Alphonse Willette dit Pierrot

5 décembre 2016

Mots-clés :

Willette, Parce Domine, Pierrot et Colombine, le courrier français, Pauvre Pierrot, caricatures,

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Adolphe Willette (1857 - 1926)

Fils d’un colonel qui fut aide de camp du maréchal Bazaine, entre aux Beaux-Arts à l’âge de dix-huit ans. Il arrive à Montmartre en 1882 et loue avec le docteur Willette, son frère, un atelier. Il se consacre exclusivement au dessin et à la lithographie et participe à la création du « Chat Noir » de Salis, qu’il décore du fameux « Parce Domine » (1884).

Il collabore également pour à la presse caricaturale : Le Chat Noir, Le Courrier Français, Le Cocorico, Le Pied de nez, L’Assiette au beurre, ... Il est peu de journaux de cette période auxquels il n‘ait pas participé, y compris la presse anarchiste. Willette décore de nombreux cabarets et restaurants de la Butte dont le fameux Moulin Rouge en 1889. Willette prend une part considérable dans le développement de la lithographie et de l’affiche, et son dessin plein de verve lui vaut la célébrité avec ses personnages de pantomime : Pierrot et Colombine. Très impliqué dans la vie de la Butte jusqu’à la fin de sa vie, ce sont ses prises de position antisémites des années 1890 qui lui auraient valu bien des ennuis de nos jours.

Willette en 1901

Certainement un des auteurs satiriques les plus prolifiques (plus de 20 000 dessins !) et les plus célèbres de la Belle Epoque, Adolphe Willette reflète parfaitement la virulence et la contradiction de son époque. Exemple emblématique, un square fut inauguré à son nom dans les années 20 sous la pression de la gauche en référence à son anticléricalisme et à son opposition militante au Sacré-Coeur. Quatre vingt ans plus tard, la gauche débaptise ledit square pour dénoncer l'antisémitisme forcené du dessinateur, ce qui est encore en dessous de la vérité. Si l'on ajoute que le square prend le nom de Louise Michel (il était temps qu'il en eût un !), celle-ci ayant pour grand ami Willette, et que le même Willette devait finir catho intégriste et bigot, on a une esquisse de la difficulté à étiqueter les caricaturistes !

Tour à tour anticatholique, antisémite, antiprotestant, anticolonial, antibourgeois, antiflic, antijuge, anglophobe, germanophobe, anticrinoline, anticubiste, antimilitariste, Willette suit son intime Steinlen et participe ainsi au Père Peinard de Pouget ou à La Feuillede Zo d'Axa, sans hésitation aucune. Etudier son parcours pour le moins méandreux permet une approche assez fidèle de l'univers iconographique parisien entre 1875 et 1926.

Willette est un humoriste d'actualités le plus souvent, et le fait seul de dessiner les événements dans leur multiple variété a permis à son genre de se renouveler; de là pas de monotonie et des pages vibrantes d'audace, parfois même de violence aussi, à côté des tendres évocations plus coutumières cependant ; de là une souplesse d'idées, une gymnastique de l'intellect des plus fécondes et des plus intéressantes.

C'est un dessinateur fantaisiste, que nous rangeons sans presque hésiter parmi les caricaturistes, à cause de ses légendes et de l'éloquence hâtive de son trait, un peu formule, et parce que la grande masse de dessins de l'artiste ne fut pas employée à l'illustration des livres.

http://gallica.bnf.fr/ark:/Oeuvres choisies Willette

http://gallica.bnf.fr/Le Courrier Français

Ses oeuvres avant guerre

Toile "Parce Domine" ayant ornée le Cabaret du Chat Noir

de la rue Rochechouart Paris, 1884

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1065300d.r=alphonse%20willette?rk=64378;0

Ah ! Le Sacré Coeur !

La mort de Pierrot

La Liberté : A toi le Ciel ... A moi la Terre

La Parisienne : Pierrot noir, Pierrot blanc, je vous fais chevaliers du Clair de Lune ;

allez, boycottez et amusez-moi !

Autres dessins

L'Alsace et La Lorraine

Les affiches pendant la grande guerre

Enfin Seuls ... !

Extrait du Didac'Doc, septembre 2012

"Ave, Domine, morituri te salutant !"

Ceux qui te saluent, Seigneur, avant de mourir sont ceux que tu as créés, à ton image, pour créer de l'art ;
Ceux qui ont médité ton oeuvre et rendu hommage à sa beauté !
Ce sont les simples d'esprit dédaigneux de l'or diabolique,
Ce sont les arrivistes qui aspirent à la gloire d'être à ta droite !...
Ceux-là, Seigneur, te saluent avant de mourir !

Nous, les artistes dans l'arène ténébreuse, à la lueur des armes que Tu nous as données,
Devant les multitudes qui n'ont ni yeux ni oreilles, mais qui ont une bouche pour nous huer si nous succombons...

Pollice verso ! nous te saluons, Seigneur, avant de mourir !

Le Rire Rouge