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Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
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1 février 2015

Les animaux pendant la Grande Guerre

Mots-clés : 

chasse, puces, chevaux, chiens, colombiers, pigeon, fort de Vaux, pigeon Vaillant, pigeon Bel Ami, animaux, monument au pigeon soldat, poux, animaux, rats, vermine,

Lire les articles :

 La guerre rapproche les animaux des hommes

Les Gaspards, compagnons du Poilu

Aux chevaux morts pour la France

Chiens de guerre

Le service des chiens de campagne

Chasse aux puces et rats dans les tranchées

Mirroir les rats

 Le Mirroir, 26 décembre1915

Rats des tranchées

Belle chasse !

Rats dans l Argonne

Belle capture de rats dans l'Argonne

Chiens ratiers

Chiens ratiers

 Songe d une nuit d hiver

 Le poilu rêve au retour à un foyer idéalisé.

L-illustration-23

 Chasse aux puces

 Chasse aux puces dans la tranchée

 Epouillage

Epouillage dans la tranchée sous les bombardements

Le Front Poux

  infiniment petis

Charge sur les poux par Henri Bachelot


Aux tranchées, quand dans son trou,
Le bon poilu ne sait quoi faire,
Il s’adonne pour se distraire
À la recherche de ses poux.
On ne le voit jamais bredouille,
Car en son système pileux
Ce visiteur, peu scrupuleux, insolemment pullule et grouille ! […]
Cet animal si dégoûtant
Est bien tout le portrait du Boche :
Qu’on le pourchasse ou qu’on l’amoche,
Il y en a toujours autant !

La chasse aux puces

La chasse aux totos est un thème récurrent sur les cartes postales de la Grande Guerre. Pour les Français, le Toto est assimilé aux Boches, terme familier pour désigner les Allemands, « on le chasse et on l’écrase… ». Les mesures préventives se développent, on trouve bientôt dans le paquetage du soldat des boîtes de beurre de pyrèthre, un répulsif contre les insectes.

  les poux1 

 les poux2

Pages de la main coupée de Blaise Cendrars

La chasse aux poux5

La Chasse en 1re ligne ou La chasse aux « totos » dans une tranchée de Champagne, photographie de Louis-Paul Pelissard (1878-1934), été 1915. Les soldats éliminent les puces et les poux qui infestent leurs vêtements et leurs corps.

© Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-GP / Pascal Segrette

  Chasse aux puces3

Dans les tranchées, les hommes sont contraints à cohabiter avec d’innombrables bestioles qui nuisent à la santé et au moral des troupes. Les rats, rongeurs nocturnes en quête de nourriture, grignotent la ration déjà bien maigre des soldats et les empêchent de dormir. Pour s’en protéger, les combattants s’engagent dans une lutte sans merci en imaginant de nombreux stratagèmes. Ils suspendent les aliments dans leurs abris afin de les rendre inaccessibles, s’enferment la nuit dans des lits-cages en grillage, les capturent à l’aide de pièges et de chiens ratiers.

Les poux et les puces, qui pullulent par manque d’hygiène, provoquent d’insupportables démangeaisons et irritations de la peau. Les mouches se rassemblent en masse autour des cadavres, tandis que les moustiques, qui se reproduisent en milieu humide, se multiplient dans la zone inondée de l’Yser et attaquent les soldats pour se nourrir du sang humain. À l’ère de l’hygiénisme, combattre devient synonyme de déchéance.

Le rôle des chiens

À l’arrière du front, le chien sentinelle remplit une fonction de garde pour assurer le repos des unités cantonnées ou surveiller les stocks de munitions. Placé aux avant-postes ou dans les tranchées, il accomplit une tâche de guet. Rien n’échappe à sa vigilance. Il détecte et signale toute approche invisible et silencieuse de l’ennemi. Dressé à l’attaque, il peut se révéler un redoutable adversaire. Il constitue aussi une compagnie appréciable au guetteur isolé en première ligne. Le chien patrouilleur accompagne la troupe dans ses déplacements. Attentif au moindre bruit et le flair toujours en éveil, il prévient de la présence ennemie et évite ainsi l’embuscade. En cas de visibilité réduite ou sur un terrain très accidenté, il aide les soldats à trouver leur chemin.

