L'arc de triomphe de Proyart (80)
Mots-clés :
Proyart, Castelnau, monuments aux morts, arc de triomphe, Gourdon, Poilus, Croix de guerre, bataille de la Somme, casque Adrian, inauguration,
Lire les articles :
Monuments aux morts en France.
Monument des Saint-cyriens, morts au champ d’honneur
Des poilus dans le catalogue des fondeurs
Maxime Réal del Sartre, sculpteur de monuments aux morts
C'est à Proyart, petit village de la Somme de 700 habitants
que se situe le monument aux morts le plus cher de France.
Présentation
Proyart est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.
Proyart a une population de 697 habitants en 2016 (625 habitants en 1911), avec une densité 52 hab./km² et une superficie de 986 ha.
Les habitants de Proyart sont les Proyartais et les Proyartaises.
Proyart se situe à une altitude maximum de 93 mètres.
Proyart pendant la Grande Guerre
L'une des premières batailles de la Première mondiale a lieu à Proyart le 29 août 1914, où 20.000 soldats français s'opposent à 80.000 Allemands, permettant de ralentir l'offensive allemande sur Paris.
Cette bataille, où 3.000 soldats meurent, met en évidence l'inadaptation du service français de santé dans son organisation précédant la guerre, qui se révèle incapable de soigner les blessés et nécessite l'aide spontanée de nombreux civils. À la suite de cette bataille, l'armée allemande et l'armée française se déplacent en même temps vers l'est du Bassin parisien où a lieu la bataille de la Marne.
La commune se trouve dans la zone des combats de la bataille de la Somme, en 1916.
En 1918, Proyart est de nouveau victime des combats : les Allemands ont lancé le 21 mars l'offensive du Printemps et occupent de nouveau l'ensemble du plateau du Santerre. Ils enterrent leurs morts dans un cimetière, au nord du village. Proyart est finalement libérée le 9 août 1918. Après le conflit, le cimetière allemand, aménagé, devient le cimetière militaire allemand de Proyart.
La commune est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 le 27 octobre 1920.
Elle a également été décorée de la Croix de guerre 1939-1945 le 11 novembre 1948.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Proyart
Le monument aux morts
Le monument aux morts de Proyart ainsi que le terrain sur lequel il est édifié ont été offerts à la commune, en septembre 1924, par M. Edgar François, industriel, dont le fils avait été tué à la guerre. Une inscription à l'intérieur d'une des arcades en fait mention : "Monument offert à la commune de Proyart en souvenir de M. et Mme François-Normand". Comme le précise une autre inscription, des dons de la commune de la ville de Cognac, marraine de guerre, ont complété cette donation.
Construit dans l'axe de la demeure des donateurs, dans le prolongement du jardin, ce monument est sans aucun doute l'ensemble le plus imposant qui ait été édifié dans le département pour rendre hommage aux morts de la Grande Guerre.
Il présente la forme d'un arc de triomphe monumental sous lequel est placée la statue d'un soldat posant fièrement son pied sur un casque ennemi. Les piliers marquant l'entrée sont ornés de médailles militaires et couronnés par des casques.
Marbreries générales monuments aux morts
Cet ouvrage, tel qu'on peut le voir sur leur catalogue, a été fourni clés en main par les marbreries Gourdon de Paris, pour la somme de 320.000 francs (environ 320.000 euros).
Sur les faces latérales de l'arc, deux bas-reliefs en bronze représentent les soldats aux aguets puis à l'attaque ; deux autres bas-reliefs en calcaire symbolisent, l'un, la scène "Le Départ ", l'autre "La France reconnaissante".
Le matin du 28 septembre 1924 eut lieu la bénédiction du monument, suivie par la cérémonie civile l’après-midi. Gendarmes, sapeurs-pompiers, fanfare, enfants des écoles, officiels, anciens combattants et groupes allégoriques formaient le cortège qui parcourut les rues du village, ornées d’arcs de triomphe et de guirlandes de roses.
Devant le monument, après l’appel solennel des noms, suivirent les discours des diverses personnalités dont celui du général De Castelnau qui combattit les Allemands dans la Somme à la tête de la 2ème armée.
