Les tanks : armes nouvelles
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Usines de guerre
Citroën Javel, usine de guerre
L’idée de créer un engin capable de franchir les trous d’obus, les réseaux de barbelés et les tranchées revient à un Anglais, le lieutenant-colonel Swinton. Après une première démonstration infructueuse en février 1915, Swinton réussit à intéresser le premier lord de l’Amirauté Winston Churchill…Un groupe d’étude, constitué d’ingénieurs civils et militaires, travaille sur le projet. Après de nouveaux tâtonnements, le prototype est amélioré et le 26 janvier 1916, une autre démonstration, devant des officiels, s’avère cette fois-ci très concluante. Malgré les réticences de lord Kitchener, le roi George V demande et obtient la fabrication en masse de la machine.
Pour préserver le secret l’engin est appelé tank (réservoir) « par analogie avec la forme du réservoir à essence d’une marque de motocyclettes de l’époque » (L et F Funcken).
Ces tanks avaient d’abord été équipés de périscopes composés par des miroirs de verre qui se révélèrent dangereux (éclats de verre lors de leur destruction). Les miroirs furent remplacés par des plaques de métal poli.
Caractéristiques des chars d'assaut français
Types de chars produits pendant la Grande Guerre :
- 1916 : Fouche type C, Schneider CA1, Saint-Chamond, FCM A/1A/1B (FCM =Forges et Chantiers de la Méditerranée)
- 1917 : Renault FT
- 1918 : Saint-Chamond 25 t, Peugeot char léger
Les Mark anglais
Le Mark I est né à Londres au sein de la marine britannique sous la direction desvaisseaux terrestres. Après de nombreux essais infructueux, l'idée majeure du char lourd à chenilles enveloppantes naît dans l'esprit d'un correspondant de guerre, le lieutenant colonel Ernest D. Swinton. Une maquette en bois est présentée au comité le 15 septembre 1915 et le premier prototype appelé "Mother" est essayé le 2 février 1916 devant le roi et les hautes autorités gouvernementales.
Le char est commandé à 100 exemplaires sous la dénomination "Mark I" et sa construction débute au camp d'Elveden, près de Thetford. Les Britanniques, soucieux de garder le secret, les appellent d'abord Water Carrier (porteur d"eau).
Plusieurs autres appellations sont envisagées avant que Swinton, à la veille de Noël 1915, utilise le nom de "Tank". Les 100 premiers exemplaires sont prévus pour être équipés du canon de six livres à tir rapide de marine. En avril 1916 il est décidé de construire des exemplaires uniquement équipés de mitrailleuses (appelés Female par opposition aux chars Male armés de canons) et destinés à défendre les chars Male contre les fantassins ennemis.
Les Mark I entrèrent en action durant la bataille de la Somme (Pozières), le 15 septembre 1916.
Caractéristiques :
Dimensions : Longueur 9,75 m, Largeur 4,12 m, Hauteur 2,41 m
Poids : 28 t.
Vitesse : 5,95 km/h
Autonomie : 38 km
Armement : 2 canons de 6 livres et 4 mitrailleuses ou seulement 6 mitrailleuses
Blindage : 6 à 12 mm
Equipage : 8 hommes
Deux sortes de char :
Le mâle avec canons et mitrailleuses, et la femelle avec uniquement mitrailleuse, et hermaphrodite avec les deux.
Le mâle : 2 canons Qf de 6 pounders (57 mm)
4 mitrailleuses Hotchkiss de 8 mm. Au départ des Vickers calibre 303’ (7,69 mm)
La femelle : 4 mitrailleuses Vickers 7,7 mm.
1 mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm.
Poids en ordre de marche pour le mâle 28,45 T, la femelle 27,45 T.
Moteur Daimler 6 cylindres, 105 chevaux à 1000 TPM.
Vitesse : 5,95 Km/h.
Autonomie : 38 Km.
Blindage : de 6 à 12 mm.
On accède dans le tank par l’arrière, malgré les dimensions intérieur de l’engin, l’espace était très rempli a cause du moteur qui prenait énormément de place, ainsi que les huit hommes d’équipage.
Le Matin, 24 novembre 1916
Chars hermaphrodites.
