Douaumont, l'ossuaire
Mots-clés :
Douaumont, ossuaire, Verdun, cloître, Chapelle, cloche, phare, vitraux, George Desvallières, Serment de Douaumont, reliquaire,
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S. E. Monseigneur Petit, Président du Comité de l'Ossuaire
Historique
Ossuaire provisoire de Thiaumont
Ossuaire de Thiaumont
L'Ossuaire provisoire de Thiaumont a reçu, après la Grande Guerre, les dépouilles des Soldats de toutes les Nations, morts sur les Champs de Bataille de la région de Douaumont. Il était installé sur une ancienne ferme dont il a prit le nom.
Cet Ossuaire était situé à quelques centaines de mètres de l'Ossuaire de Douaumont inauguré en 1927, que tout le monde connait, et dans lequel les restes des corps ont été transférés.
Ossuaire de Douaumont
L'ossuaire de Douaumont a été construit durant les années 1920 et inauguré le 7 août 1932, il est composé d’une tour en forme d’obus qui a 4 faces portant chacune une croix symbolisant les 4 points cardinaux.
Cet ossuaire a été construit pour abriter les ossements des soldats morts à Verdun et non identifiés. Ainsi les familles des disparus peuvent venir se recueillir. Dans le cloître chaque pierre gravée correspond aux noms des soldats disparus pendant cette bataille.
Le bâtiment abrite également une chapelle et un musée où reposent les reliques des villages détruits.
L'ossuaire abrite les restes de 130.000 soldats inconnus, Français et Allemands.
Les cercueils ont été transportés d'un ossuaire provisoire édifié sur la crête de Thiaumont à l'ossuaire de Douaumont, le 18 novembre 1927.
Les noms gravés au-dessus des sarcophages dans les alvéoles est celui des soldats inconnus où ils avaient été trouvées sur les champs de bataille :
- La Caillette
- Vaux
- Mort-Homme,
- Bois Fumin
- Avocourt
- etc
La construction est financée par une immense souscription de plus d’une centaine de villes françaises et étrangères ainsi que des particuliers. Sur 15 millions, l’Etat n’en apporte qu’un pour terminer les travaux.
Le transfert des ossements de l’ossuaire provisoire à l’ossuaire définitif a lieu le 17 septembre 1927 et l’inauguration officielle par le président de la République Albert Lebrun se déroule le 7 août 1932 en présence d’une foule immense d’anciens combattants et de familles de victimes.
Caractéristiques du cimetière :
- 144.380 m²
- 16.142 morts
- Tombes individuelles : 16.142
- 14-18 : 16.136 Français
- 39-45 : 6 Français
Description du monument
L'ossuaire de Douaumont est conçu par un trio d'architectes :
- Léon Azéma
- Max Edrei
- Jacques Hardy
Sur la porte en bronze de l'ossuaire, une épée est dessinée avec de part et d'autre deux palmes dégagées, et au-dessus le mot « PAX » (« paix » en latin).
L'ossuaire se situe sur le plateau de Douaumont à 9 kms de Verdun
Longueur de l'ossuaire : 130 m
La tour des Morts : 46 m, 204 marches.
Le cloître
La ligne droite du bâtiment voulue par les architectes et couronnant le grand Cimetière national, symbolise la Digue que les héroïques Défenseurs de Verdun ont opposée avec leurs poitrines à l'avance de l'ennemi.
L'intérieur du cloître de l'ossuaire est une grande allée en voûte où il règne une ambiance de calme de respect : l'ossuaire étant au départ, un Fort, ses murs sont épais de 2,50m, il n'y a donc que très peu d'ouvertures, seules quelques étroites fenêtres à petits carreaux oranges laissent passer une mince lumière pour éclairer le déambulatoire.
Les pierres sépulcrales, en granit rouge de Bretagne, portent les noms des villes ou des départements qui les ont offertes.
