Indigènes
Mots-clés :
tirailleurs, turcos, zouaves, spahis, armée d'Afrique, goumiers, indigènes, coupe-coupe, sabre d’abattis, force noire, force jaune, troupes coloniales, défilé de Longchamp 13 juillet 1913, chéchia, y'a bon, banania, Annamites, Tonkinois, Le Zou-Zou,
Lire les articles :
Les troupes noires pendant la Grande Guerre
Documents de l'Armée : l'armée coloniale
Des Zouaves du 4 ème RMZ
La Dépêche Coloniale illustrée
Le Départ des Volontaires
La force noire
Empires coloniaux d'Afrique en 1914
Voir le lien :
http://www.unc-boissire-montaigu.fr/les-colonies-pendant-la-grande-guerre.html
Définitions
ARMÉE D’AFRIQUE
L’Armée d’Afrique n’était pas une armée d’Africains.
Le nom d’Armée d’Afrique fut donné au corps expéditionnaire français qui débarqua en Algérie le 14 juin 1830. Après la conquête du pays puis l’expansion coloniale au Maroc et en Tunisie, l’Armée d’Afrique désigna l’ensemble des unités présentes dans les trois pays du Maghreb. Elle avait dans ses rangs des soldats aux noms singuliers : spahis, goumiers, zouaves, méharistes…
Certaines formations comme les goums étaient presque exclusivement berbères. D’autres, telles que les unités de zouaves, étaient majoritairement européennes. D’autres encore, comme les bataillons de tirailleurs algériens, réunissaient des Arabes, des Européens d’Algérie et des Kabyles. Dans l’ensemble, les indigènes étaient majoritaires au sein de l’Armée d’Afrique.
INDIGÈNE
Indigène vient du mot latin « gens », qui désigne à la fois la souche, la race, la famille, le peuple. De cette racine, est issue une famille de mots liés à la naissance (engendrer, génération, germe…). L’indigène, dans son sens le plus ancien, est celui qui est né dans le pays où il vit. À partir du milieu du 16e siècle, ce mot a servi à désigner celui qui appartient à un peuple présent sur une terre avant qu’elle ait été colonisée. Dans l’Empire colonial français, l’administration distinguait deux populations : les indigènes et les Européens.
SPAHI
Les sibahis - mot d’origine turque - étaient des cavaliers de l’armée du sultan ottoman. Le dey d’Alger, gouverneur de l’Algérie, avait dans ses troupes des sibahis. Quand celui-ci fut vaincu par l’armée française en 1830, ils se mirent au service de la France. Leur nom devint spahis.
Des escadrons de spahis furent créés en Algérie, en Tunisie, au Maroc et au Sénégal. Ces compagnies de cavaliers se muèrent, durant la Deuxième Guerre mondiale, en escadrons de chars engagés dans les campagnes d’Afrique du Nord, d’Italie, de France et d’Allemagne.
TIRAILLEUR
Le tirailleur n’est pas celui qui « tire ailleurs », donc mal, comme le voudrait une étymologie ironique et farfelue. Le nom de tirailleur vient d’un verbe apparu au 18e siècle, tirailler, qui signifie tirer dans diverse directions, à de nombreuses reprises. Il fait référence à une tactique de combat selon laquelle des soldats de l’infanterie étaient déployés à l’avant du front pour harceler l’ennemi. Ces soldats étaient appelés tantôt voltigeurs, tantôt francs - tireurs ou tirailleurs. À partir de 1840, ce terme tirailleur fut donné aux soldats de certaines troupes d’infanterie constituées dans les colonies françaises : il y eut ainsi des tirailleurs algériens, marocains, tunisiens, sénégalais, malgaches, indochinois… Ces unités se caractérisaient par un recrutement majoritairement indigène mais pas exclusivement. Ainsi une compagnie de tirailleurs algériens réunissait des soldats indigènes, Arabes ou Berbères, et des soldats d’origine européenne tandis qu’une compagnie de tirailleurs sénégalais était en règle générale composée de soldats africains sous les ordres d’un officier européen épaulé par des sous-officiers africains et européens.
TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS
Le corps des tirailleurs sénégalais fut créé en 1857 par le général Faidherbe, gouverneur du Sénégal. À l’origine, les soldats africains de ces unités d’infanterie étaient des Sénégalais. Au fur et à mesure des conquêtes coloniales, d’autres Africains s’engagèrent. Le terme de tirailleurs sénégalais fut conservé bien que les Sénégalais ne fussent plus qu’une petite minorité parmi des soldats qui venaient
de tous les territoires de l’Afrique occidentale et de l’Afrique équatoriale françaises, correspondant à 14 pays de l’Afrique d’aujourd’hui : Mauritanie, Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Bénin, Togo, Niger, Tchad, Centrafrique, Cameroun, Gabon et Congo.
Les tirailleurs sénégalais représentaient généralement la très grande majorité des effectifs des expéditions militaires qui partirent à la conquête de l’Afrique noire. Ils ont participé à la défense de la France dans les deux conflits mondiaux. Ils ont enfin contribué au maintien de l’ordre dans l’Empire colonial français jusqu’aux guerres d’indépendance du milieu du 20e siècle.
TURCOS
Tirailleurs algériens
ZOUAVE
Au début du 19e siècle, la confédération tribale kabyle des Zouaouas fournissait des contingents militaires au dey d’Alger, dignitaire turc qui régnait sur l’Algérie. Après la prise d’Alger par les Français en 1830, ces soldats changèrent de camp. Les troupes Zouaouas devinrent des régiments de zouaves au service de la France. Leur recrutement changea avec la création du corps des tirailleurs en 1842. Désormais, les indigènes d’Algérie rejoignirent majoritairement ces nouvelles formations d’infanterie tandis que les bataillons de zouaves recrutaient principalement des Européens. D’autres régiments de zouaves furent créés au fur et à mesure de l’expansion coloniale de la France.
GOUMIER
Le mot qawm en arabe littéral ( قوم ) se prononce « goum » au Maghreb : il désigne à l’origine un groupe d’êtres humains habitant sur un même territoire. Par extension, le goum désigne le contingent de soldats que cette communauté devait fournir à son souverain pour ses expéditions militaires. Les autorités coloniales françaises reprirent cette tradition après la conquête de l’Afrique du Nord aux 19e et 20e siècles. Les goums les plus connus furent ceux qui furent créés dans le royaume du Maroc mais il en existait aussi en Algérie et dans les confins sahariens. Au Maroc, les goums furent constitués parmi les tribus berbères de l’Atlas et du Rif.
Un goum regroupait environ 150 soldats indigènes encadrés par 2 officiers et 8 sous-officiers européens et indigènes. Le soldat d’un goum était appelé goumier.
Régiments d'infanterie fournis par l'Afrique
Régiments de marche fournis par la XIXe RM – ‘’ l’armée d’Afrique’’ :
- 4 régiments de zouaves à 6 bataillons (RZ) de recrutement européen,
- 9 régiments de tirailleurs indigènes - 7 algériens (RTA) et 2 tunisiens (RTT),
- 2 régiments de Légion étrangère (REI),
- 5 bataillons d’infanterie légère d’Afrique (BILA), unités de discipline.
Régiments des troupes coloniales :
- 12 régiments d’active (RIC) et 12 de réserve de recrutement métropolitain,
- des régiments de marche mixtes (Européens et Africains) pris sur les forces de pacification du Maroc, précurseurs de la Force noire dès août 1914.
Chiffres recensés par le Parlement en décembre 1924 établissant le bilan
suivant pour les combattants.
