Les Canadiens (byng boys) pendant la Grande Guerre
Mots-clés :
Vimy, Ypres, Somme, Passchendaele, Festubert, St-Julien, Canada, byng boys, Courcelette, Canadiens,
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Le Canada pendant la Grande Guerre
JM Sketchbooks, les caricatures
Les Canadiens à Vimy
Monument commémoratif de guerre du Canada
Peintures canadiennes et britanniques
Réalisée en français et en anglais, cette affiche voulait encourager le recrutement en soulignant la résistance héroïque des Canadiens lors des batailles de Saint-Julien (Ypres) et Festubert.
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http://www.museedelaguerre.ca/premiereguerremondiale/
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Les Canadiens ont largement contribué à la Première Guerre mondiale, voir les principales batailles :
- Bataille d’Ypres, 1915
- Bataille de la Somme (dont Beaumont-Hamel), 1916
- Bataille de Vimy, 1917
- Bataille de Passchendaele, 1917
- Batailles d'Amiens, d'Arras, canal du Nord, 1918
Sir Arthur Currie, 1875-1933
Sir Arthur Currie
Peinture par Sir William Orpen
Collection d'art militarie Beaverbrook
Currie, qui commanda le Corps canadien de juin 1917 à 1919, est généralement considéré comme l'un des meilleurs généraux de la guerre. Il a posé pour ce tableau de sir William Orpen en 1919, et il a plus tard écrit qu'il le détestait au plus haut point.
Currie avait 43 ans à ce moment-là.
Le lieutenant-général sir Arthur Currie fut nommé commandant du Corps canadien en juin 1917. Planificateur soucieux du détail, il refusa d'envoyer ses troupes au combat sans une préparation minutieuse. Les Canadiens ne perdirent jamais une bataille sous le commandement de Currie, même s'il était dépourvu de charisme et ne fut jamais populaire auprès de ses soldats.
Après la guerre, il devint recteur de l'Université McGill, à Montréal.
La bataille de Saint-Julien près d'Ypres
À l’instar des combattants européens, les soldats canadiens qui étaient déployés dans le secteur d’Ypres en Belgique, au printemps de 1915, avaient fait face à la terrible réalité de la guerre de positions. Face à un ennemi situé souvent à moins de cent mètres, dans des tranchées remplies d’eau, sous les obus s’abattant sporadiquement, les Canadiens avaient expérimenté une forme de guerre qui était radicalement loin de l’image glorieuse qu’ils s’en étaient faite, ou qui leur avait été inculquée.
Ce baptême du feu dans les tranchées du sinistre saillant d’Ypres, en avril 1915, avait d’autant été plus pénible, car les Canadiens avaient goûté à une nouvelle médecine, soit celle de l’arme chimique. Profitant d’un vent favorable, les Allemands avaient en effet lâché, le 22 avril, plus de 150 tonnes de gaz de combat sous forme de chlore vers les positions tenues par les troupes canadiennes et françaises. En dépit de l’évidente panique causée par cette arme encore méconnue, les Canadiens avaient été obligés de combattre sous ces gaz. Improvisant des moyens plus que rudimentaires pour se protéger (en urinant par exemple dans un mouchoir-tampon appliqué sur la bouche), les soldats de la 1ère Division avaient perdu la moitié de leurs effectifs en infanterie en attaques et contre-attaques (6,000 hommes sur 12,000). Ils étaient ainsi parvenus à colmater une brèche de plus de cinq kilomètres qui s’était ouverte au moment de l’assaut allemand.
Premier coup d'oeil sur Ypres (First Glimpse of Ypres)
Peinture par Lieutenant Cyril Henry Barraud
L'abri sommaire de soldats, à gauche, fait contraste avec les ruines de la Halle aux draps d'Ypres, que les Canadiens défendirent au cours de la deuxième bataille d'Ypres, en avril 1915. Le nuage de fumée donne à penser qu'un obus vient d'exploser dans la ville.
