Document de l'Armée, front de l'Yser
Mots-clés :
Yser, inondation, Alfred Bastien, Panorama de l’Yser, passerelle Mantel, poste de la Forge, front de l'Yser, Belgique,
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La bataille de Dixmude, défense de Dixmude Octobre - Novembre 1914
L'inondation de la plaine de l'Yser
Pour stopper l'avance de l'armée allemande, le Roi Albert Ier décide une nouvelle fois d'inonder la plaine de l'Yser, de Nieuport à Dixmude. En effet, la première tentative d'inondation dans la nuit du 26 au 27 octobre avait échouée. Dans la nuit du 29 au 30 octobre 1914, les écluses de Nieuport laisse passer l'eau de mer à marée haute et la plaine est submergée par l'eau salée de la Mer du Nord.
Les Allemands sont surpris et et contraints de se retirer. Les combats continueront encore pendant deux semaines.
Zone inondée
Sentinelle au poste de la Forge, Oud-Stuyvekenskerke
La zone inondée est parsemée de petits ilots qui sont des points d’observation et des points d’appui indispensables à tenir.
Front de l'Yser, 1917, Georges-Emile Lebacq
Cette estampe, représentant les troupes allemandes en difficulté dans une inondation inattendue en Belgique, est extraite de la collection d'affiches de style loubok de la Première Guerre mondiale, conservée à la British Library. La légende explique : « Un exploit héroïque de la petite Belgique suscita l'admiration du monde entier. La Belgique, très cultivée, indignée par les attaques barbares des Allemands, décida de recourir à des mesures extrêmes pour sauver le pays. L'ensemble du nord de la Belgique est constitué de basses–terres, certaines au–dessous du niveau de la mer. Cette région est protégée des inondations par les dunes qui l'entourent. À certains endroits, ces dunes sont entrecoupées de barrages à écluses. Ceux-ci, érigés au fil des siècles, ne sont pas très élevés (entre 5 et 8 sazhens seulement). Ils possèdent toutefois de larges sommets sur lesquels les Belges construisirent des routes et plantèrent des allées d'arbres.
Dans les zones où les vagues sont particulièrement hautes, les barrages furent renforcés par des rochers de granit. À marée haute, le niveau de la mer augmente jusqu'à quatre mètres par rapport au rivage, inondant de vastes étendues de basses–terres si une écluse est ouverte. Une inondation présente un coût élevé. Outre les dommages causés par les eaux elles–mêmes, la terre absorbe le sel, la rendant incultivable pendant de nombreuses années.
Les principaux types de production en Belgique, le secteur minier et manufacturier, sont essentiellement développés dans le sud. Au nord, l'agriculture est prédominante, et les fermiers récoltent d'abondantes quantités de blé, de lin et de betteraves. Tout cela va désormais disparaître pendant quelques années. Les ingénieurs belges ont ouvert les écluses pour inonder une grande zone de 200 verstes carrées environ. Le système d'écluses aux barrages, qui régule le débit des eaux, était déjà utilisé par les anciens Égyptiens et Chinois. Lorsqu'une écluse contrôlant un flux hydrique est ouverte, l'eau dévale dans une région spécifique. Lorsque les eaux furent libérées, les Allemands subirent de lourdes pertes, car la vallée toute entière fut transformée en un immense marais, gênant les mouvements non seulement de l'artillerie, mais également de l'infanterie.
Par conséquent, une armée allemande composée de deux corps ne put attaquer l'armée héroïque belge et aucune des batteries ennemies ne pourra se désembourber de ce sol marécageux et vaseux. Tant que le peuple est sauvé, tout peut être restauré. L'énergie créative est perdue seulement lorsque la nation elle–même est perdue. Nous sommes convaincus que cette petite nation de braves entrera dans la postérité à une place honorable et que l'histoire transmettra son courage et l'amour de son pays aux futures générations ».
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La bataille de l'Yser
Panorama de l'Yser de Alfred Bastien
Alfred Bastien, 1873 - 1955
huile sur toile de 115 cm x 14 m, 1920-1921
Alfred Bastien, Panorama de l’Yser,
détail de l’incendie du cabaret Lobbesthal de Nieuport et de la maison éclusière.
A. Bastien, Panorama de l’Yser, détail de la Minoterie
A. Bastien, Panorama de l’Yser, détail de l’incendie des Halles d’Ypres,
A. Bastien, Panorama de l’Yser, détail de la passerelle Mantel
Le Panorama de l’Yser est l’étendard du courage et de la ténacité belge, des efforts conjugués avec les Alliés et aussi une potentielle vitrine de contre-propagande. La « charte picturale » est ainsi définie dès le début de la guerre : le panorama présentera « les Anglais à Ypres et les Français mêlés aux Belges de Dixmude à la mer. Et comme dates historiques, celles des plus tragiques mêlées : tout le mois d’octobre, de jour et de nuit, jusqu’au 22 novembre, marqué par l’incendie odieux des Halles d’Ypres et de la cathédrale Saint-Martin. ».
Attaque allemande en octobre 1914 sur l'Yser, 1918
L'Yser, tableau de Georges Scott
Bombardement des lignes allemandes sur l'Yser, François Flameng
En août 1914, la Belgique neutre est plongée dans la guerre suite à l’invasion de son territoire par l’armée allemande. Suivant le plan Schlieffen, l’armée allemande entre en Belgique dès le 4 août 1914. Les forces d’Albert 1er opposent une résistance acharnée, malgré leur infériorité numérique. Les sièges des villes de Liège (5-16 août 1914) et d’Anvers (28 septembre-10 octobre 1914), engendrant le sacrifice de leurs combattants, permettent aux forces alliées de s’organiser pour stopper l’avancée allemande. Le 20 août, Bruxelles tombe aux mains des troupes allemandes.
Acculées, les forces commandées par le roi Albert 1er trouvent refuge le long du littoral ouest, dans la région de Nieuport. Les dernières forces belges rescapées, soit soixante mille hommes, combattent lors de la bataille décisive de l’Yser (octobre 1914) où, pour enliser l’adversaire, le commandement belge provoque l’inondation de toute la plaine par l’ouverture des vannes qui protègent les terres basses.
Le 28 octobre 1914, le roi fit ouvrir les écluses de Nieuport. Cette opération provoqua l’infiltration des eaux et peu à peu la vallée de l’Yser se transforma en un marécage de boue, puis en un immense lac de 25.000 km2, créant un no man's land entre alliés et allemands large de 3 km et peu profond : 1m environ. Les Allemands furent terrifiés par la montée sournoise des eaux. Abandonnant canons et matériel, ils se retirèrent sur la rive droite de l’Yser. Le 31 octobre, la sanglante bataille de l’Yser était terminée :
- 7 divisions allemandes (soit plus de 100.000 hommes) y avaient été, les unes décimées, les autres détruites.
- Les Belges avaient perdu 16.000 hommes (tués et blessés), c’est-à-dire plus du quart de leurs effectifs.
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Hommage aux Fusiliers-Marins
Amiral Pierre Alexis Ronarc'h
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http://www.elisabethpoulain.com/article-la-garde-de-l-yser-dans-la-boue-et-l-eau
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