René Quillivic, sculpteur breton, imagier des morts de Bretagne
Mots-clés :
René Quillivic, Plozévet, kersanton, Coray, sculpteur, Bannalec, Carhaix, Plouhinec, Kersantite, Guiclan, Scaër, Loudéac, Quillivic, St-Pol de Léon, Fouesnant, Mémorial aux marins , pointe St-Mathieu Plougonvelin, Bretagne, poilu, monuments aux morts,
Lire les articles :
Charles-Henri Pourquet
Biographie
René Quillivic naît à Plouhinec en 1879, près de la baie d’Audierne, dans une famille de pêcheurs. Après la mort de son frère en mer, il abandonne la pêche et devient charpentier de marine ce qui lui permet de s’initier à la menuiserie et à la sculpture sur bois. Le « tour de France » qu‘il entreprend le fait passer par le chantier de l’Exposition universelle de 1900 à Paris où il s’inscrit au cours du soir de l’Ecole des arts décoratifs. Il entre ensuite en 1903 dans l’atelier du sculpteur Antonin Mercié (1845–1916) à l’Ecole des beaux-arts. Ses premières oeuvres exposées au Salon des Artistes Français en 1905 puis au Salon des Indépendants en 1907 témoignent de son attachement à la Bretagne et de sa volonté de traiter des sujets inspirés par la vie quotidienne.
Après guerre il sculpte de nombreux monuments aux morts, leur assignant une place tout à fait à part dans l'histoire de l'art, s'attachant moins à montrer le sacrifice du poilu mourant ou mort que l'évocation du sacrifice tel qu'il se reflète dans les yeux et dans l'attitude de tous ceux qui souffrent de ne plus avoir le disparu à leurs côtés, représentant par exemple un père à Plozévet, une mère à Carhaix, une sœur à Bannalec, une orpheline à Coray, le poilu disparu apparaissant quelquefois, mais comme par surcroît.
A partir de 1919, on lui confie la réalisation de monuments aux morts (il en réalisera seize pour le seul département du Finistère).
Liste des monuments ayant la signature Quillivic :
- Bannelec 29
- Châteaulin 29
- Douarnenez 29
- Guiclan 29
- Carhaix-Plouguer 29
- Coray 29
- Fouesnant 29
- Ile-de-Sein 29
- Pleumeur-Bodou 29
- Plozévet 29
- Scaër 29
- Poullaouen 29
- Loudéac 22
- Pouhinec 29
- Pont-Croix 29
- Saint-Pol-De-Léon 29
En 1920, il devient directeur artistique à la faïencerie HB à Quimper où il cherche à renouveler les décors en puisant dans le vocabulaire de la broderie. Il développe aussi la commercialisation de réductions de sculptures. Son style est marqué par la volonté de donner une image moderne de la Bretagne.
Il meurt à Paris en 1969.
Le Télégramme, 11 novembre 2013
Statue des sonneurs
Statue en bronze « Les Sonneurs« , réalisée en 1908 et érigée en 1937 à Plozévet.
Les sonneurs qui servirent de modèle en 1905 ne sont toujours pas identifiés avec certitude.
La Bigouden et le buste de Georges Le Bail
Granit de Bretagne : la kersantite, pierre des sculpteurs bretons
Propriété : la Kersantite est facile à tailler, mais plus la roche sera exposée à l'air, plus elle durcit et devient résistante à l'érosion.
Le Kersanton est largement utilisé dans l'architecture religieuse : calvaires bretons ( Plougastel-Daoulas; 1602-1604), porches d'église (Lampaul-Guimiliau; 1533, Le Folgoët ; 1423), gisant de saint Ronan à Locronan... Au 19e et 20e, il sert pour les habitations, les tombeaux et monuments aux morts, et les phares (Creac'h à Ouessant, le phare de l'Ile Vierge).
Voir les liens :
http://www.hgsavinagiac.com/article-31193678.html
le kersanton une pierre bretonne
Localisation du kersanton
La kersantite (appelé à tort granit de Kersanton) est une roche que l'on trouve dans le Nord-Finistère, autour de la rade de Brest. Elle a un grain dense, une couleur gris sombre, presque noire sous la pluie, peu sensible à l'érosion.
