Canalblog Tous les blogs Top blogs Emploi, Enseignement & Etudes Tous les blogs Emploi, Enseignement & Etudes
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
Visiteurs
Ce mois ci 4 906
Depuis la création 2 203 152
Archives
Newsletter
1 juin 2023

MUSIQUES DE LA GRANDE GUERRE : 1914-1918

Mots-clés :

chansons, hymne, Marche Lorraine, Roses de Picardie, Vive la France, La Française, musique, Camille Saint-Saëns,

Lire les articles : 

Chants publiés par le bulletin des Armées

La Grande Guerre en chansons et poésies

Chansons de la Grande Guerre

It's a Long Way to Tipperary 

Lorraine 3 couleurs

 Vive la FR

La Première Guerre mondiale est associée à la première guerre totale. En cela toutes les couches de la société furent touchées par ce conflit long et meurtrier. Les musiciens furent nombreux à avoir contribué au répertoire militaire (harmonie ou fanfare) de cette période.

Les premiers concernés furent ceux qui prirent part au conflit, les « compositeurs combattants » tels Reynaldo Hahn, André Caplet, Jacques Ibert, Florent Schmitt ou Fernand Halphen.

Le second groupe compte les « Maîtres de la musique française », trop âgés pour prendre part au conflit, le plus prolixe d’entre eux étant Camille Saint-Saëns. C’est un groupe très important de musiciens-militaires qu’il faut évoquer enfin : Joseph Allazard, Gabriel Allier, Guillaume Balay, Alexandre Courtade, Clément Mougeot, Gabriel Parès, etc. 

Hymne à la Paix opus 159, paroles J. L. Faure, musique Camille Saint-Saëns. 

À près de 80 ans le « vieux » et célébré Maître Camille Saint-Saëns (1835-1921) voit en la guerre de 1914 une espérance se concrétiser.

Fondateur en 1871, de la Société nationale de musique, dont le but est de favoriser la diffusion des œuvres écrites par les compositeurs français contemporains dans un contexte de défaite face à la Prusse, adversaire acharné de la musique allemande et du wagnérisme, la guerre est pour lui synonyme de Revanche au nom d’un patriotisme marqué.

Il produit de nombreuses chansons militantes de Hail California en 1915 à l’ Hymne à la Paix en 1918

  • 1915, Hail California, chœur avec orchestre
  • 1915, La Cendre rouge, sur un poème de G. Docquois
  • 1915, La Française, sur un poème de M. Zamacois
  • 1915, Ne l'oubliez pas, sur un poème de Mme pour Regnault
  • 1915, Vive la France, sur un poème de P. Fournier
  • 1917, Honneur à l'Amérique, sur un poème de P. Fournier
  • 1918, Vers la victoire, opus 152, sur un poème de P. Fournier
  • 1918, Victoire, sur un poème de P. Fournier
  • 1918, Marche interalliée opus 155, pour piano à quatre mains
  • 1918, Hymne à la Paix, opus 159, sur un poème de J. L. Faure, chœur avec orchestre

Cet ensemble d’oeuvres forme un véritable cycle rendu cohérent par le seul nom de
Saint-Saëns et couvrant la période de la Grande Guerre.

Hymne a la Paix

L' Hymne à la Paix (op. 159) a été composé pour chant et piano sur un texte de Jean-Louis Faure :

" Sonnez, sonnez toujours !

Clairons de la Victoire !

Sonnez !

Voici la Paix dans son manteau de gloire "…

La partition est en si bémol majeur, marqué Allegro eroico,
C'est une des toutes dernières œuvres de Camille Saint-Saëns, qui en dirige la première
audition, dans sa version avec orchestre, le 14 octobre 1920, au Trocadéro, lors d'un festival
en son honneur.  

Roses de Picardie de Frederic Edward Weatherly et Haydn Wood

 Roses de Picardie

Composée par Haydn Wood (1882-1959) en 1916 pour un auditoire avant tout britannique, la chanson Roses Are Shining in Picardy (1916) devenue Roses of Picardy eut un succès fulgurant.

