Des bouts de laine de couleur, porte-bonheur
Mots-clés :
Rintintin, Nénette, P’tit Lardon, Radadou, bout de laine, Porte-Bonheur,
Les poupées en brin de laine de Nénette et Rintintin étaient des portes bonheur que les « midinettes » (les amoureuses) donnait à leurs amoureux qui partaient au front. Ces petites poupées devinrent de véritables grigris sous les bombardements de 1918, et rassuraient la population notamment lorsqu’elle se réfugiait dans le métro ou dans les caves. Les personnages de Nénette et Rintintin apaisèrent beaucoup les enfants et donnèrent naissance à une chanson, qui fut surtout chantée pendant les 4 ans de guerre. Nénette était une fille et Rintintin un garçon. Ils étaient quelquefois accompagnés de leur enfant, le P’tit Lardon, dit aussi Radadou. En 1918, le bilan de la guerre était tellement important, que la chanson est restée dans les mémoires des personnes de cette époque.
Ces poupées de laine sont devenues le symbole de la ténacité parisienne pendant la guerre de 1914-1918. Elles demeureront populaires jusque dans les années 1950, symbolisant, pour certains, le couple inséparable.
Nénette et Rintintin
En 1918, on fredonne La vraie histoire de Nénette et Rintintin, ce couple d’amoureux parisiens qui échappa aux bombes d’un gotha. Réalisées à peu de frais, ces poupées de laine à l’aspect enfantin, réunies par un cordon aux allures de chapelet, devinrent un porte-bonheur à offrir au bien-aimé, au civil comme au soldat, dans le but de le protéger contre les bombes.
Leur « père » Francisque Poulbot les décrit ainsi : « Nous sommes les gris-gris à la mode, qui triomphons du mauvais sort. Gardez-nous à votre cou, à la chaîne de votre montre, à votre bracelet, au fond de votre poche… au pare-brise de votre voiture.
Avec nous trois,
Nénette, la maman, Rintintin, le papa, et le petit Lardon ou Radadou, le bébé
jamais malade, jamais mourir !
La double amulette qu’a fait naître le double danger de la Bertha et du Gotha ressortit à ce paganisme latent en toute âme aryenne.
Guillaume Apollinaire,16 juillet 1918 dans Mercure de France
« C’est peut-être la première fois que, depuis le fil d’Ariane, l’homme met sa confiance dans quelques brins de laine, de fil ou de soie.»
Apollinaire, 16 juillet 1918, Mercure de France
1918, Jean-Yves Le Naour
La Baïonnette
Nénette était une bonne fille
Rintintin un bon garçon
Voyant qu'elle était gentille
Il le lui dit sans façon
Qui qu'est né à La Villette ?
C'est Nénette
Qui qu'a vu l' jour à Pantin ?
C'est Rintintin
Qui sans tambour ni trompette
Se marièrent un beau matin ?
C'est Nénette et Rintintin {X2}
On peut dire qu'ils ont d' la veine
Qu'ils connaissent le vrai bonheur
Car ils ont des tas d' marraines
Qui les pendent sur leur p'tit cœur
Qui qui protège les brunettes ?
C'est Nénette
Qui porte chance au trottin
C'est Rintintin
Que faut-il, jolie fillette
Pour veiller sur le destin
C'est Nénette et Rintintin {x3}
Voir les sites :
http://www.onnepassepas.fr/pages/les-porte-bonheur/nenette-et-rintintin.html
La presse
L'Intransigeant, 31 mai 1918
L'Humanité, 3 juillet 1918