Max Beckmann, artiste figuratif allemand
Mots-clés :
Max Beckmann, Allemagne, Nouvelle Objectivité, estampes,
Lire les articles :
Otto Dix, 23 ans en 1914
George Grosz, peintre allemand
Ludwig Meidner : visions apocalyptiques
Max Beckmann (1884 – 1950), expressionniste allemand, est l’un des grands peintres d’histoire du XXe siècle, dont il a traversé toutes les tragédies (les deux guerres, le nazisme). Admirateur des grands maîtres, Beckmann est toujours demeuré un artiste figuratif et un observateur du temps présent. Il est l’une des personnalités marquantes de la Nouvelle Objectivité, au même titre qu’Otto Dix et George Grosz.
Le courant de la Nouvelle Objectivité, « Neue Sachlichkeit » en allemand, a vu le jour à Berlin au sortir de la Première Guerre mondiale. Dans l’Allemagne vaincue, gagnée par la crise économique, il réunit de nombreux artistes et intellectuels opposés à la république de Weimar, en particulier Otto Dix, Max Beckmann et George Grosz.
Ces artistes développent au cours des années 1920 et 1930 un regard critique sur la société allemande, qu’ils présentent comme hypocrite et aux prises avec une bourgeoisie cupide.
Autoportraits
Autoportrait, infirmier en 1915
Self-portrait with Red Scarf (1917)
Autoportrait avec cor (1938) , situé dans la Neue Galerie à New York
Max Beckmann, Selbstbildnis gelb-rosa, (1943)
Biographie
Max Beckmann est un artiste allemand qui est surtout connu pour son rejet ardent de la peinture non figurative.
Obsédé par la recherche d’une véritable connaissance de soi, Beckmann a créé de nombreuses œuvres importantes tout au long de sa carrière artistique.
Die Hölle, L’Enfer, 1918-1919. Série de onze lithographies,
Certains titres parlent d’eux-mêmes :
Le Retour chez soi, Le Martyr, La Faim, Les Idéologues, Le Chant patriotique ...
Max Beckmann, artiste combattant conçoit une série de gravures mettant en séquence des scènes de guerre encadrées et légendées par des inscriptions.
Traumatisé et démobilisé, depuis 1915, il réalise des gravures et publie, en 1919, deux albums de guerre intitulés :
- Faces
- L’Enfer (Ottinger).
Ce n’est nullement un cas isolé : les productions ou les éditions des carnets concernent également les artistes décédés pendant la guerre, qui laissent en héritage leur œuvre testamentaire.
La faim
Le chant patriote
Les Idéologues
La famille
La rue
Max Beckmann. "Le Martyr", 1919, planche 4 de "L'Enfer".
L'évocation de l'assassinat de Rosa Luxemburg.
Le retour à la maison
Autres œuvres
Max Beckmann, Totenhaus (Morgue), 1915, gravure sur bois, 52,8cm x 75,5cm,
New York, Museum of Modern Art
La nuit, 1918
Beckmann évoque ici la violence sociale qui déchire la société allemande. La scène est sans doute en rapport avec l’assassinat des révolutionnaires spartakistes Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht lors de la Semaine sanglante à Berlin, en janvier 1919.
Ce tableau est un bilan de ses expériences, projeté sur la société urbaine de l’après-guerre. Le phonographe, au centre, domine la scène, seul point stable comme l’obus ou le soleil noir. Il semble avaler les cris d’effroi. Bourgeois et assassins sont des victimes. Le plancher suggère une scène de théâtre, la réalité devient théâtre et parabole éternelle.
A droite, l’assassin, qui porte une casquette prolétarienne, dont les traits du visage rappellent ceux de Lénine, aux yeux couverts par la visière, évoque une figure tirée du Triomphe de la mort, une fresque du XVe siècle du Campo Santo de Pise.
En amalgamant un thème iconographique chrétien (la Descente de croix) et des personnages contemporains, victime de guerre ou prolétaire, Beckmann dépasse la cruauté de la société d’après-guerre pour donner à son tableau une dimension universelle, celle de l’enfer humain sur terre.
Grosse opération, 1914
Kleine Operation, petite opération, 1915
Estampe, pointe sèche, 32 x 42,7 cm
L’expérience de la Première Guerre mondiale contribue pour beaucoup à la formation du langage plastique de Max Beckmann. Engagé volontaire dans les services sanitaires de l’armée allemande, il sombre dès 1915 dans une dépression dont il reconnaîtra qu’elle a été déterminante pour son œuvre. Il se souviendra de la guerre comme d’un « miracle », une expérience d’une rare intensité modifiant radicalement sa perception du monde.
Ses lettres du front rapportent l’expérience de l’horreur : cadavres jonchant les champs de bataille, hôpital encombré de mutilés. Le corps écartelé de l’œuvre Kleine Operation restitue cette réalité en même temps qu’il convoque le registre allégorique de l’histoire de l’art.
Adam et Eve, 1917
C’est la première œuvre d’art que Beckmann a réalisée après sa dépression nerveuse à l’armée.
Dans la célèbre huile La Synagogue (1919), image anecdotique d’un paysage urbain qui frappe par sa construction segmentée et syncopée, un aspect qui peut encore appartenir à l’expressionnisme, un aspect que l’on retrouve d’ailleurs dans les œuvres de Grosz et Dix dans les mêmes années.
Le paysage urbain rassemble un ensemble d’éléments qui dépassent le cadre strictement anecdotique, tant dans la caractérisation de chacun d’entre eux que dans le fait de les réunir en une seule image.
Le trapèze, 1923
Le Pont de fer (1922) met sous nos yeux les maisons et les rues de la ville, Francfort, l’église, les cheminées d’usine, le pont sur le fleuve, la péniche, le travail sur la rive, les promeneurs, les parcs, les grues, les bateaux, les charrettes, etc.
Le panneau de gauche représente une femme presque nue tenant une épée, censée être Madea, qui regarde un artiste peignant sur une toile. La femme est assise sur une sculpture d’une tête, et est assise à côté d’une plante. On dirait que l’artiste peint la femme d’après nature.
C’est l’un des trois panneaux, car le panneau de droite représente la musique et celui du milieu la poésie. Beckmann voulait appeler les trois panneaux « Les artistes » mais a décidé de l’appeler plutôt Les Argonautes.
Voir les liens :
https://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-beckmann/ENS-beckmann.html#image01
http://www.capnantes.fr/voir-de-mes-yeux-troisieme-partie/
http://notrebvc.blogspot.com/2013/04/de-lallemagne-lenfer-selon-max-beckmann.html
https://www.centrepompidou.fr/en/program/calendar/event/cTo88B
Lire les documents :
George Grosz Otto Dix Max Beckmann biographies
Carnets de guerre d'artistes combattants
Max Beckmann un peintre dans l'histoire