Gerbéviller-la-Martyre en Meurthe et Moselle
Mots-clés :
Gerbéviller, Pont de la Mortagne, Victor Prouvé, Georges Scott, trouée des Charmes, Gerbéviller-la-Martyre, ruines, sœur Julie,
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Nos artistes au front
Gerbéviller (Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville).
Le 24 août, lors de la bataille de la Trouée de Charmes, la ville fut incendiée et pillée, 60 civils furent tués. Cet exemple d’atrocité eut le plus de retentissement : la presse s’en fit abondamment l’écho et Gerbéviller fut surnommée « Gerbéviller-la-Martyre » ; les autorités françaises en firent un symbole et les visites sur place, les hommages se multiplièrent, à commencer par celui du préfet de Meurthe-et-Moselle, Léon Mirman, qui la visita plusieurs fois et fit faire des clichés photographiques pour la Commission d’enquête.
À la messe dite sur le plateau, le 11 octobre 1914, assistèrent Maurice Barrès et Georges Keller, maire de Lunéville, puis, le 23 octobre, les ministres Aristide Briand et Albert Sarraut, et le 10 novembre, René Viviani, président du Conseil, et le sénateur de la Marne, Léon Bourgeois.
La ville fut décorée de la Croix de guerre le 3 juillet 1920 et de la Légion d’honneur le 23 juillet 1930.
Le territoire du Lunévillois en Meurthe et Moselle
Gerbéviller par Georges Scott
La commune de Gerbéviller fut surnommée Gerbéviller-la-Martyre car elle fut ravagée durant la Première Guerre Mondiale par les allemands en représailles de l’échec de la prise du pont de la Mortagne : les habitants furent massacrés, le village pillé et incendié. La ville a été décorée de la Légion d’honneur en 1930.
Cadavres de civils fusillés au lieu dit La Prêle, septembre 1914
Gerbéviller-la-Martyre
Le 24 août 1914, une soixantaine de chasseurs à pieds de l'adjudant Chèvre couvre la retraite du 8e corps et arrête sur le pont de la Mortagne la progression des Bavarois de la brigade Clauss, leur infligeant de lourdes pertes. Une fois maîtres de la ville, les Allemands multiplient plusieurs jours durant les exactions contre les civils (arrestations, fusillades, viols…) et les biens (pillage, incendies…). Paradoxalement, le chiffre de 96% d’immeubles détruits est avancé mais le nombre de victimes reste imprécis (une cinquantaine de morts et une centaine de disparus selon la commission d'enquête officielle de 1914).
À la différence de la Belgique où les crimes perpétrés par les Allemands visent à instaurer un climat de terreur propice à une avance rapide de leurs armées, ceux de Gerbéviller résultent davantage d'une bataille locale. Ce sont des actes collectifs couverts, peut-être inspirés, par le commandement et qui s'expliquent par la volonté de briser une résistance ennemie. Ici, la répression contre des partisans ne joue pas, même s'il fut là encore un motif avancé par les Bavarois.
Les "atrocités allemandes" génèrent des vagues de panique qui gagnent la Lorraine française à partir de la mi-août 1914 et s'éteignent progressivement avec le passage à la guerre de position. Utilisées par la propagande, on les présente côté français à la fois comme un révélateur de la nature barbare de l'ennemi et un symbole patriotique.
Dès l’hiver 1914-1915, des cérémonies commémoratives sont organisées sur les lieux mêmes et le 26 juin 1921 "Gerbéviller-la-Martyre" obtient la Croix de Guerre, suivie de la Légion d'honneur le 27 juillet 1930.
Voir le lien :
http://archivesexpo.cg54.fr/Expo/1914_Les_Combats/7_2.html
Pont de la Mortagne
Le monument aux morts
Gerbéviller en ruines
Intérieur du Château
Léopold Poiré. Vue de Gerbéviller en ruine, novembre 1914,
Maisons en ruines
Rue Gambetta
Eglise Saint-Pierre-Saint-Sylvestre. Construite entre 1858 et 1863 sur les plans de l'architecte Léon Vautrin, consacrée le 1er octobre 1863 par l'évêque de Nancy, Mgr Lavigerie.
Bombardée par l'artillerie allemande le 24 août 1914. Incendiée et pillée.
Reconstruite en 1920 sous le contrôle de l'architecte Albert Laprade.
Les œuvres de Victor Prouvé sur Gerbéviller
Gerbéviller, le bas de la grande rue
Gerbéviller, l'église
Voir l'article sur Victor Prouvé :
http://87dit.canalblog.com/archives/2017/09/24/35700973.html
Le Petit Journal, 29 août 1915
A Barrere, « Souvenez-vous des crimes allemands ! » 1914
Visite de la ville par le président Poincaré, août 1919