En août 1914, les chiens sont bien moins présents dans l’armée française que dans l’armée allemande. Leur utilité est bientôt comprise et, en 1915, environ 3 000 chiens sont prélevés dans les fourrières, à la SPA ou chez des particuliers. Ce sont même parfois des chiens de l’armée allemande qui sont récupérés par les Français. Le chien de guerre possède un état-civil, un livret militaire, une plaque d’identité et un équipement. Il existe plusieurs catégories de chiens militaires : chiens de garde, chiens de liaison ou d’estafette transmettant les messages, chiens de trait, chiens ratiers, chiens sanitaires ou ambulanciers chargés de retrouver les blessés, sans compter les mascottes. L’armée française possède, elle, surtout des chiens sanitaires.

Chiens de guerre du Berry1

Chien de guerre du Berry2

L'Indépendant du Berry, 5 Novembre 1916

Les annales chien croix rouge

Les Annales, 7 Mars 1915

Le chien fraternel.

Ces intelligents et précieux collaborateurs de la Croix-Rouge guident les brancardiers

vers les blessés abandonnés sans secours...

chien de guerre

 Le panorama de la guerre, 1 juillet 1915

19100821-L'evenement_illustre-_revue_hebdomadaire__documentaire__artistique_et_litteraire-001-CC_BY

19150101-1914_illustré-_revue_hebdomadaire_illustrée_des_actualités_universelles-002-CC_BY

19160701-L'evenement_illustre__revue_hebdomadaire__documentaire__artistique_et_litteraire-005-CC_BY

 L'Evénement illustré, 01 07 1916

 Annales chiens1

Annales chiens2

Les Annales, 18 Juin 1916

Les_annales chien frère du soldat1

Les_annales chien frère du soldat2

les annales chien sauveteur

Chien sauveteur

 Chiens fidèles Mirroir 11 02 1917

Le Miroir, le 11 février 1917

Chiens à la guerre Mirroir 08 08 1915

 Le Miroir, 08 Août 1915

 Chiens anglais Mirroir 06 10 1918

Le Miroir, le 06 octobre 1918

  chenil de campagne

  Chien masque agaz

 Chien gaz

 Chiens équipés de masque à gaz

 Chien Miroir

 Chien recherchant un blessé

 Chien à la recherche d'un blessé

 Chiens agent de liaison

 Chiens agents de liaison

Chiens armée belge

 Chiens utilisés par l'armée belge

Chiens transportant la soupe

 Chien transportant la soupe

Chiens sanitaires2

 Chien sanitaire en Belgique

 ami de l homme en belgique

 ami de l homme en belgique1

L'Image de la guerre, décembre 1914

 Suippes dog

Exercice avec des chiens de la Croix–Rouge dans les tranchées, près de Suippes, dans la Marne, en France.

 Photographie de John A. McGill, soldat américain, qui servit dans l'American Expeditionary Force pendant la Première Guerre mondiale comme membre du 23e Bataillon du génie.

Chien patriote

Le chien ambulancier

 Le chien sanitaire est aussi à l’honneur dans les cartes postales. Le motif suivant se retrouve chez presque tous les pays en guerre. Ce type de cartes a pourtant été interdit par la censure à partir de 1915 car les responsables de ces services, tant français qu’allemands, craignaient que les traits d’humour aux dépens de l’ennemi aient l’effet inverse de celui recherché.

 tombeau du camarade

Humour !

Le rôle des chevaux

1

 

Voir l'article sur les chevaux pendant la Grande Guerre :

http://87dit.canalblog.com/archives/2016/07/31/34137171.html

  

LE CHIEN GUERRIER

 A l'homme, je suis fidèle, 

Et, pour le servir, mon zèle, 

Ne lui fait jamais défaut. 

Sans ambition, ni haine, 

Gardien de l'espèce humaine, 

Je le suis jusqu'au tombeau. 

Chez les Grecs, et puis à Rome, 

En guerre, je suivais l'homme, 

Et m'attachais à ses pas. 

Et plus tard, au Moyen-Age, 

Sous l'Empire, où mon courage 

Etonna tous les soldats. 

C'est sur le champ de bataille, 

D'Austerlitz, que la médaille, 

Par Lannes, grand Maréchal, 

Fut donnée au chien Moustache, 

Chien guerrier, vrai sabretache, 

Et patrouilleur sans rival. 

Je vais, sous l'obus, la balle, 

Où l'on souffre, où l'on râle ! 

Cherchant dans les trépassés, 

Et sur leurs faces sanglantes, 

Passant ma langue brûlanle, 

Je sais trouver les blessés. 

Lorsque je découvre un brave, 

Dont la blessure est si grave, 

Qu'il ne pourrait point bouger, 

Je cours au poste quand même, 

Et par un effort suprême, 

J'indique l'homme en danger. 

