Décès de l'Amiral Ronarc'h, avril 1940
Mots-clés :
Ronarc'h, Bretagne, Dixmude, fusillers-marins,
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Amiral Pierre Alexis Ronarc'h
Hommage aux Fusiliers Marins
Les Demoiselles au Pompon rouge
Pierre Alexis Ronarc'h, Quimper 1865 - Paris 1940
Dessin de Lucien Jonas
À l’automne 1914, la poussée allemande en direction de la Manche et du Pas-de-Calais, ainsi que la crise des munitions, placent le commandement français dans une situation difficile. Aussi est-ce pourquoi les troupes de l’amiral Ronarc’h sont envoyées en urgence dans les Flandres belges. Cultivant de nombreux liens avec la Bretagne, cette brigade de fusiliers-marins étoffe encore un peu plus l’éventail des expériences combattantes bretonnes pendant la Première Guerre mondiale.
En effet, nombre de ces soldats sont originaires de la péninsule armoricaine, région dans laquelle les fusiliers-marins s’inscrivent territorialement. Pour ne prendre qu’un seul exemple, le Conseil général du Morbihan demande que soit achetés un millier d’exemplaires de la brochure patriotique retraçant l’épopée des hommes de Ronarc’h au motif que « la relation des hauts faits de ces héros méritait d’être répandue parmi la jeunesse de nos écoles, qui pourra puiser dans Le cimetière de Dixmude une forte leçon des choses ». Aussi n’est-ce sans doute pas un hasard si c’est un député du Finistère – Georges Le Bail – qui propose en 1917 une Histoire documentaire et anecdotique des fusiliers marins de Dixmude.
Ces fusiliers marins ne peuvent être dissociés du souvenir de Pierre Alexis Ronarc’h, qui les commande en 1914. Né à Quimper, il est, lorsque le conflit éclate, un brillant officier de marine doté d’une solide expérience coloniale et d’une réelle connaissance du combat à terre. La guerre n’entrave nullement ses perspectives de carrière puisque lui est confié, en 1916, le commandement supérieur de la marine de la Zone des Armées du Nord.
Mais c’est bien le « héros de Dixmude » qui est inhumé aux Invalides le 6 avril 1940, à la suite de « funérailles dignes du grand Breton qu’il fut ». Cette cérémonie est d’ailleurs, compte tenu de la situation politique de l’époque, d’un grand intérêt. On y mesure ainsi la force de l’hommage qui est rendu à Ronarc’h lorsque, dans son éloge funèbre, l’amiral Darlan explique que « Dixmude annonçait Verdun et Verdun annonçait la victoire ».
Des Bretons, des Bretagne(s) en guerre ? (FranceArchives)
L'Ouest-Eclair, 7 Avril 1940
Le Temps, 7 Avril 1940