Le sol est revêtu d'un dallage en mosaïque dont les compositions interprètent les ordres militaires nationaux : au centre, la croix de la Légion d'honneur, aux extrémités la Médaille Militaire, et entre les deux une suite de Croix de guerre.
Pour ceux qui dorment au champ des morts sans croix
La Chapelle
La chapelle Catholique s'étend sur une longueur de 23,50 m et une largeur de 14,00 m.
Les fenêtres de la Chapelle sont garnies de vitraux de conception moderne du peintre Desvallières, maître de l'art sacré. En 1927, celui-ci expose au Salon des Tuileries à Paris les six cartons des vitraux destinés à l'Ossuaire :
- le Sacrifice,
- l'Offrande des épouses et des mères,
- la Rédemption,
- l'Ascension du Christ,
- les Infirmières,
- les Brancardiers.
Ces œuvres renouvellent le genre par un style moderne. Les couleurs heurtées, les traits tourmentés des personnages sont le reflet du chaos du champ de bataille. Les vitraux ont été réalisés par le verrier Hébert-Stevens.
Vitraux de la chapelle de l'ossuaire
Ensemble de 6 vitraux de la chapelle de l’Ossuaire de Douaumont, réalisés en 1927 d’après des dessins de peintures du peintre George Desvallières.
Auteur(s) du monument : Jean Hébert-Stévens, maître-verrier, d’après des dessins du peintre Georges Desvallières (1861-1950).
L'infirmière portée par des anges au ciel.
Côté Epître-Est-à gauche : Aux Infirmières tombées à l’ennemi - Dépouille mortelle d'une infirmière enlevée par deux anges " En souvenir de mes compagnes, Mmes Vosdey, Pietrowska et Fichot, tuées lors du bombardement de l'ambulance Dugny-Navel - 2e Armée Dugny le 18/08/1917 " - Yolande De Baye, infirmière en chef de l'Ambulance Dugny-Navel.
"Nous étions là, remplaçant les tiens, pour panser tes souffrances"
Et voici l'infirmière ! Comme le soldat, deux anges pieusement la soutiennent. Ses traits accusés n'expriment pas la souffrance, mais l'abnégation et l'amour - pour ceux qu'elle a soignés, qu'elle a aimés plus qu'elle-même, pour ces fils de France qui étaient sa fierté. Sa plus belle récompense était de partager leur destin - Avec eux pour toujours.
Le sacrifice
Côté Evangile-Ouest-à droite : Prêtre célébrant la messe " In Memoriam Lieutenant François Guéneau de Mussy, décédé le 22/05/1916 au Fort de Douaumont, offert par ses parents ".
"Que sur ton Autel, notre sang uni au Tien, attire Ta miséricorde sur la France."
C'est ici le temple de la paix, de la paix des tombeaux ouverts vers le ciel, offrant à la miséricorde divine les humbles et héroïques vertus de ceux qui moururent pour leur Patrie dans la plus grande tempête de fer et de feu - jamais ouïe.
La rédomption
Côté Evangile-Ouest-au centre : Le soldat est enveloppé dans sa toile de tente, identique à la dépouille mortelle déposée en terre par ses frères d'armes, le " Christ serrant dans ses bras pour mieux l'unir à son sacrifice " - c'est la Rédemption pour " In memoriam Jean Le Grix, sous-lieutenant au 39e R.I., né le 01/02/1883, mort le 23/06/1916 à Thiaumont".
"Tu t'es offert à mon Père pour ton pays et les tiens comme je me suis offert à Lui pour le salut de toutes les âmes"
Vitraux de la crypte de l'ossuaire
(1922) - Sainte-Thérèse-de-l'enfant-Jésus en prière et Sainte-Jeanne-d’Arc en armure, tenant à la main sans doute sa bannière. A leurs pieds, coussin fleuri et dans un bandeau : "Guise 1914 Marne" (Martine Mangeolle).
André Rinuy, maître verrier, d’après des dessins du peintre Georges Desvallières.