Traduite en français par Pierre d’Armor, elle est publiée dans le courant de l’année 1918.

L’auteur des paroles, Frederic Edward Weatherly (1848-1929) avocat anglais alors âgé de 66 ans, n’expliqua jamais sa réelle source d’inspiration, mais il ne pouvait ignorer en 1916 que cette région était le théâtre de combats dans lesquelles s’illustrèrent les troupes britanniques.

Si la fleur y est célébrée, le titre fait peut-être aussi allusion aux femmes aides
médicales volontaires anglaises pendant la Première Guerre Mondiale que l’on surnomme
alors "les Roses de Picardie".

Chanson d’amour, Roses de Picardie dit assez la nostalgie et l’envie d’évasion pour le soldat en ces tristes temps de violence.

Version française :

De ses grands yeux de saphir clair,
Aux reflets changeants de la mer,
Colinette regarde la route,
Va rêvant, tressaille, écoute.
Car au loin, dans le silence,
Monte un chant enivrant toujours ;
Tremblante, elle est sans défense
Devant ce premier chant d'amour :

« Des roses s'ouvrent en Picardy,
Essaimant leurs arômes si doux
Dès que revient l'Avril attiédi,
Il n'en est de pareille à vous !
Nos chemins pourront être un jour écartés
Et les roses perdront leurs couleurs,
L'une, au moins, gardera pour moi sa beauté,
C'est la fleur que j'enferme en mon cœur ! »

À jamais sur l'aile du temps
Depuis lors ont fui les ans...
Mais il lit dans ses yeux la tendresse,
Ses mains n'ont que des caresses,
Colinette encor voit la route
Qui les a rapprochés, un jour,
Quand monta vers son cœur en déroute
Cette ultime chanson d'amour :

« Des roses s'ouvrent en Picardy,
Essaimant leurs arômes si doux
Dès que revient l'Avril attiédi,
Il n'en est de pareille à vous !
Nos chemins pourront être un jour écartés
Et les roses perdront leurs couleurs,
L'une, au moins, gardera pour moi sa beauté,
C'est la fleur que j'enferme en mon cœur ! »

Version anglaise : 

She is watching by the poplars,
Colinette with the sea-blue eyes,
She is watching and longing and waiting
Where the long white road-way lies.
And a song stirs in the silence,
As the wind in the boughs above.
She listens and starts and trembles,
'Tis the first little song of love:

‘Roses are shining in Picardy,
In the hush of the silver dew,
Roses are flow'ring in Picardy,
But there's never a rose like you!
And the roses will die with the summertime,
And our roads may be far apart,
But there's one rose that dies not in Picardy!
'Tis the rose that I keep in my heart!’

And the years fly on for ever,
Till the shadows veil their skies,
But he loves to hold her little hands,
And look in her sea-blue eyes.
And she sees the road by the poplars,
Where they met in the by-gone years,
For the first little song of the roses
Is the last little song she hears:

‘Roses are shining in Picardy,
In the hush of the silver dew,
Roses are flow'ring in Picardy,
But there's never a rose like you!
And the roses will die with the summertime,
And our roads may be far apart,
But there's one rose that dies not in Picardy!
'Tis the rose that I keep in my heart!’

Les trois couleurs

Drapeauc 3 couleurs

Les trois couleurs sont communes aux drapeaux américains, anglais (y compris australiens, canadiens et néo-zélandais), français, monténégrins et russes (jusqu’en 1917). Si elles ont été très souvent associées sur le sol français pendant la Grande Guerre, les étendards tricolores côtoient ceux de nombreuses nations en guerre du côté allié : les Belges, les Italiens (depuis 1915), les Portugais, les Roumains (tous deux depuis 1916) et les Grecs en 1917.

Ces bannières s’opposaient à celles de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, de la
Bulgarie et de l’Empire ottoman. 

