Postes et Télégraphes pendant la Grande Guerre
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Philatélie (série personnages)
Almanachs des Postes et des Télégraphes
Philatélie (série événementielle)
Correspondance de guerre
Charles Oberthür, imprimeur et aquarelliste
La lecture de la presse quotidienne, d'ouvrages de littérature populaire, de lettres provenant de la famille et d'amis occupe une place centrale parmi les occupations des poilus. Autres occupations : consommation de tabac ou d'alcool, pratique musicale, entrainements sportifs, jeux de cartes, rédaction des carnets de guerre, etc...
Durant les premiers mois de la première guerre mondiale en France, le courrier prend une place importante dans le quotidien de toute la nation. La franchise postale pour la correspondance des soldats et de leurs familles est décrétée dès le 3 août 1914 et des cartes pré-imprimées de correspondance sont gratuitement remises aux soldats mobilisés. Le service de la trésorerie et poste aux armées est créé, afin d'organiser l'acheminement des courriers et de garder le secret sur la localisation des régiments.
Les courriers des familles sont triés selon leur numéro correspondant aux régiments. Malgré ces initiatives, les centres de tri prennent du retard, d'une semaine à un mois, engorgés par la masse de lettres et de paquets ; en octobre 1914, près de 600 000 lettres et 40 000 paquets sont ainsi difficilement acheminés vers le front chaque jour. Ces désagréments sont par ailleurs accentués par la mise en place du retard systématique imposé par la censure, retard de trois jours ferme pour le courrier venant du front afin de garantir le secret des plans d'offensives.
À terme, cette irrégularité est déplorable pour le moral du soldat, et son mécontentement est perceptible dans les journaux des armées. Dès la fin de l'année 1914, une réforme profonde de la poste aux armées est entreprise. On recrute du personnel pour le tri, des femmes et des étudiants en majorité, encadré par des postiers qualifiés. Tout le courrier à destination du front est traité par le Bureau central militaire postal de Paris . Des bureaux de poste sont installés sur le front et des distributions quotidiennes sont organisées par les vaguemestres.
En avril 1915, ce sont plus de 4 500 000 lettres ordinaires, 320 000 paquets-poste, 70 000 journaux et 11 000 mandats-cartes et mandats télégraphiques qui arrivent chaque jour sur le front. Quant aux poilus, ils expédient plus de 5 000 000 de correspondances à l'arrière. En moyenne, les hommes envoient ou reçoivent une lettre par jour. Les délais d'acheminement deviennent raisonnables, de trois à quatre jours pour une lettre entre Marseille et la zone du front. Mais en 1916 et en 1917, les grandes offensives meurtrières, la fatigue du poilu et les rumeurs sans lendemain entraînent le renforcement de la censure postale, lecture aléatoire des courriers et contrôle du moral des soldats mais aussi des populations. On caviarde les courriers ; les mots ou les expressions indésirables sont masqués à l'encre noire, grattés ou découpés.
À l'arrière, la situation des Postes et des Télégraphes est délicate, le manque de matériel roulant entraîne des réquisitions. Le départ de la plupart des hommes en âge de travailler a littéralement vidé certains secteurs économiques vitaux de la vie quotidienne.
Les administrations postales ne sont pas épargnées, plus de 15 000 agents et sous-agents ont été mobilisés. Dès lors, le recrutement est féminin dans une France devenue une nation de veuves. À la fin du conflit, cette féminisation dans les centres de tri postaux ou dans les services de distribution du courrier perdure, contraire-ment à certaines autres professions qui renverront les femmes à leurs foyers.
Tilbury de la Poste aux armées, avec inscriptions sur le coffre arrière : en haut, « Trésorerie et Postes / 4e corps, [7 ou 8 ?]e division d’infanterie / Service de la division » ; en bas, « 4e escadron du train des É[quipages] M[ilitaires] ».