Le recrutement, au début, vise à compléter les effectifs des garnisons sur place. C’est le cas du XIXe corps d’armée, basé en Algérie et en Tunisie. Deux divisions soit 35 000 hommes partent en août, ce sont principalement des divisions composées de zouaves et chasseurs à cheval de recrutement français, de tirailleurs et de spahis algériens et tunisiens de recrutement indigène. Des unités de la Légion étrangère quittent aussi l’Afrique du Nord pour la France. Lyautey, chargé de la pacification du Maroc, envoie également des effectifs. Ils comprennent la brigade de « chasseurs indigènes » du général Ditte (dans laquelle sert le lieutenant Juin) et un gros bataillon de tirailleurs sénégalais.
Les nations européennes n’ont pas été les seules à combattre pendant la Première Guerre Mondiale. Elles ont réquisitionné des troupes dans leurs colonies respectives. Ainsi, spahis algériens, tirailleurs sénégalais et tonkinois ont aussi combattu dans les tranchées, formant ce que l’on appelait «la Force noire».
Chiffres des hommes engagés :
• Algérie..................................................................170 000
• Tunisie................................................................... 62 400
• Maroc.....................................................................37 000
• Sénégal................................................................ 183 000
• Antilles.................................................................. 16 880
• Réunion................................................................... 6 000
• Madagascar et Comores........................................ 30 000
• Nouvelle-Calédonie..................................................1 134
• Pacifique.................................................................. 2 290
• Indochine..............................................................100 000
• Inde (Pondichéry)........................................................500
• Total des troupes coloniales................................. 601 000 hommes
MA les colonies dans la guerre
La civilisation européenne.
Tenue militaire
Zouave, spahi, tirailleur algérien, tirailleur sénégalais,
tirailleur marocain, légionnaire
Le Petit Journal, 16 mars 1913
Paquetage d'un zouave pendant la Grande Guerre
Peinture d'Alphonse Lalauze
Images d'Epinal
L'uniforme réglementaire du tirailleur sénégalais, 1916 :
On voit qu'un coupe-coupe, accroché ici à son ceinturon, faisait partie de son équipement réglementaire.
Coupe-coupe ou sabre d’abattis de tirailleur sénégalais.
Le coupe-coupe ou sabre d'abattis est un outil réglementaire des tirailleurs.
Son utilisation en 1914-1918 au cours des plus durs affrontements à l'arme blanche contribue à établir la réputation combative des troupes noires.
Elle leur a valu aux heures sombres de 1940 d'être souvent odieusement massacrés par les Allemands.
Coupe-coupe ou sabre d’abattis du tirailleur sénégalais
Il s'agit d'une carte postale française éditée pendant la Première Guerre mondiale.
Elle montre un tirailleur sénégalais tenant dans sa main une tête d'un soldat allemand, tête qui vient d'être tranchée. Cette carte postale a pour titre « La moisson de Boudou-Badabou ».
Cette carte postale a été diffusée dès le début du conflit, à partir de 1914-1915.
Dès septembre 1914, des tirailleurs ont été envoyés au combat, sur tous les fronts. On les retrouve ainsi sur le front ouest, en Belgique, à Ypres, à l'automne 1914. On estime qu'au moins 600 000 soldats indigènes ont combattu pour la France au cours de la Grande Guerre. Les plus populaires d'entre eux, les tirailleurs sénégalais, étaient au moins 180 000. Ces soldats provenaient en réalité de l'Afrique Occidentale Française et de l'Afrique Equatoriale Française. L'origine de leur nom tient au fait que les premiers tirailleurs sénégalais ont été recrutés au Sénégal, au milieu du XIXe siècle.
Défilé à Longchamp du 14 Juillet 1913
Le Petit Journal illustré, 13 juillet 1913
Le Petit Parisien, 15 juillet 1913
Le Matin, 15 juillet 1913
14 juillet 1913 à Longchamp, par Katie Gabet
Le Miroir, 1913
Le tirailleur sénégalais, brave et fidèle serviteur de la mère-patrie, tout heureux et tout fier de défiler à Longchamp sous les yeux reconnaissants des Parisiens.
