Le Feu, journal d'une escouade, prix Goncourt 1916
Mots-clés :
Le Feu, Gustave Téry, Henri Barbusse, Jean-Norton Cru, journal d'une escouade, écrivains,
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Le Feu, d’Henri Barbusse
Publication sous forme de feuilleton de l'ouvrage par le quotidien L'Œuvre de Gustave Téry, à partir du 3 août 1916.
Le Feu a été publié aux Editions Flammarion à la fin de novembre 1916 et a remporté le prix Goncourt quelques jours après.
M. Gustave Téry, lui, n'a pas trouvé bizarre de publier et j'y insiste de, publier en feuilleton une oeuvre profondément pensée, héroïquement vécue et grandement écrite, une oeuvre où l'ombre sublime de Tolstoï a souvent passé, et qui, fleurie exactement de la plus épouvantable des guerres, en est le plus loyal comme le plus durable aveu.
Pour avoir beaucoup aimé le Feu de Henri Barbusse, il vous sera, Monsieur Téry, beaucoup pardonné. (Les hommes du jour N°455)
Lire les premières pages de ce livre :
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http://gallica.bnf.fr/Journal d'une escouade
Le Feu est considéré depuis cent ans dans le monde entier comme un des chefs-d’œuvre de la littérature de guerre !
Ce n'est pas l'avis de Jean Norton Cru (Témoins : essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928).
Pour lui, l'argot des tranchées employé par Henri Barbusse n'est pas le véritable langage qui circulait dans les tranchées.
A vous de juger !
Dans les premiers chapitres, Henri Barbusse nous présente la composition de son escouade (15 à 20 personnes).
Ces poilus sont issus de nos diverses provinces (Biquet, le Breton pas équarri, à peau grasse, à mâchoire de pavé) ; ils ont tous les âges, ils sont de toutes les races, ils exercent tous métiers.
Ils n'y a pas d'intellectuels, pas d'instituteurs, pas de profession libérale parmi eux. Alors que fait Henri Barbusse dans cette escouade ?
Au fil des pages, nous suivons tous ces poilus dans leur vie quotidienne. Ils ont tous des qualités, des défauts. Ils nous paraissent sympathiques. Bref, ce sont des hommes !
Ces hommes, nous les découvrons morts les uns après les autres, tués lors d'affrontements avec les boches.
Combien en restera-il fin 1918 ?
Puis Henri Barbusse est évacué en 1916 vers les hôpitaux. Il nous fait vivre ses activités dans un poste de secours, près des lignes de feu.
Pendant des jours, pendant des nuits, on y verra rouler et confluer les longs ruisseaux d'hommes arrachés des champs de bataille, de la plaine qui a des entrailles, et qui saigne et pourrit là-bas, à l'infini.
Lire quelques belles pages de cet ouvrage :
Champ de bataille, L'Illustration 03 février 1917
Poste de secours, L'Illustration, 23 décembre 1916
Henri Barbusse, 1873-1935
Henri Barbusse n'était pas seulement pour la jeunesse de notre pays celui qui a le mieux dépeint les horreurs de la guerre, dans son admirable livre « le Feu », victime de la guerre lui même, 11 ne voulait pas que les jeunes générations d'aujourd'hui soient sacrifiées dans un nouveau massacre impérialiste comme la sienne l'avait été pendant quatre années.
Henri Barbusse fut, avec Romain Rolland, l'initiateur du grand mouvement de lutte contre la guerre et le fascisme, sous l'égide duquel, dans le monde entier, s'organisèrent de vastes rassemblements.
L'Humanité, 31 août 1935
Le Temps, 31 août 1935
Les obsèques d'Henri Barbusse : le catafalque
Quoi ! Ces hommes peuvent un tel courage, une (telle endurance, de tels sacrifices, dont le moindre eût suffi à la fondation d'une vie meilleure, où le travail aurait toute sa noblesse, où la justice trouverait, enfin, sa part, où la bonté pourrait s'attarder un peu, où l'amour
ne serait plus en exil ! Ces hommes peuvent cet héroïsme, cette sainteté. Cette sublime matière était créée pour s'épanouir, sous les doigts d'un artiste pareil à Prométhée, en la statue de l'homme accompli, enfin, dans l'esprit. Et voilà tout ce que nous lui avons demandé : de servir la haine et de servir à la mort.
C'est un livre singulièrement grand et nécessaire que celui qui nous oblige ainsi à nous connaître sans feinte dans les héroïsmes de l'avant et dans ceux, plus faciles, de l'arrière. GEORGES PIOCH.
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