Bataille de Courcelette (Battle of Courcelette)
Peinture par Louise Alexander Weirter
Comme l'observateur dans l'arbre au premier plan à droite, le peintre Louis Weirter fut témoin comme soldat de cette bataille de la Somme. Sa peinture montre le chaos et la complexité des combats sur le front occidental, et l'emploi de la tactique interarmes. La prise de la ville en ruine de Courcelette, en France, le 15 septembre 1916 fut une victoire canadienne importante. Ce fut également la première fois que des chars (au premier plan, à gauche) furent utilisés au combat.
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Seconde bataille d'Ypres : 22 avril - 25 mai 1915
La bataille de la Somme
Du vieux front des Flandres, les troupes du lieutenant-général Byng devaient se déployer à la fin août, plus au sud, sur ce front de la Somme où l’on se battait déjà depuis des semaines. La reprise de l’offensive était dictée pour le 15 septembre, mais entre la fin août et cette date, les troupes canadiennes avaient déjà perdu près de 3,000 hommes, seulement pour tenir leur ligne de front. Au matin du 15 septembre, le Corps donnait l’assaut quelque peu à l’ouest du village de Courcelette, sur un front de plus de deux kilomètres de large. Précédés par un tir de barrage d’artillerie relativement bien réglé, les soldats canadiens, assistés pour la première fois de quelques chars d’assaut, s’étaient rués vers Courcelette et les environs. Cette première journée de l’offensive du 15 septembre s’était bien passée, mais les Allemands avaient fortement réagi en lançant plus d’une douzaine de contre-attaques dans Courcelette et les villages aux alentours. Pendant trois jours et trois nuits, les soldats canadiens, en particulier les Canadiens français du 22 bataillon, s’étaient battus avec l’énergie du désespoir.
Plus encore qu’à Ypres, c’est sur la Somme que les Canadiens s’étaient vus véritablement confirmés dans leur réputation de troupes de choc. Cette notoriété allait pour ainsi les précéder pour le restant de la guerre. Dans tous les coups durs où seraient engagées les forces britanniques, les Canadiens dirigeraient fréquemment l’assaut. Désormais retirés du champ de bataille de la Somme en cette fin de 1916, les Canadiens se verraient offrir l’opportunité de soutenir leur nouvelle réputation. Déplacées plus au nord, toujours en France, les troupes, sous le commandement britannique, avaient reçu une mission précise pour la prochaine offensive du printemps de 1917 : capturer la crête de Vimy.
Peinture par Capitaine Kenneth Keith Forbes
Collection d'art militaire Beaverbrook
Un obusier canadien de 6 pouces appuie des troupes britanniques lors de l'attaque de Thiepval le 16 juillet 1916, au cours de l'offensive de la Somme. L'artiste rend l'épuisement des artilleurs, qui semblent au poste depuis des heures. Une exposition prolongée au bruit et aux chocs des tirs faisait éclater les tympans et abîmait l'ouïe. La plupart des artilleurs devenaient au moins partiellement sourds.
Born in Toronto, Captain Kenneth K. Forbes was the son of the well-known Canadian portraitist John Colin Forbes. He studied art at the Newlyn and Hospitalfield House schools in the United Kingdom. At the outbreak of war in 1914, the 22 year-old Forbes, who was already recognized as a talented artist, enlisted in the 10th Battalion, Royal Fusiliers. After seeing considerable service at the front – during which time he was commissioned from the ranks, received both gas and shrapnel wounds, and was twice mentioned in dispatches – Forbes was appointed an official Canadian war artist in 1918. In this painting, Forbes captures the exhaustion of the gunners, who appear to have been firing for hours. Prolonged exposure to the noise and shock artillery fire would rupture ear drums and ruin hearing. Most gunners suffered at least partial deafness as a result of their war service.