De remettre est nécessaire, 

Au vaillant chien sanitaire, 

Quelque objet qu'il vous plaira, 

Afin que la bonne bête, 

Au brancardier le remette, 

Pour achever son mandat. 

Comme on l'a vu tout à l'heure, 

Et ceci n'est point un leurre, 

Lorsqu'il n'avait pas d'objet, 

Lui, par maintes aboyades, 

Amenait ses camarades, 

A faire ce qu'il voulait. 

Je traînais des mitrailleuses, 

Et, sur les routes boueuses, 

Attelé comme au traîneau, 

Les Russes, la pauvre bête ! 

L'employaient, je le regrette, 

A l'instar des Esquimaux. 

Attelé comme mon groupe, 

Nous allions porter la soupe ; 

Ce ne fut là, qu'un essai ! 

On pensa qu'une bourrique, 

Etait beaucoup plus pratique, 

C'est une bête de trait. 

Quand l'ennemi nous sépare, 

Hautement, je vous déclare, 

Qu'alors, mon rôle est très beau ! 

Car, au péril de ma vie, 

Nos troupes, je les relie, 

Pour sauver notre drapeau. 

Il faut mon esprit sagace, 

Et mon intrépide audace, 

Pour braver nos ennemis. 

Courant des risques sans nombre ; 

Cachant tout, jusqu'à mon ombre, 

Pour aller porter vos plis. 

En rampant, je me faufile, 

Ce manège est difficile, 

Pour passer sans être vu. 

Dans mon rôle d'estafette, 

Dans la nuit, à l'aveuglette, 

Je me glisse, inaperçu. 

Quand je suis en sentinelle, 

L'ennemi, bête cruelle ! 

La baionnette à la main, 

En rampant comme en son antre, 

Lâche, il me perce le ventre, 

Pour poursuivre son chemin. 

Dès que je suis en patrouille, 

Les coins et recoins je fouille, 

De la montagne au vallon. 

Les embuscades je livre ! 

Par la pluie ou par le givre, 

Le zéphyr ou l'aquilon. 

Par les bombes, par les mines, 

Parmi les morts, les ruines, 

Ils étaient ensevelis ! 

Grâce à nos chiens sanitaires. 

On sauvait ces militaires, 

De dessous des éboulis. 

Que de plaintes, que de larmes, 

Que de- cruelles alarmes, 

Evitèrent nos toutous ! 

Que d'inutiles carnages, 

Grâce à vos espionnages, 

Avortèrent-ils par vous ? 

Comme l'homme, à ta Patrie, 

Tu donnais aussi ta vie, 

Et tu sauves l'univers ; 

Si les faits qui font ta gloire, 

Ne sont pas dans notre Histoire, 

A toi, chien, j'offre ces vers ! 

                                                                         23 Août 1919.

 Le rôle des pigeons : agent de liaison

Pigeons voyageurs

 60 000 pigeons sont utilisés lors de la Grande Guerre. Beaucoup succomberont aux tirs ennemis, d'autres mourront gazés comme le pigeon numéro 78 715, envoyé le 4 juin 1916 pour annoncer la chute imminente du fort de Vaux.

Il accomplira sa besogne et mourra... en héros !

Pigeons munis de masque à gaz

En ce début du 20e siècle, les armées utilisent des technologies modernes, comme le télégraphe et le téléphone, mais ces nouveaux moyens de transmission sont continuellement mis hors d’usage par les bombardements. Les pigeons prennent alors le relais. En effet, les pigeons possèdent les aptitudes utiles à cette tâche (instinct d’orientation, rapidité de déplacement, capacité à franchir les obstacles du terrain, endurance) et sont moins vulnérables que les hommes face aux tirs ennemis. Acheminé du colombier vers la tranchée par un soldat, le pigeon reçoit le message écrit dans un petit tube ou un sac ventral avant d’être lâché. Fidèle au nid, il rejoint son point d’origine où il livre son colombogramme. 

Pigeon soldat

L'evenement_illustre Pigeons1

L'evenement_illustre pigeons2

pigeon photographe

 Pigeon0 almanach petit parisien 1921

Pigeon1 almanach petit parisien 1921

Pigeon Le Miroir 09 12 1917

 Pigeon Le Miroir 28 07 1918

 miroir pigeons

 Le Miroir, 2 juin 1918

L'Image de la guerre, pigeons

L'Image de la Guerre ; février 1918

216 pigeons

 

Stage au colombier, secteur de Belfort en 1916,

avec des soldats du 298e Régiment d'infanterie de Roanne.