Garde d'honneur du 1 er régiment sénégalais lors du défilé du 14 juillet 1913
Parmis les Sénégalais
Qu'on fit venir pour la Revue
L' jour du quatorze juillet
Se trouvait, la chose est connue,
Un grand gaillard à la peau noire
Aux dents comme l'ivoire
Je vais vous conter son histoire
Dans cette chanson
D'abord, voici le nom
De ce brave garçon
Il s'appelait Bou-dou-ba-da-bouh
Il jouait d' la flûte en acajou
Je n'exagère pas
C'était l' plus beau gars
De toute la nouba, ah
Quand son régiment défilait
Au son joyeux des flageolets
Le Tout-Tombouctou
Admirait surtout
Celui d' Bou-dou-ba-da-bouh
En se promenant un matin
Au coin d' la rue du Quatre-Septembre
Il connut un p'tit trottin
Aux cheveux dorés comme l'ambre
Il s'aimèrent tout une semaine
Mais le Turgot, pas de veine,
Partit pour la terre africaine
Ce fut déchirant !
Et la blonde enfant
Disant en pleurant
Il s'appelait Bou-dou-ba-da-bouh
Il jouait d' la flûte en acajou
Et v'là qu'y s'en va
Dans le Sahara
Avec la nouba, ah
Toutes les femmes sont folles de lui
Et ce qui me désole c'est qu'aujourd'hui
Celles de Tombouctou
Doivent faire joujou
Avec Bi-di Bou-dou-ba-da-bouh
Un soldat de la Légion
Un jour, vint frapper à sa porte
Bien qu'elle tremblât d'émotion
Elle se contint et resta forte
Parlez-moi vite de lui, dit-elle
Voilà, Mademoiselle,
Je vous apporte des nouvelles
D'un de mes amis
A qui j'ai promis
D' vous dire ce que j' vous dis
Il s'appelait Bou-dou-ba-da-bouh
Il fit son devoir jusqu'au bout
Et dans un combat
Il est mort là-bas
Avec la nouba, ah
Oui mais en mourant, sur son coeur
Il a pris sa belle croix d'honneur
Mamzelle, c'est pour vous
C'était l' seul bijou
Du beau Bou-dou-ba-da-bouh
La force jaune
Soldats de l'Armée des Indes originaires du Penjob.
Jean-Baptiste Tounasoud, 1917
L'armée recrute en Indochine, notamment en Amman et au Tonkin (Vietnam actuel).
Certains Annamites et Tonkinois sont exposés au feu des premières lignes ; beaucoup servent de main-d'oeuvre, ils travaillent dans les usines d'armement, entretiennent les routes, construisent des voies de chemin de fer, font de la mécanique ou du transport, deviennent brancardiers, infirmiers.
Tirailleurs annamites (Indochinois)
se reposant dans un camp militaire à Salonique en Grèce, 1916
L'Image de la guerre, mai 1916
L'organisation militaire de l’Indian Corps compte des combattants issus d’origines ethniques, linguistiques et religieuses diverses. On distingue notamment les Rajputs, les Pathans, les Jats et les Gurkhas. Trois religions prédominent : l'hindouisme, le sikhisme et la religion musulmane.
La communauté Sikh est la plus représentée dans l'armée indienne de 1914. Sa culture est bien différente de celle des Occidentaux : les Sikhs, avec les Gurkhas, ne cessent d’attiser sur leur passage la curiosité des habitants du Nord et du Pas-de-Calais.
