Ferdinand Foch, généralissime
Mots-clés :
Foch, généralissime, Haig, Pershing, armistice, bâtons de maréchal, Landowski, caricatures,
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Biographie de Ferdinand Foch, 1851 - 1929
Fils d'un fonctionnaire languedocien, Ferdinand Foch fit ses études, au gré des mutations de son père, d'abord à Tarbes et Rodez, puis à Saint-Étienne et à Metz. Quand éclata la guerre de 1870, il s'engagea au 4e Régiment d'infanterie. Ayant choisi de rester dans l'armée, il entra à l'École Polytechnique, et, ses études terminées en 1873, fut affecté au 24e Régiment d'artillerie à Tarbes, avec le grade de lieutenant. Il enseigna à l'École de guerre, dont il devait être directeur de 1907 à 1911, et gravit les échelons de la hiérarchie militaire : lieutenant-colonel en 1898, colonel en 1903, général de brigade en 1907, général de division en 1911, général de corps d'armée en 1913, à la tête du 20e corps d'armée à Nancy.
Quand éclata la Première Guerre mondiale, il participa, dans ce commandement, à la bataille de Lorraine, puis, à la tête de la 9e armée, à la bataille de la Marne ; il prit également part à la « course à la mer ». Nommé à la tête des armées du Nord, il dirigea en 1915 l'offensive d'Artois et, en 1916, la bataille de la Somme.
Critiqué sur ses choix tactiques et accusé de conduire des offensives trop lourdes en pertes humaines, il ne fut pas épargné par la disgrâce qui toucha Joffre, à la fin de l'année 1916. Mais au bout de quelques mois, les revers subis par le général Nivelle devaient provoquer son rappel aux plus hautes responsabilités. Tandis que le général Pétain prenait le commandement en chef de l'armée française, le général Foch était nommé « chef d'État-major général ».
Au printemps 1918, les Anglais acceptèrent que lui soit confié le commandement unique des troupes alliées. Surpris en mai par l'offensive allemande au Chemin des Dames, il sut reprendre l'initiative et mener les troupes à la victoire. Signataire de l'armistice à Rethondes, le 11 novembre 1918, il défila à la tête des armées alliées, lors du défilé de la Victoire, le 14 juillet 1919.
Ferdinand Foch fut l'un des théoriciens de la stratégie militaire fondée sur l'offensive à outrance à laquelle se rallia l'état-major lors de la Première Guerre mondiale. Il a livré ses conceptions dans quelques ouvrages :
- Des principes de la guerre (1903),
- De la conduite de la guerre (1904).
Foch avait reçu son bâton de maréchal le 6 août 1918, dignité à laquelle devaient s'ajouter celles de maréchal britannique et de maréchal de Pologne. Il fut élu le jour même de l'armistice à l'Académie des sciences et, dix jours plus tard, le 21 novembre, à l'Académie française, à l'unanimité des vingt-trois votants, au fauteuil du marquis de Vogüé. Pas plus que Georges Clemenceau, qui fut élu le même jour que lui, le maréchal Foch n'avait fait acte de candidature, et il n'avait donc accompli aucune visite. C'est Raymond Poincaré qui le reçut, le 5 février 1920.
Mort le 20 mars 1929, le maréchal Foch fut inhumé aux Invalides.
https://www.jesuismort.com/tombe/ferdinand-foch#biographie
Titres honorifiques
Les trois bâtons de maréchal (de France, de Grande-Bretagne et de Pologne) de Ferdinand Foch (1851-1929) témoignent du grand prestige national et international de ce chef militaire français de la Grande Guerre.
Sa renommée est liée à son rôle de généralissime des armées alliées sur le front occidental, aux compétences de plus en plus larges, à partir du 28 mars 1918. A ce poste, il contient d’abord les offensives allemandes, puis lance, de juillet à novembre 1918, une contre-offensive générale victorieuse.
- Grand-croix de la Légion d’honneur
- Croix de guerre 1914-1918
- Officier de l’Instruction publiqueMilitaire
- Maréchal de France
Maréchal de France, remis par R. Poincaré le 23 août 1918
musée de l'Armée (Dist. RMN-Grand Palais), photo Pascal Segrette
Les regalia militaires
Véritables objets d’art, les bâtons de maréchal sont des emblèmes du pouvoir militaire, à l’instar des regalia royales et sacrées. De ce point de vue, ils représentent des objets à forte dimension symbolique et sont conservés comme des trésors de la nation au musée de l’Armée. Ces bâtons ornementaux évoquent la forme des sceptres. Chacun de ceux remis au général Foch possède ses caractéristiques esthétiques, selon sa provenance. Gainé de velours bleu semé d’étoiles d’or, le bâton de maréchal de France s’orne à chacune de ses extrémités d’une virole d’or. Sur l’une est gravée la devise des maréchaux de France, TERROR BELLI DECUS PACIS (« terreur durant la guerre, ornement pour le temps de paix »), sur l’autre l’inscription FOCH Ferdinand, maréchal de France, 6 août 1918.