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1916, la bataille de la Somme
La bataille de Vimy
Pour capturer la crête, le matériel allait être important, mais, par-dessus tout, les Canadiens savaient qu’il fallait carrément réinventer la manière de faire la guerre dans les tranchées. Dès octobre 1916 (alors que la bataille de la Somme n’était pas tout a fait terminée), les trois premières divisions du Corps canadien (bientôt rejointes par la 4e) étaient arrivées dans le secteur, au bas de la pente, face à face aux Allemands bien retranchés sur les hauteurs. Pour l’emporter, il fallait non seulement apprendre des erreurs passées, mais également copier en partie les techniques allemandes. Pour ce faire, les Canadiens avaient élaboré une incroyable logistique. Des tunnels, des voies ferrées, des reproductions à ciel ouvert des tranchées ennemies sous forme de maquettes, tout était bon pour enseigner à chaque soldat qu’elle allait être sa mission le moment venu. C’était cette notion de « pédagogie militaire » qui allait distinguer la bataille de Vimy des précédentes dans lesquelles avaient été engagés les Canadiens. Il fallait par ailleurs tout savoir du dispositif ennemi. Les reconnaissances effectuées par des raids dans les tranchées allemandes avaient permis d’amasser de précieuses informations, mais le rôle de l’aviation était tout aussi crucial en photographiant le front, les lignes de communication, les positions d’artillerie, etc.
Le sommet de la crête de Vimy (The Crest of Vimy Ridge)
Peinture par Gyrth Russell
Au bord de la crête de Vimy. Gyrth Russell. Musée canadien de la guerre.
Un soldat solitaire approche du sommet de la crête de Vimy en février 1918 dans cette oeuvre de Gyrth Russell, un des nombreux artistes de guerre canadiens qui ont représenté ce lieu symbolique.
Après la prise de la crête par les Canadiens en avril 1917, les Allemands ne la reprirent jamais.
Voir l'article :
Avril 1917 : Ceux de Vimy
La bataille de Passchendaele
Passchendaele restera toujours un nom associé à un véritable cauchemar pour les troupes canadiennes. C’était comme si on avait oublié les leçons tactiques et stratégiques de Vimy pour replonger dans la guerre d’usure. Rappelons que, dès le départ, le lieutenant-général Arthur Currie Currie avait questionné la pertinence de poursuivre une offensive qui s’enlisait depuis quelques semaines. Les Canadiens n’avaient pas perdu la bataille, mais le prix payé par rapport aux gains obtenus était plus que dérisoire, peut-être même pire que sur la Somme encore. La bataille de Passchendaele avait également eu ceci de particulier (et probablement de « bénéfique »), c’est que, pour la première fois, le Premier ministre canadien Robert Borden avait ouvertement protesté auprès de son homologue britannique Lloyd George que si les Canadiens étaient à nouveau impliqués dans un autre bain de sang de la sorte, alors la participation active du Dominion aux futures opérations pourrait être remise en cause. On peut penser qu’il y avait eu une « canadianisation » progressive du Corps, et ce, tant au niveau de la manière de guerroyer que de la formation d’une identité nationale.
Artilleurs dans la boue, Passchendaele (Canadian Gunners in the Mud, Passchendaele)
Peinture par Lieutenant Alfred Theodore Joseph Bastien
Les terribles bombardements et la pluie incessante transformèrent le champ de bataille de Passchendaele en une mer de boue.
Ici, un groupe d'artilleurs tente péniblement de désembourber un chariot.
Affiche du film de Martin Marix Evans
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Troisième bataille d'Ypres : du 31 juillet au 10 novembre 1917
Voir les documents :
Canadiens dans le saillant d'Ypres
http://www.collectionscanada.ca/02/020152_f.html
Canal du Nord
Canadiens au canal du nord, 27 septembre 1918
Bilan
La Grande Guerre aura coûté au Canada quelque 65.000 soldats tués et plus de 180,000 blessés. Les Canadiens avaient commencé à guerre à Ypres, en 1915, sous un commandement britannique. Les troupes étaient alors inexpérimentées et les années qui avaient suivi leur avaient appris comment il fallait faire la guerre. En 1918, au moment de s’arrêter à Mons, ces mêmes hommes étaient dirigés par des Canadiens et ils constituaient une force combattante d’élite qui n’avait plus rien à prouver. Il ne faut pas oublier que l’effort consenti par le Canada avait d’autant plus été remarquable, car la nation ne comptait que huit millions d’âmes en 1914. De ce nombre, 650,000 individus avaient participé au conflit et un peu plus de 10 % n’étaient pas revenus.