Voir le lien :
Journaux de tranchées
Ils ont pour titre :
- Aux 100.000 articles
- Chéchia
- Le Zouzou
- Le sans-cravate
La Chéchia est le journal de tranchées publié par le 1er Régiment de zouaves de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Produit par et pour les soldats, ce type de journal était connu, entre autres, pour son humour noir, ses descriptions de la vie sur les lignes de front, ses poèmes et ses dessins. Les zouaves constituaient une unité militaire d'élite initialement formée en Algérie en 1830. La chéchia, qui donne son nom au journal, désigne le couvre–chef de forme cylindrique distinct d'origine arabe porté par les soldats de cette unité.
Au total, 73 numéros de La Chéchia parurent entre mai 1915 et octobre 1918, période au cours de laquelle le 1er Régiment de zouaves participa aux combats intenses de bon nombre des batailles du front de l'Ouest en Belgique et en France. Chaque numéro était illustré et comptait généralement quatre pages. Tiré entre 800 et 1000 exemplaires, le journal était produit sur un cyclostyle, ancien appareil permettant de dupliquer un texte écrit. Le 1er Régiment de zouaves devint également fameux pour ses représentations théâtrales sur le front, dont les scripts étaient surtout publiés dans La Chéchia. Les soixante–et–onze numéros du journal présentés ici, commençant au numéro 2 du 1er juin 1915, sont conservés à la Bibliothèque nationale de France.
La collection inclut une note écrite du lieutenant–colonel Rolland, commandant du régiment, datée du 12 avril 1916, qui accompagna un paquet renfermant des numéros du journal, destiné à une personne non identifiée. Dans sa note, Rolland déclare : « J'y joins aussi un numéro de la revue Au clair de la lune, œuvre de mes poilus qui fut jouée en sortant des tranchées, et je vous enverrai à l'avenir les quelques productions plus ou moins littéraires que nous pouvons avoir ». La collection comporte également le menu, daté du 18 octobre 1915, d'un dîner organisé pour les auteurs et les interprètes de la revue Au clair de la lune.
https://www.wdl.org/fr/search/?additional_subjects=World%20War%2C%201914-1918
La presse
Le Miroir , 21 mars 1915
Parution : 25 septembre 1915.
Parution : 5 juin 1918
Tirailleurs sénégalais montant au front
Documents tirés de la revue Illustrierter kriegs kurier oorlogskoerier
Turcos et nègres sénégalais dans un camp de prisonniers près de Berlin.
Les peuples qui aident les Français sur leur front.
Au camp des nègres du Sénégal.
La civilisation européenne, caricature d'Arthur Johnson,
tirée du journal allemand « Kladderadatsch », n° 30, paru le 23 juillet 1916.
Pour les Allemands, le tirailleur sénégalais est l'illustration de la barbarie des Français. Et, l'iconographie allemande n'hésite pas à le représenter comme un cannibale, un sauvage assoiffé de sang. Cette imagerie nourrit un imaginaire et contribue à la «Honte noire » , propagande intense à l'encontre des troupes coloniales françaises occupant l'Allemagne (La Sarre et Ruhr) après la guerre.
Y'a bon
La marque « Banania » est née en novembre 1914, et a été créée par Pierre-François Lardet, ex-banquier, ex-journaliste, amateur d’art lyrique. Tout commence par sa fascination pour le voyage : en 1909, à son retour d’un voyage au Nicaragua, il tente, avec l’aide d’un ami pharmacien, de restituer la saveur puissante et tonique d’une boisson brésilienne. En 1912 il obtient un breuvage qu’il juge délicieux, composé de farine de banane « nourrissant au plus haut point », et de cacao « savoureux et parfumé », de crème d’orge et de sucre. Il se lance en 1914 dans la fabrication industrielle de cette boisson à Paris. Il restait à la nommer, plusieurs noms se succédèrent : Bacao, Bana-Cacao, Bananette, Bananose, Banarica, et enfin, Banania.