Très rapidement en fait, au rythme de ses créations monumentales, la kersantite apparaît comme la roche symbolique de la commémoration bretonne, puisque très peu de matériaux sont aussi précisément inscrits dans le sol et dans l'histoire d'un pays, ainsi que dans la durée.
Voir l'article :
Monuments aux morts en Bretagne
Voir l'article :
Albert Bartholomé, sculpteur
Les œuvres de René Quillivic
Monument aux morts, Plouhinec (29)
René Quillivic, a représenté ici sa propre mère sur le monument.
René Quillivic était originaire de Plouhinec.
Monument aux morts, Guiclan (29)
Ce monument est composé de trois faces.
Deux d'entre-elles sont couvertes des noms des victimes des 2 guerres mondiales du 20e siècle.
Sur la face avant, un grand bas-relief en kersantite sombre représente un couple de bretons affligés. Au dessus, un autre bas-relief montre le buste d'un soldat de profil.
Inauguration de monument en 1922.
Monument aux morts, Scaër (29)
Colonne quadrangulaire avec la statue d'une bretonne avec coiffe d'un côté et un poilu au repos de l'autre côté.
Matériaux : granite Kersantite.
Le 16 mars 1919, le conseil municipal décida d'ériger un monument à la mémoire des quelque 400 combattants scaërois, morts durant le premier conflit mondial.
Marguerite Belleguic, qui tenait une buvette au pied de l'église, a été choisie pour poser pour le sculpteur. Son époux, Louis, fut porté disparu le 3 mai 1916.
Le monument aux morts fut inauguré solennellement le dimanche 14 août 1921, par deux élus officiers : le lieutenant-colonel du génie Henri Rodallec, conseiller général, et le commandant Joseph Croissant, maire.
Son coût global, d'après les Archives départementales, a été de 30.000 anciens francs (environ 33.000 €) dont 20.000 francs, pour les statues ! Une souscription publique a financé 16.810 francs et 12.500 francs avaient été inscrits sur le budget communal de 1921.
La Veuve de Scaër pleurant les héros de la commune : c'est le nom donné à cette statue représentant Marguerite Belleguic, au salon des Beaux-Arts de 1922.
En 1925, le monument aux morts fut entouré d'une grille dont l'ouverture donna longtemps sur la rue J.-Jaurès, avant de faire un demi-tour il y a une trentaine d'années pour être dirigée vers la place de l'Église.
En 2010, le monument aux morts, dont les fondations devenaient instables, fut reconstruit entièrement par les services municipaux.
Monument aux morts, Plozévet (29)
Modèle : un vieil homme qui a perdu quatre fils et deux gendres à la guerre.
Monument aux morts, Coray (29)
Monument avec la statue d'un poilu debout au repos et d'une bretonne avec feuilles de laurier à la main.
Monument aux morts, St-Pol de Léon (29)
Parti pris de représenter la souffrance de la guerre plutôt que l'exaltation.
Au pied du soldat mourant se trouvent 4 femmes
(la fiancée, l'épouse, la mère, l'aïeule du défunt), en costume local.
Le soldat est en train de mourir.
L'ensemble monumental et commémoratif se compose de :
- Un calvaire
- Un mur en hémicycle qui présente les stations des chemins de croix
- Fosse commune
- Monument aux morts : le cénotaphe du soldat mourant. Réalisé par René Quillivic.
Le monument aux morts est en Kersantite.
Le monument aux morts fut inauguré le 21 mars 1920.
Monument aux morts, Loudéac (22)
Le monument aux morts est taillé en kersantite sur un socle en granit de Huelgoat.
Inauguration le 8 octobre 1922.
Coût : 35.000 fr
Le monument aux morts est composé d'une stèle flanquée de deux statues représentant un poilu à gauche et une femme en habit traditionnel à droite. Une jeune Loudéacienne vivant à Paris, Cécile Ollitrault, a servi de modèle au sculpteur Quillivic (1879-1969) dans son atelier parisien.
Sur le socle se trouve une plaque reprenant le texte de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789.