Les différences entre les Marck I, II, III, IV, V. :
- Le I : utilisé de septembre 1916 à Mai 1917.
- Le II : différence, plus grand patins et construit à 50 exemplaires.
- Le III : le même que le II, avec un blindage renforcé, fabriqué à 50 pièces.
- Le IV : construit en plus grand nombre, poids de 27,5 t, 8 hommes, le « mâle » 2 canons de 6 livres (57,7 mm) et 4 mitrailleuses, la « femelle » 6 mitrailleuses (Vickers calibre 303 puis Hotchkiss française de 1914 calibre 8 mm).
Char Schneider CA 1
Mis au point en quelques semaines à partir du tracteur d’artillerie d’origine américaine, Baby Holt, le char Schneider est le premier engin blindé de combat utilisé par l’armée française. Il a été réalisé pour ouvrir des passages à l’infanterie en écrasant les réseaux de barbelés et en détruisant les résistances adverses. Sa forme évoque les navires de guerre avec une proue métallique et il est armé d’un canon de 75 court et de deux mitrailleuses Hotchkiss.
Il est mis en oeuvre par un équipage de 6 servants, ceux-ci sont abrités des éclats d’obus et de la ferraille du champ de bataille mais pas des balles anti-char allemandes K de 13 millimètres ni des coups directs d’artillerie. D’une masse de 14.6 tonnes, il est propulsé par un moteur à essence de 70 chevaux, lui conférant une vitesse de 6 kilomètres/heure sur terrain plat.
Engagés pour la première fois à Berry-au-Bac le 16 avril 1917, sous les ordres du commandant Bossut, les 121 chars Schneider sont confrontés à un violent tir de barrage et à de multiples difficultés techniques et météorologiques. La première ligne allemande est néanmoins atteinte et franchie. La progression s’arrêtera là faute de soutiens.
Au final, les deux tiers des chars ont été détruits par l’artillerie ou ont pris feu. Les leçons de cet échec seront tirées et après diverses modifications, les chars Schneider sont engagés en 1918 avec succès en Picardie et dans le Soissonnais.
Montage des premiers Schneider chez Somua à St-Ouen, été 1916.
4000 sont commandés sous l'appellation de "tracteur à chenilles", type Estienne.
Char d'assaut Schneider CA français à l'avant d'une offensive le long de la Marne, en France.
Photographie de John A. McGill, soldat américain, qui servit dans l'American Expeditionary Force pendant la Première Guerre mondiale comme membre du 23e Bataillon du génie.
Char Saint-Chamond
Le Saint-Chamond est le deuxième blindé produit pour l’Armée Française au cours de la Première Guerre mondiale. Il est beaucoup plus lourd et plus long, mais aussi mieux armé que le premier, le char Schneider. Son armement est puissant : un 75 mm de campagne placé à l’avant et tirant dans l’axe, quatre mitrailleuses. La propulsion est fournie par un moteur Panhard à quatre cylindres essence, de 90CV, qui actionne une dynamo fournissant l’énergie nécessaire à deux moteurs électriques reliés aux barbotins du train de roulement. Ce char est donc « un véhicule hybride » avant l’heure !
Quatre cents exemplaires sont fabriqués par la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et d’Homécourt (FAMH), à Saint-Chamond. Le Saint-Chamond est engagé les 5 et 6 mai 1917 au Moulin de Laffaux avec quelques succès, sans toutefois arriver à percer les lignes adverses. Il parvient néanmoins à convaincre le commandement français de poursuivre dans l’emploi des chars. Son rôle sera plus efficace pendant les mois d’été 1918, après la reprise de la guerre de mouvement, où avec son canon de 75 mm il est capable d’engager directement l’artillerie de campagne adverse. Il peut donc être considéré comme un précurseur des canons d’assaut utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Saint-Chamond en construction aux usines Crochat.
Mise en place du moteur thermique Panhard
accouplé à la génératrice Crochat-Collardeau.