Le pigeon Vaillant

Vaillant pigeon

Pigeon Raynal

 Vaillant pigeon1

 Pigeon1 Vaux Le Miroir 15 02 1920

 Pigeon Vaux Le Miroir 15 02 1920

Son nom, il le portait bien. Vaillant. Matricule 787-15. Il fut le dernier, le 4 juin 1916, à quitter le fort de Vaux assiégé par les Allemands. Intoxiqué au gaz de combat, quasi mourant, il réussit à transmettre l’ultime SOS du commandant Raynal à Verdun. Seul rescapé libre du fort, il sera cité à l’ordre de l’armée, décoré de la Légion d’honneur, aura droit à son moment de gloire lors de l’apposition, en 1929, d’une plaque relatant ses mérites. Il s’éteindra en 1937. Sa dépouille est toujours exposée au musée militaire du mont Valérien. Empaillée. Vaillant était l’un des 60 000 pigeons voyageurs mobilisés par l’armée française durant la Première Guerre mondiale.

 Le pigeon Cher Ami 

Pigeon cher ami

Pigeon cher ami2

Pigeon voyager amérique

Le Miroir, 25 Mai 1919

Monument aux pigeons voyageurs, Lille

À l’entrée du zoo de Lille, un monument dédié aux « 20 000 pigeons morts pour la patrie » et aux « colombophiles fusillés pour avoir détenu des pigeons voyageurs » rappelle l’importance du rôle joué par les oiseaux messagers pendant la Grande Guerre. Un pigeon sera même cité à l’ordre de la Nation française, à Verdun. Depuis, les ondes ont remplacé les ailes pour le transfert d’informations en temps de guerre mais la colombophilie est restée un loisir apprécié dans le Nord.

Pigeons Lille0

 Pigeons lille3

 Pigeons lille4 

 Pigeons lille2

 Pigeins Lille5

 Voir les liens : 

http://slideplayer.fr/slide/6984398/

http://www.voyageurs-du-temps.fr/messagerie-par-pigeons-voyageurs

Monument au pigeon soldat, Bruxelles

Monument au Pigeon-Soldat, d'après les plans de l'architecte G. HANO, inauguré le 8 mars 1931. Due au sculpteur V. VOETS (signature au socle), statue féminine en bronze symbolisant la Patrie reconnaissante, brandissant un pigeon et tenant une palme, sur piédestal portant l'inscription bilingue "AU PIGEON / SOLDAT/ AAN DE OORLOGS / DUIF". Flanquant de part et d'autre la base à gradins, muret à trois pans en petit granit gravé à gauche "AUX COLOMBOPHILES BELGES / MORTS POUR LA PATRIE" et à droite "AAN DE BELGISCHE DUIVENLIEFHEBBERS VOOR / HET VADERLAND GESNEUVELD". Terminés en amortissements décorés d'un casque militaire associé à deux pigeons aux ailes déployées, retours d'angle portant respectivement "1914" et "1918", les noms des artistes et "STE GRANITIÈRE DU NORD / ÉCAUSSINNES" .

 Au pigeon soldat1

Au pigeon soldat2

http://www.bel-memorial.org/cities/bruxelles-brussel/bruxelles/mon_colombophiles/mon-colombophiles.htm

Monuments commémoratifs consacrés aux animaux

Quelques rares monuments sont consacrés à la seule gloire d’un animal : le pigeon (Bruxelles, Charleroi, Lille, Berlin), le cheval (Melbourne), les souris et canaris « amis des sapeurs » (Edimbourg). En 2004, la Grande-Bretagne inaugure à Londres l’Animals in War Memorial rappelant la contribution et le sacrifice des animaux dans les conflits du 20e siècle.

Dans l’immédiat après-guerre, de nombreux monuments sont érigés à proximité de la maison communale et de l’église ou sur le site d’une importante bataille. S’ils sont avant tout dédiés à la mémoire des soldats tombés pour la patrie, nombre d’entre eux associent les animaux au mouvement commémoratif.

Certains illustrent le rôle des animaux au sein des armées. D’autres témoignent de la souffrance partagée des hommes et des animaux. Parfois, ils utilisent des symboles animaliers, soit pour livrer un message patriotique, soit pour évoquer les actions héroïques d’un régiment ou d’une division. Quelques rares monuments sont consacrés à la seule gloire d’un animal : le pigeon (Bruxelles, Charleroi, Lille, Berlin), le cheval (Melbourne), les souris et canaris « amis des sapeurs » (Edimbourg). En 2004, la Grande-Bretagne inaugure à Londres l’Animals in War Memorial rappelant la contribution et le sacrifice des animaux dans les conflits du 20e siècle.