[1914-1918]. Plaque photographique, 43,5 × 32 cm. Musée de la Poste.
Le tilbury était une voiture légère à deux roues attelée à un cheval (ou à deux en tandem), avec une seule banquette et rien sous le siège. D’abord nombreux pour assurer les liaisons entre les dépôts et les régiments, ils furent progressivement remplacés, courant 1915, par des automobiles pour accélérer l’acheminement du courrier à destination des soldats et de leur famille. Toujours régie par la loi du 13 mars 1875 et le décret du 24 mars 1877, la Poste aux armées comprenait des bureaux « sédentaires », « volants » et « ambulants d’armée ».
Le personnel, constitué de soldats mobilisés, relevant à la fois du ministre des Finances et du Commandemant, était aussi chargé du service de la Trésorerie aux armées, d’où l’appellation de « Trésorerie et Postes ». Dès le 3 août 1914, s’adaptant au temps de guerre, un décret précise l’organisation du service de la Trésorerie et Poste aux armées, Les envois destinés aux mobilisés doivent être adressés au dépôt de leur régiment d’affectation.
Le dépôt assure un tri par armée, régiment, bataillon… Les sacs classés par direction et théâtres
d’opérations sont ensuite confiés à la poste civile pour être dirigés sur les « gares de rassemblement », au nombre de vingt, disséminées sur tout le territoire. À chaque gare est affectée une région de corps d’armée. Un bureau de tri fonctionne avec du personnel civil, chargé de regrouper par unité destinataire les sacs de correspondance venant des dépôts et de les acheminer par convois civils sur le bureau frontière adéquat.
À partir du bureau-frontière, la poste civile n’intervenait plus : le courrier était pris en charge par le service de la « Trésorerie et poste aux armées » ; les enveloppes étaient enfin remises aux vaguemestres des compagnies. Le cheminement du courrier s’effectuait sans que l’on puisse identifier clairement le secteur du front où se trouvait le régiment du destinataire, celui-ci devant rester secret.
Tirailleur écrivant une lettre à Trémont-sur-Saulx
Bureau improvisé
Georges Scott, étrennes du soldat
Vaguemestre d'infanterie
Aux Armées - L'Heure du Courrier
Les Poilus de Pierre Miquel
L'Evénement Illustré, 01 mars 1914
Cette carte postale représente la mort, déguisée en facteur français,
proposant la note du massacre devant la cathédrale de Reims, encore fumante.
http://www.voyageurs-du-temps.fr/La-poste-aux-armees-le-facteur-rural
http://www.ladressemuseedelaposte.fr/Les-femmes-de-la-Poste-trois
L'heure du vaguemestre
The hour for the regimental postman
L'Evénement illustré, 01 Mai 1915
On estime à 10 milliards de lettres envoyées par les familles à leurs poilus, soit 4 millions par jour !
Lire les documents :
Voir les liens :
http://centenaire.org/en/node/6408
http://www.ladressemuseedelaposte.fr/panneaux centenaire
http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/une-poste-dans-la-guerre-la-poste-aux-armees
http://www.histoire-en-questions.fr/metiers/guerre-poste.html
Le Petit Journal, 18 Avril 1920
Collection "Patrie"
Les timbres pendant la Grande Guerre
Le roi Abert 1 er
Voir le lien :
http://www.timbres-de-france.com/collection/pag10.php
Les télégraphes
Voir l'article sur les télégraphes :
http://87dit.canalblog.com/archives/2017/02/06/34896825.html
Poste téléphonique dans un abri des Balkans
Voir les liens :
Le téléphone de campagne modèle 1916
http://www.appat.org/70ans/les-transmissions-durant-la-grande-guerre
http://rosalielebel75.franceserv.com/genie-telegraphie.html
La Poste aux Armées
Almanach du Petit Parisien illustré, 1918
Voir l'article sur Correspondance de guerre :
http://87dit.canalblog.com/archives/2017/01/02/34738177.html