riches embusqués qui laissaient se battre ceux qui n’avaient rien à défendre. Au refrain, des centaines de bouches reprenaient en choeur et, à la fin, des applaudissements frénétiques
éclataient auxquels se mêlaient les cris de « Paix ou Révolution ! A bas la guerre ! » etc., « Permission ! Permission ». Un soir, patriotes voilez-vous la face, L’Internationale retentit, éclata en tempête. Cette fois nos chefs s’émurent (…). La patrouille ayant jugé prudent de battre en retraite, notre capitaine – adjudant – major vient lui-même escorté par tout le poste de police. Il essaya de parler avec modération, mais dès les premiers mots, des huées formidables l’arrêtèrent. Bavant de rage, mais impuissant, il s’en prit aux malheureux sergents de jour qui avaient imprudemment rendu compte qu’il ne manquait personne » et les obligea à faire un contre-appel rigoureux.

Louis Barthas, Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier.

Tous les soldats crient : A bas la guerre ! et refusent  de prendre les lignes. J’espère que tous en feront autant et que nous finirons ce carnage depuis qu’il dure… A Soissons, ils ont deux gendarmes. Nous n’avons rien à gagner à la continuation de la guerre. Ca a l’air de chauffer grave à Paris avec les grèves. Tant mieux.  

Je te dirais qu’en ce moment tous les combattants en ont marre de l’existence. Il y en a beaucoup qui désertent, 10 à ma compagnie qui ont mis les bouts de bois dans la crainte d’aller à l’attaque. Je crois qu’on va faire comme chez les Russes, personne ne voudra plus marcher. Il est vrai que ce n’est plus une vie d’aller se faire trouer la peau pour gagner une tranchée ou deux, et ne rien gagner.  

Les régiments d’infanterie en ont complètement marre et une grande partie refuse de monter ; c’est à cause de cela que Paul est au mont Haut, ceux qui devaient y aller ayant refusé de monter.

Témoignages de Poilus des tranchées

La lassitude des soldats du 152e régiment d’infanterie, 25 mai 1917 : 

« Ca ne va plus, nous devions attaquer ce soir, mais les déserteurs sont trop nombreux et on ne sait s’ils se dirigent chez nous ou chez les Boches qu’ils pourraient renseigner sur les opérations que nous devons faire […]. Au 152e, une compagnie s’est débinée et d’autres régiments qui sont avec nous ont mis les voiles. Comme ça, la guerre finira, car ce n’est pas rigolo, d’aller faire une attaque sur le plateau de Craonne. Ce n’est plus une guerre, c’est un massacre complet. Je te dirai qu’en ce moment, tous les combattants en ont marre de l’existence. Il y en a beaucoup qui désertent.

Cité par G. Pedroncini, Les mutineries de l’armée française

Lettre d'un soldat du 168e RI, 29 mai 1917, refus de la guerre 

Je ne sais pas si j’attendrai bien mon tour si ça marche mal à Paris,  ça va mal aussi ici, hier tout le monde s’est révolté et a chanté l’Internationale. On ne va pas tarder à faire comme les Russes. D’abord je ne vois pas pourquoi on ne va jamais en permission, en plus, ils nous font crever de faim, plus jamais de repos et ils parlent de nous rogner encore nos rations. Alors, que va-t-on nous donner s’il n’y a plus rien, ils n’ont qu’à faire finir la guerre car il y en a plus qu’assez. 

Lire les documents :

Mutineries 1917

Improviser mutins

Voir l'article, 1917, le temps de mutineries :

http://87dit.canalblog.com/archives/2017/04/27/35209427.html

 Voir l'article, les fusillés de la Grande Guerre :

http://87dit.canalblog.com/archives/2016/03/21/33541049.html

   

mutineries front1917-

Lire le document :

Histoire les mutineries

mutineries front1917

 Révolte 1917-1

Révolte 1917-2

Révolte 1917-3

Révolte 1917-4

Révolte 1917-5

 Révolte 1917-6

Révolte 1917-7

Révolte 1917-8

Révolte 1917-9

Révolte10

Les jours de guerre, Yves Pourcher

Les midinettes

doc4

Sur le vif les midinettes

 Les midinettes en grève1

Les midinettes en grève2

Les midinettes en grève3

Les midinettes en grève4

Les midinettes en grève5

Les midinettes en grève6

Texte tiré du livre : 14-18, la Très Grande Guerre (le Monde Edition)

En 1917, les conditions de travail entrainent des mouvements de contestation et de grève dans les usines ou travaillent les femmes. Ils sont peu politisés car tout rentre dans l’ordre dès que les revendications sont satisfaites.

Le mouvement est amorcé par les « Midinettes » (les ouvrières des ateliers de confection) suivies des « munitionnettes » (les ouvrières des ateliers d'armement). Elles obtiennent une augmentation de salaire de 1F / jour (3.24€) et la semaine anglaise, soit 1 jour et demi non travaillé le week end (dimanche et samedi après-midi).

Lire le document :

Double peine pour les familles de fusillés

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