 Monuments aux animaux

  animaux guerre1

animaux guerre2

animaux guerre3

animaux guerre4

animaux guerre5

Almanach du Petit Parsien,

  LE PIGEON GUERRIE

Loin du colombier qui l'avait vu naître, 

Un pigeon blessé se traîne, mourant, 

A sa patte, il a, pour le reoonnatîre, 

La bague en métal de son régiment. 

Il portait un pli dans un petit tube ! 

Dépêche, à l'effet d'avoir des renforts, 

Malgré sa blessure, il vole et titube, 

Et s'épuise, hélas ! en de vains efforts. 

Et le sang coulait de l'aile meurtrie ! 

Fleur de sang, d'espoir, de haine et d'amour, 

Il faut qu'au Moloch on se sacrifie, 

Et l'homme et l'oiseau tombent tour à tour. 

D'autres ont atteint le but, oui, sans doute, 

Et le pli remis, l'oiseau, se dit-il, 

Car l'oiseau pensait, mourant sur la route : 

Dieu donne à l'oiseau son souffle subtil ! 

D'ailleurs, n'est-il pas l'habitant céleste, ? 

Dieu le désirait le plus près de lui. 

Ne voyons-nous point, quand l'oiseau, du reste, 

Un rayon divin pour cet être à lui. 

Reflet de candeur, de douceur, de grâce, 

Dans le feu, jeté par un bras puissant ; 

0 ! gouffre vengeur de haine et d'audace ! 

Fleurs de bronze et d'or, de cuivre et de sang. 

Le petit blessé que la Mort appelle, 

Son corps est tout roide, il gémit bien bas, 

Comme pour dormir. Sa tête est sous l'aile, 

Ses doux yeux sont clos, il entre au trépas. 

«Du chrétien l'oiseau, véritable emblême », 

Je suis de l'avis de Châteaubriand ; 

C'est, du Créateur, le chantre qu'il aime, 

Le ciel, grâce à lui, semble souriant. 

Ces doux messagers, bravant le carnage, 

Délivraient souvent nos soldats surpris ! 

« Voici les renforts, frappons, avec raget. 

 C'est nous, compagnons, mort aux ennemis ! 

Lorsque la Belgique était isolée, 

Vous nous unissiez, oh ! vaillants oiseaux. 

N'oublions jamais, que la gent ailée, 

A porté des plis pour les généraux. 

Franchissant l'azur, les ballons d'Alsace, 

Ils nous ont porté votre souvenir. 

Il est dans vos coeurs, douloureux, vivace, 

Immortel aussi par un long martyr. 

Vos chers messagers ont atteint la France ! 

Que nous les aimons, comme ils nous sont doux ! 

Ils disent amour, liberté, vengeance 

Vengez nos enfants, vengez nos époux. 

Dieu de liberté, vois leur sacrifice ! 

Lorsque ces oiseaux ont pris leur essor, 

Dans l'azur sanglant, virent leur supplice. 

Au zénith, on lit : « L'homme n'est pas mort ! » 

Non, il n'est pas mort ; son âme immortelle, 

Vogue dans l'éther, ô ! les saints martyrs ! 

Ne portais-tu pas, caché sous ton aile, 

Les derniers adieux, les derniers soupirs ? 

Ils sont adossés au mur d'une ferme, 

On bande leurs yeux; les fusils sont bas ! 

Leur coeur est de bronze et leur âme est ferme ; 

Mourir pour la France est un beau trépas ! 

Leurs pigeons étaient dressés pour la France, 

Et non pour servir leurs vils agresseurs, 

Par eux, ils auront leur indépendance, 

Par eux, nos soldats reviendront vainqueurs. 

Gentils messagers, témoins du carnage, 

Témoins des succès, témoins des douleurs ; 

Témoins du martyre et de l'esclavage, 

Témoins de nos deuils, témoins de nos pleurs. 

L'Alsace est rendue à notre Patrie, 

Eclatez clairon et battez tambour ... 

Car, nos généraux, la face aguerrie, 

Entrent à Colmar, Mulhouse, Strasbourg. 

                                                                                              27 Août 1919.

 

Commentaires
L
Ayant participé cette année à une exposition concernant la 1ère guerre mondiale , j'ai été étonnée de ne trouver sur les animaux aucun commentaire ni photo les racontant !Voilà cette erreur réparée au travers de votre si intéressant plaidoyer .Merci de ce témoignage fort et émouvant. jocelyne.lamare@akeonet.com
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