1916 : le fort-de-Vaux
Mots-clés :
Vaux, fort de Vaux, général Coutanceau, pigeon 787-15, général Pétain, bois de la Caillette, Damloup, Abaucourt, colonel Raynal, le pigeon Vaillant,
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Verdun à travers la presse
Le fort de Vaux fut construit en 1881-1884 en maçonnerie ordinaire. En 1888, on renforça la caserne en maçonnerie au moyen d'une carapace de béton de ciment de 2m50 d'épaisseur, séparée des maçonneries par une couche de sable de 1 mètre.
De 1904 à 1906, on installa dans le fort une tourelle de 75 avec son observatoire en capitale, à droite, et à gauche deux observatoires cuirassés, et trois coffres de contrescarpe (un coffre double N.O., un coffre simple N.E., un coffre simple flanquant la gorge).
Les deux premiers coffres étaient reliés au massif de l'observatoire voisin au moyen de communications bétonnées passant sous les fossés et recouvertes d'une dalle en béton armé de 1m25 d'épaisseur. Les observatoires n'étaient pas, à ce moment, reliés à la caserne bétonnée.
En outre, deux casemates de Bourges furent construites et armées chacune de deux canons de 75, celle de gauche battant les abords du fort de Douaumont, les ravins de la Fausse Côte, de la Caillette et du Bazil, ainsi que le bois de la Caillette, celle de droite battant les directions de la batterie de Damloup, des villages de Damloup et d'Abaucourt.
Les communications bétonnées furent complétées, de 1910 à 1912, de façon à relier la caserne bétonnée à tous les organes du fort.
Le fort possédait, en sous-sol, deux citernes La caserne bétonnée pouvait contenir 150 hommes environ.
Comme pour tous les forts de la place de Verdun, le commandant d'armes du fort avait reçu l'ordre, en cas d'attaque, de tenir coûte que coûte, et le général Coutanceau, gouverneur de Verdun en 1914, avait fait inscrire en gros caractères, sur la porte d'entrée du fort, la consigne suivante :
" S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre ".
Lire le document :
Le Fort au début de l'attaque allemande
(Février 1916)
A la suite de l'instruction du G.Q.G, en date du 9 Août 1915, qui supprimait la Place de Verdun, et la remplaçait par la R.F.V. (région fortifiée de Verdun), le fort de Vaux, comme les autres ouvrages de la place, fut très négligé. La garnison fut supprimée, les deux casemates de Bourges furent désarmées et on prépara la des-truction éventuelle du fort.
C'est dans cette situation que se produisit l'attaque allemande de Février 1916.
Le 24 Février, devant les progrès rapides de cette attaque sur les Côtes de Meuse, le haut commandement donne l'ordre d'évacuer la partie de la Woëvre que nous occupions et de nous replier jusqu'au pied des hauteurs. D'autre part, en prévision d'une évacuation complète de la rive droite de la Meuse, il donne l'ordre de chargement immédiat des dispositifs de mines des ouvrages et forts de la rive droite.
Le 26, au fort de Vaux, un projectile allemand de 420 détruit les locaux dans lesquels se trouvent les détonateurs nécessaires à l'amorçage des dispositifs de mines. Mais la tourelle de 75 reste chargée. Elle saute quelques jours plus tard sous l'action d'un projectile de 420, et sa destruction nous prive d'un organe qui aurait pu avoir, par la suite, une très grande utilité.
Le 26 Février, à 0 heure, le général Pétain prend la direction de la bataille avec la IIe armée qui remplace la R.V.F. et, ramenant les esprits à une plus juste conception des fortifications permanentes, il ordonne aussitôt un certain nombre de mesures qui ont pour objet de rendre aux forts leur destination primitive.
Le fort de Vaux reçut une garnison fixe composée de deux compagnies d'infanterie et de deux sections de mitrailleuses de position.
Cette stèle permit le décollage de cette légende. Désormais, elle proclamait à tous les visiteurs que le pigeon 787-15 fut un héros qui « accomplit sa mission » (ainsi qu’il est écrit entre les textes du colombogramme et de la citation sans préciser le temps du trajet, en suggérant au contraire que l’animal fut prompt), qu’il fut le dernier pigeon avec le dernier message, et donc le dernier vivant échappé puisque la citation affirmait sans vergogne qu’il avait « transmis les derniers renseignements qui aient été reçus de cet officier », enfin qu’il était mort des suites de son dévouement en arrivant « mourant ».
1916
1914 1929
Aux Colombophiles
Morts pour la France
Au Pigeon de Verdun
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De ce fort est parti pendant la bataille de Verdun, le 4 juin 1916, le dernier pigeon voyageur du Commandant Raynal (N° 787-15) portant le message suivant :
« Nous tenons toujours mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuse. Il y a urgence à nous dégager. Faîtes nous donner de suite communication optique par Souville qui ne répond pas à mes appels. C’est mon dernier pigeon. »
Le pigeon accomplit sa mission et a obtenu la citation suivante :
« Malgré des difficultés énormes résultant d’une intense fumée et d’une émission abondante de gaz, a accompli la mission dont l’avait chargé le commandant Raynal. Unique moyen de communication de l’héroïque défenseur du fort de Vaux, a transmis les derniers renseignements qui aient été reçus de cet officier. Fortement intoxiqué, est arrivé mourant au colombier. »
Diplôme de bague d’honneur
Voir le lien :
http://lentre.deux.free.fr/index.php?b=36
Lire le document :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6313612d?rk=21459;2
Le pigeon Vaillant
Voir l'article :
Les animaux pendant la Grande Guerre
Son nom, il le portait bien. Vaillant. Matricule 787-15. Il fut le dernier, le 4 juin 1916, à quitter le fort de Vaux assiégé par les Allemands. Intoxiqué au gaz de combat, quasi mourant, il réussit à transmettre l’ultime SOS du commandant Raynal à Verdun. Seul rescapé libre du fort, il sera cité à l’ordre de l’armée, décoré de la Légion d’honneur, aura droit à son moment de gloire lors de l’apposition, en 1929, d’une plaque relatant ses mérites.
Il s’éteindra en 1937. Sa dépouille est toujours exposée au musée militaire du mont Valérien. Empaillée. Vaillant était l’un des 60.000 pigeons voyageurs mobilisés par l’armée française durant la Première Guerre mondiale.