Avril 1917 : Ceux de Vimy
Mots-clés :
Vimy, Canada, Mary Riter Hamilton, bataille de la Crête de Vimy, tunel de Vimy, mémorial, Somme,
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David B. Milne, peintre, graveur et écrivain canadien
Les Canadiens (byng boys) pendant la Grande Guerre
Vimy aujourd'hui, vue sur le bassin minier
Le Cri du Poilu, 1 mai 1937
C’est en octobre 1916 qu’est prise la décision de transférer tout le corps canadien (quatre divisions d’infanterie et unités de soutien) du front de la Somme vers le nord dans le secteur d’Arras, en avant de la crête de Vimy. Dans le cadre de l’offensive britannique d’Arras en avril de l’année suivante, le CEC doit s’emparer de la crête. Celle-ci est importante pour les Allemands qui l’ont investie dès le début de la guerre. En 1915, les Français tentent en vain de la reprendre, enregistrant des pertes de 100.000 hommes.
Cette photo prise après la prise de la crête de Vimy,
est une vue, vers l'est, de la plaine de Douai.
Le point d'observation occupé par les soldats du premier plan témoigne de l'importance stratégique de la crête de Vimy.
Preuve de son importance stratégique, la crête constitue un observatoire par excellence. Avec des jumelles, on peut observer la région dans un rayon d’environ 35 km. Dans ce contexte, il faut que les Canadiens préparent et répètent soigneusement leur attaque. Par exemple, ont été reproduites des maquettes géantes du front d’assaut ; les troupes reçoivent des formations particulières, l’armement est adapté, etc.
Les canadiens n’ont pas négligé la préparation de leur approche :
Onze souterrains d'une longueur totale de six kilomètres sont aménagés pour permettre aux troupes d'accéder aux premières tranchées à couvert.
D'autres tunnels situés sous les défenses allemandes sont remplis d'explosifs ; l'heure venue, on fera tout sauter.
Tunnel de Vimy
Presque toutes les positions de batteries allemandes sont connues grâce aux photos aériennes, aux rapports des observateurs aériens, aux dispositifs de repérages visuels (éclairs des coups de départ) et acoustiques et aux raids de tranchées.
Le bombardement préliminaire commence le 20 mars, mais une partie des batteries canadiennes demeurent silencieuses pour masquer la force réelle. Le 2 avril, le bombardement s'intensifie ; trois villages (Thélus, Farbus et Givenchy) à proximité de la crête sont rasés, les tranchées dévastées de manière à empêcher les Allemands de les occuper le jour de l'assaut.
Dans les derniers jours du bombardement préliminaire, les installations de communication ennemies sont visées de manière à l'obliger à utiliser des coureurs pour relayer les ordres, amenuisant sa vitesse de réaction. En outre, le ravitaillement des défenseurs devient presque impossible ; il faut maintenant six heures à la soupe pour franchir une distance qui se faisait en quinze minutes auparavant, de sorte que les hommes de l'avant mangent froid, lorsque bien entendu la soupe se rend jusqu'à eux.
Durant l’assaut les zones d’abris sont martelées : les abris survivent à 10 m de profondeur, mais l’infanterie se fait massacrer quand elle en sort ….
À 5 h 30 le matin du 9 avril, les mines sont mises à feu et près de 1000 canons crachent la mort, les uns pour ménager des ouvertures dans les barbelés, les autres pour faire taire les batteries allemandes.
Pendant les trois premières minutes, les canons tirent trois obus/minute sur les tranchées avancées de l'ennemi, puis toutes les trois minutes, le tir est prolongé de 90 m.
Quelques canons et des mortiers fournissent un écran de fumée.
À 5h30, le matin du 9 avril 1917, les quatre divisions canadiennes, avançant ensemble pour la première fois, prennent d’assaut la crête de sept kilomètres de largeur et s’en emparent, à l’exception de deux positions qui tombent trois jours plus tard. Lors de cette attaque, le 22e bataillon, au grand dam de son commandant, agit en soutien direct des vagues d’assaut à quelques dizaines de mètres en arrière. La tâche des Canadiens-Français consiste à « nettoyer » les tranchées ennemies pour s’assurer qu’aucun fantassin adverse n’en ressorte et ne tire dans le dos des vagues d’assaut. Le bataillon capture ainsi cinq mitrailleuses et fait plus de 500 prisonniers. Durant sa participation à différents engagements dans ce secteur, le 22e a beaucoup moins de pertes qu’à Courcelette ou à la Tranchée Régina. On recense à Vimy un peu moins d'une centaine d’hommes tombés du 9 au 12 avril 1917.
La prise du « bourgeon » … À gauche, la 4e Division a moins de terrain à parcourir que ses voisines, mais c'est elle qui attaque les positions les plus fortes. Là se trouvent les points les plus élevés de la crête, la cote 145 et une petite hauteur juste au nord (le "Bourgeon"), et ces hauteurs verrouillent le nord du dispositif allemand.
Comme on peut s'y attendre, les défenses y sont particulièrement solides. Le premier assaut contre la cote 145 est repoussé et il faut faire donner les réserves ..
On s'empare alors d'une partie du sommet, mais les pertes atteignent 50 % dans certains bataillons.