La presse locale salua avec enthousiasme cet Arc de triomphe. Ainsi le Journal d’Amiens du 25 septembre 1924 l’évoquait en ces termes : « On s´est souvent plaint de la banalité et de la pauvreté artistique des monuments élevés en maints villages français à la mémoire de leurs morts de la grande guerre. C´est là un reproche qu´on ne pourra faire sans injustice au grandiose arc de triomphe édifié à Proyart ».
Le bas-relief de marbre représentant le « Départ » fut jugé « profondément émouvant » la scène allégorique de la « France reconnaissante » d´une exécution parfaite. Les drapés sont d´une harmonieuse élégance. La physionomie de la jeune femme qui personnifie la France est d´une sereine beauté ».
|
Inventaire général du patrimoine culturel |
édifice / site |
Monument aux morts de la Guerre de 1914-1918 et de la Guerre de 1939-1945 |
localisation |
|
aire d'étude |
|
dénomination |
|
objets mobiliers |
|
époque de construction |
1er quart 20e siècle |
année |
1924 |
auteur(s) |
|
historique |
Ce monument de taille exceptionnelle, en forme d'arc de triomphe, a été offert avec le terrain qu'il occupe par M. et Mme Edgard François : il a été construit dans le prolongement du château des donateurs. Le conseil municipal reçut ce don en septembre 1924. Le monument a aussi bénéficié du soutien de la ville de Cognac, marraine de guerre de Proyart. Il fut inauguré le 28 septembre 1924 par le général de Castelnau, qui avait commandé l'armée de la Somme de septembre 1914 à août 1915. Bien que modèle du catalogue Gourdon, il est resté unique en France du fait de son coût élevé, 320.000 francs. L'accès au monument est marqué par un muret de pierre avec des piliers portant un décor de fonte : une croix de guerre en applique et un décor sommital en ronde-bosse représentant un casque posé sur un drapeau et une couronne de laurier. |
gros-oeuvre |
calcaire ; pierre de taille |
décor |
sculpture ; fonderie ; sculpture (étudiée dans la base Palissy) ; fonderie (étudiée dans la base Palissy) |
représentation |
couronne végétale ; croix de guerre ; armoiries, couronne, couronne végétale : palme, laurier, chêne, croix de guerre ; femme, couronne végétale |
|
sujet : couronnes de chêne et laurier, support : piliers de l'arche ; sujet : croix de guerre, support : listes de morts appliquées sur les piliers ; sujet : armes de la ville de Proyart couronnées et encadrées d'une couronne végétale en palme, laurier et chêne à laquelle est accrochée la croix de guerre, support : clef de l'arche ; sujet : deux victoires ailées tenant des couronnes de chêne et laurier autour des armes de Proyart, support : écoinçons de l'arche |
dimensions |
h = 900 ; l = 700 ; la = 320 hauteur : 11 m |
propriété |
propriété de la commune |
type d'étude |
enquête thématique régionale (Monuments aux morts de la Somme) |
rédacteur(s) |
Guerrini Dominique ; Guerrini Jean-Etienne ; Forstel Judith |
référence |
IA80000057 |
|
© Inventaire général |
enquête |
1990 |
date versement |
1997/06/02 |
date mise à jour |
1999/08/30 |
service producteur |
Conseil régional de Picardie - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel |
voir aussi |
Itinéraire du patrimoine |
Photographies anciennes
Photographies récentes
Vue générale
Les piliers marquant l'entrée sont ornés de la Croix de guerre,
couronnés par des casques Adrian.
Poilu vainqueur armé, le pied sur un casque à pointe
Les bas-reliefs ornant le monument sur la façade et les côtés, représentent des symboles :
- le départ en marbre de Carrare,
- la France reconnaissante en marbre de Carrare,
- des scènes du front en bronze.
Poilus à l'assaut
Poilus dans les tranchées
Le départ
La France reconnaissante
Inauguration du monument, 28 septembre 1924
Le matin du 28 septembre 1924 eut lieu la bénédiction du monument, suivie par la cérémonie civile l’après-midi.Gendarmes, sapeurs-pompiers, fanfare, enfants des écoles, officiels, anciens combattants et groupes allégoriques formaient le cortège qui parcourut les rues du village, ornées d’arcs de triomphe et de guirlandes de roses.
Devant le monument, après l’appel solennel des noms, suivirent les discours des diverses personnalités dont celui du général De Castelnau qui combattit les Allemands dans la Somme à la tête de la 2ème armée.
L'Echo de Paris, 29 septembre 1924