Les Gaspards, compagnons du Poilu, rats des tranchées,
Mots-clés :
Gaspards, rats, Poilus, animaux, tranchées,
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La Grande Guerre, n'a pas, loin s'en faut, transformé la vision du rat dans l'imaginaire
collectif occidental. Par millions, ces mammifères rongeurs ont en effet infesté les multiples espaces du front, représentant pour les soldats des deux camps un concurrent impitoyable en même temps qu'une menace sanitaire.
Un numéro de la revue « je sais tout » désigna même les rats comme “la plaie des tranchées”. Le Confinement des premières lignes les rend insupportables à beaucoup, la nuit, lorsqu'ils investissent les abris en toute impunité. Contenus des colis ou des musettes, paille des couchettes, cuirs et effets militaires, rien ne semble rebuter leur féroce appétit.
Dans leur quête alimentaire, les rats passent sur les corps endormis, frôlent les visages. La gêne est telle que certains hommes couchent sous des structures recouvertes d'un treillage métallique (les moustiquaires à rats). Plus que la peur d'une épidémie de peste, plus que la diffusion du tétanos, du charbon (forme de septicémie) ou de l'érysipèle, (infection de la peau), une image surtout a horrifié les soldats des tranchées : celle des rats dévorant les cadavres du no man's land, en commençant toujours par les parties les plus tendres (lèvres, paupières et yeux) pour se glisser ensuite sous la capote.
Toutes ces raisons expliquent l'acharnement avec lequel on chassa les rats de façon artisanale (battues au bâton, au fusil, avec des chiens ratiers) ou plus élaborée (gaz sulfureux, extraits toxiques). une chasse plus aisée à mener dans les cantonnements de l'arrière front que dans les tranchées des premières lignes, où la principale menace qui
pèse sur le rat (et sur l'homme évidemment) reste le bombardement et l’attaque au gaz.
En 1916, l'état-major français voulu étendre et systématiser cette dératisation du front en offrant un sou à tout militaire présentant une queue de rat. L'initiative louable se perdit dans les méandres de la paperasserie administrative.
En argot des poilus, le Gaspard désigne le rat !
Joli nom pour cet adversaire impitoyable. Le rat est le roi du champ de bataille.
Les rats, rongeurs nocturnes en quête de nourriture, grignotent les rations déjà bien maigres des soldats, qu’ils soient français ou bien allemands et les empêchent de dormir.
Pour s’en protéger, les combattants des deux camps s’engagent dans une lutte sans merci contre les gaspards en imaginant de nombreux stratagèmes...en vain.
Chasse aux rats dans les tranchées
Le Miroir, 26 décembre1915
Belle chasse !
Belle capture de rats dans l'Argonne
Chiens ratiers
Source :
1914-1918, Bêtes de guerre
Le rôle des animaux dans la grande guerre.