Au petit matin la position est prise.
La bataille a coûté 3.600 tués et 7.000 blessés canadiens.
Le Miroir, 29 Avril 1917
Les Canadiens s'établissent sur la crête de Vimy, 9 ou 10 avril 1917.
L'artillerie
Sur cette saisissante photo nocturne prise derrière les lignes canadiennes sur la crête de Vimy, un canon de la marine britannique tire pour appuyer l'attaque canadienne. Un millier de canons et de mortiers alliés pilonnèrent la crête avant l'assaut, période appelée par les défenseurs allemands la « semaine de souffrance ».
Tir d'artillerie
Char britannique traversant une tranchée allemande sur la crête de Vimy. Les huit chars à la disposition des Canadiens à Vimy tombèrent en panne ou furent détruits par les tirs ennemis. Les chars, qui étaient lents, n'en étaient pas moins utiles pour écraser les barbelés, effrayer l'ennemi et appuyer l'infanterie.
Tank Mark II n° 598 accompagnant l'infanterie durant l'assaut de Vimy, 9 avril 1917.
Dans la tranchée
Trou d'obus
La logistique
Les blessés
Secours à un camarade
Secours à un aviateur
Transport de blessé
Les morts
Mémorial
L'Ouest-Eclair, 11 Avril 1917
Vimy bourg en 1917
Vimy, vu par les artistes
Voir l'article :
Cimetière sur la crête de Vimy (A Cemetery on Vimy Ridge)
Estampe par Lieutenant Frederick Thwaites Bush
Ce croquis représente un monument commémoratif au fond d'un cratère d'obus pour les soldats de la 2e division canadienne tombés au combat pendant la bataille de la crête de Vimy.
Les Britanniques ont utilisé des chars pour la première fois pendant la bataille de la Somme, le 15 septembre 1916. Le char ne s’est pas avéré une arme susceptible de donner la victoire à coup sûr, comme promis par certains de ses partisans, mais il a appuyé l’infanterie en détruisant les barbelés et en franchissant les défenses fixes.
Le char et l’infanterie qui l’accompagne, qui ne sont pas représentés à l’échelle, foncent ici sur une position d’artillerie allemande.
Les affiches canadiennes
Voir l'article :
Les canadiens à Vimy de Eric Labayle
S’il est un peuple qui a également payé un lourd tribu à la victoire, c’est bien le peuple canadien : le Mémorial de Vimy est là pour rappeler le sacrifice de ses 60.000 morts. Seul succès des offensives alliées de 1917, l’assaut victorieux sur la crête de Vimy, le lundi de Pâques 9 avril 1917, fut le début d’une série de victoires qui fit du corps expéditionnaire canadien «la plus formidable machine de guerre».
Un document sobre, illustré de photographies de grande qualité, qui nous mène à travers les champs de l’Artois, de l’hiver 1916 jusqu’à nos jours.
Sommaire :
- LA BATAILLE DE VIMY OU LA NAISSANCE D'UNE NATION
- Vers une relance de la guerre ?
- L'importance de la crête de Vimy
- Le corps canadien en Artois (octobre 1916-avril 1917)
- LA PREPARATION DE LA BATAILLE (JANVIER-AVRIL 1917)
- Des Canadiens imaginatifs
- Un grand effort logistique
- La " semaine de souffrance "
- LUNDI 9 AVRIL 1917 AU MATIN : L'ASSAUT
- Le barrage roulant
- La capture des premiers objectifs
- Dans le secteur de la 1st Division
- Dans le secteur de la 2nd Division
- Dans le secteur de la 3rd Division
- Dans le secteur de la 4th Division
- LE BILAN DE LA BATAILLE (9-12 AVRIL 1917)
- Victoire tactique ou stratégique ?
- Une victoire politique
- Derniers soubresauts de la bataille
- Les Canadiens après Vimy
- La bataille de la Scarpe
- LA BATAILLE DE VIMY AUJOURD'HUI
- Le parc mémorial de Vimy
- Un mémorial grandiose
- Une visite du parc
- Les autres mémoriaux canadiens
Elle est l’un des points stratégiques d’importance capitale pour l’Allemagne. De son sommet, on voit tout ce qui se passe dans les tranchées ennemies, et elle protège aussi les mines de charbon de Lens servant à l’économie allemande. Prise par les Allemands au début de 1914, elle fut transformée en forteresse quasiment imprenable. Trois rangées de tranchées protégées par des ceintures de barbelés couvrent le versant occidental de la crête. On retrouve tout au long de celle-ci d’imposantes redoutes en béton et des abris étanches à l’eau souvent munis du téléphone et de l’électricité. Unréseau de chemin de fer permet un ravitaillement rapide en munitions etnourriture.
De plus, en deux ans d’occupation, les défenseurs ont creusé un important réseau souterrain miné permettant de faire sauter l’ennemi en approche par en dessous. Durant les deux années (1914-16) précédant la tentative des Canadiens de s’emparer de la crête, les Français et les Britanniques ont perdu plus de 150 000 hommes lors de nombreux assauts avortés.
Comme l’a fait remarquer un fantassin par la suite, Vimy « était le point central d’un immense cimetière ».