« A partir de la fin 1915, sur tous les murs de France, [apparaît] un tirailleur sénégalais en uniforme coiffé de sa chéchia rouge à pompon bleu, son fusil à ses côtés, qui déguste dans sa gamelle le ‘délicieux’ breuvage » . Nous sommes en pleine guerre et Pierre Lardet profite de la grande popularité des troupes coloniales pour lancer son produit. L'invention du slogan « Y'a bon » s'inspire de la représentation du langage « petit nègre » des tirailleurs sénégalais. On voit partout sur les murs de France, le visage toujours souriant du bon tirailleur.
Depuis la naissance de la marque, les temps ont changé, l’histoire est passée et le colonialisme a petit à petit disparu avec son cortège d’idées reçues, de stéréotypes envers les noirs. Aujourd’hui, le caractère méprisant, voire insultant de ces stéréotypes qu’il faut bien appeler racistes est devenu insupportable. Les publicités pour Banania témoignent de cette évolution.
«Je déchirerai les rires Banania sur tous les murs de France.»
Léopold Sédar Senghor, Hosties noires, 1948
Premier encart publicitaire générique illustré imprimé dans les journaux à partir de 1915.
http://renawak.free.fr/tpe/index.htm
Le Zou-Zou
Hommages aux indigènes
Documents de L'Illustration
Voir les liens :
http://www.achac.com/upload/file/273/5167680f712597d0444e70475ca68469c794b5ca.pdf
http://achac.com/memoires-combattantes/wp-content/uploads/2015/03/expo-1.pdf
http://achac.com/memoires-combattantes/wp-content/uploads/2015/03/expo-2.pdf
http://achac.com/memoires-combattantes/wp-content/uploads/2015/03/expo-3.pdf
https://www.senat.fr/histoires_croisees_france_maghreb/expo_armees_arabo-orientaux.pdf
http://lagrandeguerre.blog.lemonde.fr/2014/10/24/le-maroc-dans-la-grande-guerre/
http://www.les-tirailleurs.fr/documents/d53bd036-9644-4ed8-861c-7a290e972b1e/afficher?Area=
Voir les documents :
Les Poilus de Pierre Miquel
Cartes postales
Croix Rouge et tête noire, deux cœurs d'or
Collection "Patrie"
Affiches pour les emprunts nationnaux
Pour le retour, souscrivez.
4 ème emprunt national du Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie.
1918 Imprimerie Devambez
Souscrire, c'est hâter son retour avec la Victoire
Lucien Jonas, emprunt 1917
«JOURNÉE DE L'ARMÉE D'AFRIQUE et des Troupes Coloniales» - Juin 1917, JONAS
«JOURNÉE DE L'ARMÉE D'AFRIQUE et des Troupes Coloniales» - Juin 1917,
Charles FOUQUERAY
Un bilan très lourd
Au total, entre 1914 et 1918, plus de 565 000 soldats indigènes ont servi dans l'Armée coloniale :
- 181 512 tirailleurs dits « sénégalais » mais venant en réalité de toute l'Afrique occidentale et équatoriale française, les plus nombreux, répartis au sein de 141 Bataillons de tirailleurs africains qui constituaient l'essentiel de ce que le général MANGIN appelait « la Force noire »
- 175 000 Algériens, dont 35 000 tués ou disparus.
- 40 000 Marocains, dont 12 000 tués ou disparus.
- 80 000 Tunisiens, dont 21 000 tués ou disparus.
- 180 000 Africains noires dont 25 000 tués ou disparus.
- 41 355 Malgaches, dont 3 100 tués ou disparus.
- 48 922 Indochinois, dont 1123 tués ou disparus.
- 2 434 Somalis.
- 1 067 Canaques et Polynésiens.
A la fin de la guerre en novembre 1918, leurs pertes totales s'élevaient à 97 100 tués ou disparus.
Voir l'article sur les zouaves en Belgique :
http://87dit.canalblog.com/archives/2013/09/13/28010237.html
Lire le document :
http://verdun-meuse.fr/images/files/Chemin_de_m%C3%A9moire_V2.pdf