Affiche les 3 couleurs

Le défi tricolore

3 couleurs drapeaux

Les 3 couleurs29JPG

Nos 3 couleurs1

Nos 3 couleurs2

Nos 3 couleurs3

Les 3 couleurs1

Les 3 couleurs12JPG 

Marche Lorraine de Louis Ganne

La Marche lorraine est composée par Louis Ganne (1862-1923) pour la venue à Nancy
du Président Sadi Carnot lors de la XVIII e Fête fédérale de gymnastique qui se déroule les 5 et 6 juin 1892, dans un contexte de patriotisme revanchard. Les paroles de Jules Jouy et Octave Pradels (1842-1930) se concentrent surtout sur l’épopée de Jeanne d’Arc devenue libératrice du royaume de France. On y retrouve le thème mélodique de En passant par la Lorraine.

La chanson est vite intégrée dans le répertoire militaire officiel. Louis Ganne, compositeur célébré avec son opéra-comique Les Saltimbanques (1899) est aussi l’auteur du Père la Victoire (1888) qui sera associé dans l’immédiat après-guerre à l’hommage de la nation à l’égard de Georges Clémenceau.

Marche Lorraine1   Marche Lorraine4

Marche Lorraine3

Marche Lorraine2

Vive la France, mélodie pour chant et piano,

paroles de Paul Fournier (Paris, Éditions Durand), 1915.

Vive la France6

Vive la France7

Vive la France8

Vive la France9

Paul Fournier (1853-1935), juriste, élu membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1911, collabore plusieurs fois, dans la période de la guerre, avec Saint-Saëns.

Cette partition pourrait sembler un cri nationaliste naissant de la guerre, mis il n’en est rien, puisque dès 1893 Saint-Saëns avait déjà composé un Vive Paris, Vive la France, chant à l’unisson sur un texte d’Alfred Tranchant.

Vive la France1

Vive la France2

Vive la France3

Vive la France4

Le Retour de l’Alsace-Lorraine de Clément Mougeot 

Clément Mougeot (1856-1931) fait partie de ces militaires chefs de musique et compositeurs qui dotèrent les formations musicales qu’ils dirigeaient de pièces de concert et de marches.
Auteur d’opérettes et de vaudevilles militaires ( Le Régiment moderne sur les paroles de
Virgile Thomas et On gèle à la caserne sur des paroles de Frot), Mougeot est surtout connu
pour des marches essentiellement destinées aux Bataillons de Chasseurs Alpins encore
interprétées aujourd’hui ( Le Tram , L’Écho de la Rochotte , Le Passage du Grand Cerf ou Le Téméraire ).

Le Retour de l’Alsace-Lorraine porte un titre assez évocateur pour qu’il se passe de tout commentaire.

La Française, pour chant et piano, paroles de Miguel Zamacoïs.

 La Française1

La Française2

La Française3

 La Française, Chant héroïque de la Grande Guerre,

hymne de guerre composé en 1915 à la demande du journal le "Petit Parisien" 

par l'illustre maître Camille Saint-Saëns et le grand poète Miguel Zamacoïs.

Cet « hymne de guerre » fut composé en 1915 à la demande du journal le " Petit Parisien ". Fils du peintre espagnol Edouardo Zamacoïs (1841-1871), peintre lui-même, bachelier ès lettres, Miguel-Luis-Pascual de Zamacoïs (1866-1940) abandonna un jour la peinture pour passer du côté de l'écriture.

D'abord humoriste, il devient journaliste, romancier et librettiste.

On lui doit, entre autres, une adaptation en vers de la comédie de Shakespeare, Le Marchand de Venise, pour un opéra en 3 actes et 5 tableaux, musique de Reynaldo Hahn, créé au Théâtre national de l'Opéra, à Paris, le 29 mars 1935 sous la direction Philippe Gaubert.

On lui doit particulièrement un chant héroïque, La Française, mis en musique par Camille Saint-Saëns.

Source :

AFEEV Musiques-de-la-Grande-Guerre 

Commentaires