(1922) - Les deux saints casqués figurent Saint-Martin et Saint-Michel - dans un petit bandeau "1918" (Martine Mangeolle).
André Rinuy, maître verrier, d’après des dessins du peintre Georges Desvallières.
(1922) - Au pied du Christ en croix est représentée la vierge Marie. A ses côtés, des lances sont fichées en terre : sur celle de gauche est piquée l’éponge qui servit à apaiser la soif de Jésus et à ses pieds deux croix de bois arborent des cocardes tricolores (Martine Mangeolle).
André Rinuy, maître verrier, d’après des dessins du peintre Georges Desvallières.
Voir le lien :
http://www.museedeseineport.info/MuseeVirtuel/Salles/DesvallieresG/Douaumont/Douaumont.htm
http://www.georgedesvallieres.com/
George Desvallières (1861-1950)
George Desvallières (1861-1950), témoin de la guerre de 1914-1918 qu’il a traversée comme chef de Bataillon dans les Vosges, va en saisir les moments tragiques à son retour du front.
Depuis 1883, sa peinture présentée aux salons parisiens fait de lui un artiste reconnu. Fondateur, vice-Président et Président du Salon d’Automne, il se révèle comme un découvreur de talents et met à l’honneur les fauves et les cubistes.
Dès le début de la Grande Guerre, il s’engage comme volontaire. Très vite ses hommes reconnaissent en lui un chef inégalable et demandent aux supérieurs militaires de le maintenir dans cette fonction qui ne devait être que provisoire. Desvallières mènera pendant quatre ans ses « chasseurs » sur les montagnes d’Alsace avec une détermination, un courage et une bienveillance reconnus par tous au front. En mars 1915, son fils Daniel de 17 ans, meurt au combat à quelques kilomètres de lui. Cet évènement le marque profondément et grâce à sa foi de converti, il sublime cette grande épreuve. Il centre ses œuvres d’après-guerre autour du thème du Sacrifice du Poilu qu’il met en parallèle avec le Sacrifice du Christ.
S’il compose plusieurs toiles liées directement à la guerre et à la perte de son fils, d’impressionnantes décorations murales sur ce thème vont frapper l’opinion publique de l’époque. Le Drapeau du Sacré-Cœur de Notre Dame de Verneuil (1919) en est le point de départ. Puis suivront de monumentales expressions picturales : la Chapelle de Saint-Privat dans le Gard (1920-1925) que l’intervenant évoquera plus particulièrement, les vitraux de l’Ossuaire de Douaumont (1927), L’Eglise de Wittenheim en Alsace (1929-1931), la Chapelle de la Cité Saint-Yves (1931) et Le Chemin de Croix du Saint-Esprit (1935) à Paris.
Lire les documents :
George Desvallières OpenEdition
George Desvallières La peinture corps et âme
George Desvallières Le Petit Palais
George Desvallières La peinture corps et âme
La cloche
Poids de la cloche en bronze : 2.300 kilos
La cloche a été offerte par Madame Anne Thoburn Van Buren, américaine, pour rendre gloire à Dieu de la victoire de Verdun et en souvenir des soldats Français et Américains tombés sur les champs de bataille. Elle sonne 3 fois par jour.
Elle est appelée « Louise Anne Charlotte » ou « Bourdon de la Victoire »
La lanterne
Lanterne du phare à quatre feux tournants alternativement rouges et blancs.
La portée du phare peut atteindre 40 kms.
La Revue Hebdomadaire, 25 juin 1921
Voir le lien :
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/sites/default/files/editeur/SMT_2015_P5.pdf
Le "Serment de Douaumont" (11-11-1936)
"Parce que ceux qui reposent ici et ailleurs ne sont entrés dans la paix des morts que pour fonder la paix des vivants…
Et parce qu’il nous serait sacrilège d’admettre désormais ce que les morts ont détesté…
La paix, que nous devons à leur sacrifice, nous jurons de la sauvegarder et de la vouloir."
Source :
Lectures pour Tous, juillet 1927