Cate postale, publicité des établissements Henri Crochat
Char Renault FT
En 1916 le général Estienne a l’idée de développer un char plus léger chargé d’exploiter la percée réalisée en accompagnant l’infanterie dans la profondeur du dispositif ennemi. Ce projet fut mené à bien par louis RENAULT en un temps record. En avril 1917, le prototype du FT 17 commence ses essais au moment où les premiers engagements de chars montrent la pertinence du concept de l’engin léger et manoeuvrier. Ce char est engagé pour la première fois le 31 mai 1918 en forêt de RETZ et obtient d’emblée des succès. Employé en masse en été et en automne 1918 sur le front, il participe de façon décisive à la victoire.
Cet engin appelé « Char de la Victoire » a été fabriqué à plus de 4000 exemplaires sous deux versions : char mitrailleuse Hotchkiss de 8mm et char canon de 37mm semi-automatique. De conception révolutionnaire avec un moteur à l’arrière, une tourelle centrale et pivotante, le FT 17 peut être considéré comme l’ancêtre de tous les chars actuels qui ont repris sa conception architecturale.
Chars Renault FT français en rang
Franchissement d'une tranchée de 1m50.
La visibilité du pilote était assurée par trois fentes de visée.
Moteur, engrenages, radiateur et réservoir d'essence n'étaient accessibles que de l'extérieur.
L'intérieur de la caisse était divisé en deux parties distinctes : compartiment de combat et compartiment moteur.
Sur le côté droit, le pot d’échappement à l’extérieur du blindage.
Grande roue tendeuse lisse à l’avant.
Petite roue motrice dentée à l’arrière.
Chars Renault Spéciaux :
- Porte Phare : sur mat fixé à la coupole .
- Char radio : la coupole est supprimée et remplacée par une caisse qui reçoit les appareils radios .
- Char porte fascine
- Char avec canon de 75. Le recul du canon exige de modifier la coupole et de lui donner une caisse d’expansion à l’arrière
Char radio, TSF
Prototype essayé et approuvé en décembre 1917.
Char signal. Le char érige un mât d'où pend l'antenne
raccordée à un gros grelin de cordage,
afin de la garder au sol pour faire contact.
Char FT, porte fascine
Char FT, porte phare
L'atelier de montage des chars FT 17.
La mise au point fut longue, sa fabrication très difficile. Après ses tergiversations, l'Etat en fera une priorité, commandera plus de 4 000 chars dont il répartira la fabrication avec Berliet, Somua et Delaunay-Belleville. Au total, près de 3 000 chars furent livrés aux armées. Ils entrèrent en action le 31 mai 1918, à un moment critique. Dès juillet 1918, Foch émettait un ordre général constatant "sa haute valeur offensive", pendant que Ludendorff lui-même constatait publiquement sa redoutable efficacité. Photo de 1918.
Char Peugeot
Le chat Peugeot est du à Oemichen. Il concurence le Renault FT. Photographie prise dans l'usine de Beaulieu.
Char allemand, le Sturmpanzerwagen A7V
Sa mise en service fut très tardive (le premier exemplaire fut livré le 1er octobre 1917). Le haut commandement allemand ne croyait pas à l'utilité du char d'assaut. Il y eut plus de chars de prise alliés (Beutepanzer) Mark IV utilisés par les forces allemandes que d'A7V.
Le Miroir, 26 mai 1918
Voir les sites :
http://www.chars-francais.net/
http://www.unc-boissire-montaigu.fr/les-chars-d-assaut--1916.html
Lire les documents :
Il y a 100 ans les premiers chars français
Les chars vus par la presse
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63136859.r=La%20guerre%20des%20tanks
Le Miroir 29 juillet 1917
Peinture de François Flameng
Voir l'article sur les armements :
http://87dit.canalblog.com/archives/2012/10/11/25475557.html
Mémoire de fer
Monument des chars, Berry-au bac
Le Général Estienne
Obélisque de Pozières
Sur la D929, peu avant d'arriver à Pozières : côté gauche, un petit mémorial dédié à la mémoire des soldats des bataillons de chars qui tombèrent au combat dans les années 1919, 1917 et 1918. C'est en effet près de ce monument que les premiers chars furent utilisés, le 15 septembre 1916.
Le village de Pozières évoque le premier engagement d'envergure des troupes australiennes. Arrivés le 13 juillet 1916 et après s'être emparé de Pozières, les Australiers, épuisés par d'incessantes contre-attaques d'artillerie, furent relevés le 5 septembre par les canadiens à la ferme du Mouquet.
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