Monument aux morts, Fouesnant (29)
La petite ville de Fouesnant a compté 180 morts au cours de la première guerre mondiale (sur environ 3400 habitants). Parmi les Fouesnantaises ayant perdu plusieurs enfants au cours de la guerre, c’est Marie Jeanne Nézet qui fut choisie pour être le modèle du sculpteur breton René Quillivic en 1921 : elle y avait perdu trois fils et un quatrième fils ainsi que son gendre avaient été gazés. Ce monument aux morts de Fouesnant est sans doute le plus poignant et, à juste titre, le plus connu de ceux réalisés par Quillivic.
Le poème que lui a consacré Marcelle Duba en constitue la meilleure description :
C’est la vieille maman de la terre Bretonne,
Qui pleure sur ses fils tombés au champ d'honneur,
Visage buriné par l'âge et la douleur,
Que je veux saluer sous le ciel monotone.
Seule...Point de soldat ou d'ange qui claironne,
Monument sobre, unique et de telle valeur,
Qu'on admire en passant la femme et le sculpteur,
Déposant à leurs pieds une même couronne.
Adossée à l'église et face au cimetière,
Coiffe de deuil, debout, recueillie, en prière,
Marie Jeanne, mère immortelle de Fouesnant,
Du pays tout entier n'est elle pas l'image ?
Gravité, force et grâce, où l'esprit va glanant,
Des bois remplis d'oiseaux aux féeriques rivages.
http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=29058_1
Inauguration en 1920
Dés 1920, le comité en charge du "monument" decide que celui ci symbolisera les souffrances d'une mère fouesnantaise en costume de deuil dans une attitude de résignation et de prière.
Pour le modéle, le comité décide de choisir une mère qui a perdu plusieurs de ses enfants.
C'est Marie Jeanne Nézet qui est choisie. Elle a non seulement perdu trois de ses enfants (Jean, Pierre et Christophe) mais un autre fils, Yves a été gazé ainsi qu'un de ses gendres M. Bourhis. Ce dernier est par ailleurs revenu invalide, il a eu les pieds gelés au front.
Mémorial aux marins morts pour la France, pointe St-Mathieu Plougonvelin (29)
Le cénotaphe de la Pointe Saint Mathieu à Plougonvelin a été érigé en 1927. Il est dédié à la mémoire de tous les marins (militaires et civils) morts pour la France. L’ensemble mémorial est constitué notamment d’un cénotaphe dont les murs sont recouverts de photos des marins disparus. C’est un lieu de mémoire et de recueillement ouvert au public. L’association « Aux Marins » œuvre à la promotion du lieu, organise chaque année de nombreuses cérémonies et assure le lien avec les familles des disparus.
Le projet retenu pour la stèle sera celui d’un sculpteur finistérien René QUILLIVIC : une stèle couronnée d’un buste de femme en coiffe de deuil. Elle incarne la douleur morale et la tristesse d’une mère ou d’une veuve de marin.
Cette stèle, inaugurée le 12 juin 1927 par Georges LEYGUES viendra enrichir l’histoire de ce site magnifique de la pointe Saint Mathieu.
L’œuvre présente sur la pointe Saint-Mathieu, la figure de Mater Dolorosa couronnant la stèle, est inspirée d’études ayant pour modèle la mère du sculpteur, René Quillivic.
L’importance de la colonne, sa hauteur, 17 mètres, l’austérité du contexte, ultime pointe de terre face à l’océan, n’engagent ni à une proximité, ni à une intimité avec le personnage. Il est vrai qu’un hommage aux marins, à tous les marins disparus, dépasse l’échelle d’une commune, d’un simple cimetière, pour s’adresser à la nation toute entière.
L'Ouest-Eclair, 13 juin 1927
Ministre de marine
Salve de 21 coups de canons
Le Matin, 13 juin 1927
Le Petit Parisien, 13 juin 1927
Voir les liens :
http://chartierjulesmichel.blogspot.fr/2015/02/rene-quillivic-1879-1969-un-des-plus.html
Les oeuvres de René Quivillic sur la commune de Plozévet
Monument aux morts de la guerre en Bretagne
http://poudouvre.over-blog.com/article-le-sculpteur-rene-quillivic-1879-1969
http://www.archives-finistere.fr/victoire_endeuillee_sculpteur_quillivic.xml
http://monumentsmorts.canalblog.com/
La Bretagne touristique, 1932