La Pologne et le Royaume-Uni lui délivrèrent également un bâton de maréchalat.
Le bâton de maréchal de Grande-Bretagne est de couleur différente et porte d’autres symboles allégoriques. En velours grenat, il est semé de lions d’Angleterre en or, et chaque extrémité comporte une virole d’or ciselé . Sur ce bâton figurent les attributs des différents pays formant la Grande-Bretagne, à l’exemple du chardon d’Écosse, et est surmonté d’une représentation de Saint Georges terrassant le dragon.
Quant au bâton de Pologne, il fut exécuté sur le modèle d’une masse polonaise du XVIe siècle. En acier bleui, il est incrusté de vermeil et comporte deux médaillons d’émaux translucides rouges. L’un représente l’aigle héraldique de la Pologne, l’autre les initiales R.P., qui signifient « Republica Poloniae ». L’agate enchâssée dans le culot est gravée de deux « F » enlacés pour Ferdinand Foch.
https://histoire-image.org/fr/etudes/marechal-foch-batons-marechal
Maréchal de Grande Bretagne, remis le 30 juillet 1919
musée de l'Armée (Dist. RMN-Grand Palais), photo Pascal Segrette
Maréchal de Pologne, remis par le général Sosnkowski,
ministre de la guerre, le 2 mai 1923
musée de l'Armée (Dist. RMN-Grand Palais), photo Pascal Segrette
A l'issue de la Grande Guerre, 8 généraux français ont été élevés au maréchalat, soit la plus haute distinction militaire :
- Joffre (1916),
- Foch et Pétain (1918),
- Lyautey, Franchet d'Espèrey et Fayolle (1921).
- Deux le sont à titre posthume : Gallieni (1921) et Maunoury (1923).
La presse
Foch, généralissime
Eté 1918, Foch lance la contre offensive française
Désigné comme généralissime des troupes alliées, il bloque l'offensive allemande en avril 1918 et lance la contre-attaque décisive du 18 juillet 1918.
Le 11 novembre 1918, il a le sentiment du devoir accompli. Mais il songe aussi aux millions de soldats morts - dont son fils et son gendre - et il sait qu'il faut aussi gagner la paix. "Je ne fais pas la guerre pour la guerre. Si j'obtiens par l'armistice les conditions que nous voulons imposer à l'Allemagne, je suis satisfait.
Le but étant atteint, nul n'a le droit de faire répandre une goutte de sang de plus". (Mémoires du maréchal Foch, t. II. p. 285).
Les honneurs l'auréolent : il est maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, académicien, titulaire de 37 décorations françaises et étrangères, Président du Conseil supérieur de la guerre. Conseiller lors de la conférence qui s'ouvre le 18 janvier 1919, il ne réussit pas à imposer sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière de l'Allemagne plutôt que fondée sur d'hypothétiques promesses.
Déçu par les clauses du traité, il veut faire entendre sa voix en se présentant aux élections présidentielles de 1920. Son échec lui fait renoncer à la politique. Il voyage, écrit ses mémoires, ne cessant de défendre sa conviction : une nation moralement forte, puissamment armée, est nécessaire pour éviter que ne recommence la guerre. L'isolement de la France, le marasme économique qui se profile, la déliquescence des traités de paix, assombrissent d'autant ses dernières années.
Le maréchal Foch et le général Pershing
Foch et Douglas Haig à la gare Victoria, le 19 juillet 1919
Le maréchal Foch au défilé de la Victoire à Londres, le 19juillet 1919
Réception à l'Académie française, le 2 avril 1925
La signature de l'armistice
Dans un wagon en forêt de Compiègne,
signature de l'armistice le 11 Novembre 1918.
Voir l'article :
20 mars 1929 : décès du Maréchal Foch
Le 20 mars 1929 s'achève une vie placée sous la devise : "Que soit vaincu celui qui ne veut vaincre".
Le nom de Foch est lié à la victoire de 1918, et c'est symboliquement que de très nombreuses municipalités en ont baptisé une rue, une place, un boulevard : le maréchal Foch est incontestablement l'un des personnages historiques les plus évoqués dans les villes de France.
Cortège devant les Invalides
L'ILLUSTRATION JOURNAL UNIVERSEL, N° 4908
Sous le dome des Invalides, devant le tombeau du Maréchal Foch -
le transfert des cendres du Maréchal Foch :
sous le dome des Invalides, pendant l'absoute.
Tombe du maréchal Foch, hôtel des Invalides.
Œuvre de Paul Landowski, inauguré en mars 1937.
Voir le lien :
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/ferdinand-foch
Caricatures
Dessin de Charles Léandre