Le clairon de l'armistice de Pierre Sellier
Mots-clés :
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Musique au front
Chants publiés par le bulletin des Armées
La Guerre Européenne, chansons
Pierre Sellier, 1892 -1949
Le 7 novembre 1918, le cessez-le-feu retentit à sept heures du soir. La délégation allemande cède le passage au caporal Pierre Sellier qui a dans ses mains, le fameux clairon. Le son de ce dernier va annoncer officiellement la fin de la Première Guerre mondiale.
Dans les années d'après-guerre, le caporal Sellier va devenir célèbre. Des cartes postales à son effigie sont imprimées, il est de toutes les commémorations. Les Américains vont même lui proposer de faire une tournée aux Etats-Unis. Une offre qu'il déclinera. L'instrument a été donné au musée de l'Armées, aux Invalides.
Le 18 février 1926, remise de décorations aux Invalides
En 1926, Pierre Sellier est décoré de la légion d’honneur dans la cour des Invalides et fait don de son instrument au musée des Invalides.
Le Journal, 19 février 1926
Le Matin, 19 février 1926
Le général Debeney félicite le caporal clairon Sellier
Le caporal clairon Sellier remet son clairon
au général Mariaux en présence des généraux Gouraud et Debeney
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Le clairon de Gérard Brazon
Le Clairon
Le clairon sonne au loin, forçant les fatigues.
Des regards morts sur des visages meurtris
Se lèvent, affirmant le doute, l’incompris.
Des larmes s’écoulent rompant l’immense digue.
C’est un soleil et non le temps d’une boucherie
Qui, ce jour, se lève. Des ombres s’avancent,
Le long des tranchées de la désespérance.
De la terre, s’ouvrent des bouches noires de caries.
Le clairon balaye les frontières de mort.
Des cris et des rires venant de l’ennemi,
Se mêlent aux joies de tous nos soldats amis.
Oubliés la haine, le désespoir et les torts.
Des tranchées sortent des hommes vivant sous terre,
L’uniforme invisible, ils regardent le ciel.
Le clairon sonne la fin des combats. Si fier.
Redonnant la vie, face au monde fou et cruel !
Les hommes titubent. L’officier devient le frère.
Les larmes écoulant le trop-plein de haine
Les rancunes, les frères morts laissés en terre
La guerre est finie. La paix entre en scène.
Ils reviendront dans leurs foyers, ces gueules cassées
Ces soldats d’une guerre civile. La Grande Guerre !
Guerre où l’Europe entière s’est suicidée
Apportant un siècle de lutte et de misère.
Le clairon sonne la fin des combats, la paix !
L’avenir porte un nom. L’espoir d’une autre vie !
Une vie qui retrouve un prix. Souvent oublié !
Ce jour a un autre goût. La guerre est finie
Gérard Brazon
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Chanson créée par Amiati à l'Eldorado, vers 1873
Paroles de Paul Déroulède mises en musique par Émile André
L'air est pur, la route est large,
Le Clairon sonne la charge,
Les Zouaves vont chantant,
Et là-haut sur la colline,
Dans la forêt qui domine,
Le Prussien les attend - Variante : "On les guette, on les attends."
Le Clairon est un vieux brave,
Et lorsque la lutte est grave,
C'est un rude compagnon ;
Il a vu mainte bataille
Et porte plus d'une entaille,
Depuis les pieds jusqu'au front.
C'est lui qui guide la fête
Jamais sa fière trompette
N'eut un accent plus vainqueur;
Et de son souffle de flamme,
L'espérance vient à l'âme,
Le courage monte au cœur.
On grimpe, on court, on arrive,
Et la fusillade est vive,
Et les Prussiens sont adroits - Variante : "Et les autres sont adroits."
Quand enfin le cri se jette:
" En marche! A la baionnette !"
Et l'on entre sous le bois.
A la première décharge,
Le Clairon sonnant la charge
Tombe frappé sans recours;
Mais, par un effort suprême,
Menant le combat quand même,
Le Clairon sonne toujours.
Et cependant le sang coule,
Mais sa main, qui le refoule,
Suspend un instant la mort,
Et de sa note affolée
Précipitant la mélée,
Le vieux Clairon sonne encor.
Il est là, couché sur l'herbe,
Dédaignant, blessé superbe,
Tout espoir et tout secours;
Et sur sa lèvre sanglante,
Gardant sa trompette ardente,
Il sonne, il sonne toujours.
Puis, dans la forêt pressée,
Voyant la charge lancée,
Et les Zouaves bondir,
Alors le clairon s'arrête,
Sa dernière tâche est faite,
Il achève de mourir.