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Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
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1 septembre 2021

Max Gehlsen, aquarelles du front

Mots-clés :

aquarelles, Max Gehlsen, Allemagne,

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George Grosz, peintre allemand

Otto Dix, 23 ans en 1914

Max Georg Heinrich GEHLSEN est né le 6 mai 1881 à Büttel en Allemagne. Il se forme à la peinture à l'école des arts décoratifs d’Altona. Il se fera appeler pour la guerre comme tous les hommes à l'époque de la guerre, vers fin septembre 1914. Il sera transféré sur le front de l’ouest en octobre dans l'infanterie allemande.

Pendant la guerre, il n'oublie pas ce qu'il est, et il peint ce qu'il voit avec du carton et de la gouache ou de l'aquarelle. Ses représentations sont très réalistes. Elles représentent toutes des régions de France du coté des Allemands, ce qui nous donne un autre point de vue que celui des français, anglais et autres.

Il a été dans l'Oise, dans l'Artois et dans les Flandres ainsi que quelques jours dans la Somme. Durant la guerre, il peint des centaines de paysages, qui se trouvent plus ou moins près de la ligne de front.

En février et mars 1919, Max Gehlsen présente certaines de ses œuvres lors d’une exposition à Hambourg, appelée « l'Exposition sans jury de travaux des artistes plasticiens démobilisés du service militaire ».

Ses œuvres ne connaîtront pas un grand succès. Il meurt le 9 mars 1930 à Hambourg.

En 2009, le Département du Pas-­de­-Calais rachète ses aquarelles dont personne ne s'était intéressé. 

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Portrait de Max GEHLSEN, 1914-1915,
tirage photographique monochrome noir et blanc.

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 Max GEHLSEN, Bonjour messieurs, Margny-aux-cerises, 28 février 1915,

aquarelle sur carton.

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Colline de Lorette.
Attaque anglaise suite à une explosion, 1916, gouache.

Les projectiles en flammes que la nuit rend davantage perceptibles semblent se diriger vers les tranchées où se trouvent les soldats allemands.

L’attaque, mise à distance, et la vision nocturne privilégiée par l’artiste, leur confèrent aux projectiles dirigés vers les soldats, l’aspect d’une menace latente, presque irréelle.

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Bataille de la Somme près du Mesnil-en-Arrouaise, 7 octobre 1916,
aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

Les nuages de fumée des explosions et des combats sur les premières lignes du front se détachent sur l’horizon, comme un mirage lointain. Max GEHLSEN illustre dans cette aquarelle la puissance destructrice du pilonnage d’artillerie qui a pris toute sa dimension et sa puissance destructrice au cours de la Grande Guerre.

Le conflit s’étant orienté vers une guerre de position, le moyen le plus efficace de conquérir de nouvelles tranchées à l’ennemi était de les bombarder massivement, avant l’assaut des soldats.

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Descente d’un ballon captif près de Harnes, 8 février 1916,
aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

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Sallaumines, attentat aérien contre un ballon captif, 25 avril 1916,
aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

Rares sont les œuvres de Max GEHLSEN qui traitent des combats aériens.

Le ciel sombre d'hiver, à Sallaumines, est traversé par un avion, dont les tirs sont matérialisés par des traînées jaunes orangées. Leur objectif est un ballon captif situé dans la partie gauche de l'aquarelle.

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Château à Liévin, avril 1916 ?,

aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

Cette aquarelle montre le château Jonglez de Ligne en 1916 réduit à l’état de ruine à la fin de la Grande Guerre.

Une seule façade reste reconnaissable, grâce à sa tour d’angle

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Tranchée à Beuvraignes, 22 mars 1915,
aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

Cette aquarelle représente une vue du village de Beuvraignes, situé en plein cœur de la ligne de front: certaines parties du village sont aux mains des Français, d’autres occupées par les Allemands.

Le village a été ainsi le théâtre d’affrontements constants entre les belligérants, avec pour conséquence la destruction quasi totale du village. Creusées dans le village même, aux pieds des maisons, les tranchées nécessitaient d’ailleurs un entretien régulier, confirmé ici par la présence d’un soldat en train de déblayer la terre au fond de l’une d’entre elles.

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 Poste de tir dans la tranchée devant la colline de Lorette, 9 avril 1916,

aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

Cette aquarelle est réalisée en avril 1916 alors que les Allemands ont dû abandonner l'éperon rocheux de Notre-Dame de Lorette qu'ils occupaient depuis le début de la guerre. Elle met l’accent sur l’organisation des troupes et de la vie quotidienne en période d’accalmie.

Si les soldats restent à leur poste, attentifs aux mouvements de l’ennemi, ils savourent néanmoins les quelques moments de repos qu’ils parviennent à obtenir.

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 Tranchée de tir devant la colline de Lorette, 8 avril 1916,

aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

Composée en parallèle d'autres aquarelles du fonds, cette aquarelle offre une vision apaisée (jusque dans la présence des latrines sur le côté droit), du quotidien d’une tranchée allemande, dans un lieu phare des combats de la Grande Guerre : la colline de Lorette. Les soldats sont représentés dans des attitudes décontractées.

La guerre semble très loin, à l’image du soldat en position de surveillance, relégué au fond de la tranchée. L’arrière-plan ne laisse d’ailleurs voir que quelques troncs d’arbres détruits par les combats, une ville et un léger panache de fumée.

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Agents de liaison sous le feu, 1917,

aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

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Givenchy. Décombres de l'église, 18 juin 1916,
aquarelle sur carton, rehauts de gouache.

L'église de Givenchy-en-Gohelle a été ravagée par les bombardements. Il ne reste plus que quelques murs, ici, ceux de la façade nord, avec leurs contreforts.

Cette vue désolée rend compte du « massacre » architectural qu’incarnèrent les combats d’artillerie de la Grande Guerre.

Source :

http://maxgehlsen.eu/

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