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Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
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8 novembre 2021

Le monument aux morts de Soissons

Mots-clés :

Soissons, Raoul Lamourdedieu, Albert Bartholomé, monuments aux morts, Charles VII, Jeanne d'Arc,

Lire les articles :

Les Fantômes de la Butte Chalmont à Oulchy-le-Château

Des poilus dans le catalogue des fondeurs 

 Représentations féminines sur les monuments aux morts

Le monument des « FANTÔMES »

Monuments aux morts en France

Monuments aux morts en Essonne

Monument à l'Amitié Franco-Américaine, Chaumont

 La Victoire et quatre allégories portent une flamme

 Monum Soissons25

 À SOISSONS IMMORTELLE

À SES ENFANTS TOMBÉS GLORIEUSEMENT POUR LA PATRIE

Ce monument en forme de pyramide à 3 degrés a été sculpté par Albert Bartholomé (1848-1928) pour les statues et par Raoul Lamourdedieu (1877-1953) pour les bas-reliefs.

Au sommet, 4 allégories portent une flamme.
Sur les faces du monument alternent des dédicaces et des listes de noms de victimes avec des bas-reliefs ayant pour thème,

en partie haute :

  • Des poilus avec leur équipement.
  • Une femme ailée, allégorie de la victoire.

en partie basse :

  • Le roi Charles VII et Jeanne d'Arc entrant dans Soissons le 23 juillet 1429.
  • Le célèbre épisode du Vase de Soissons en 486.
  • Une scène d'évacuation de la ville sous les bombardements.

Autour de la colonne, 4 statues se dressent :

  • 2 poilus en capote avec leur fusil.
  • Un bourgeois tenant un parchemin. L'inscription à ses pieds : " 1181, abolition des servitudes féodales à Soissons".
  • Un soldat tenant une épée. L'inscription à ses pieds : "923, carolingien défenseur de Soissons, capitale franque".

Sur les quatre faces du monument, des dédicaces et des listes de noms de victimes alternent avec des bas-reliefs sur lesquels est notamment représenté le célèbre épisode du vase de Soissons de 486.

Le monument est en pierre calcaire.

Hauteur : 12 m.

L'inauguration eut lieu le 21 Juillet 1935, en présence d'Albert LEBRUN, Président de la République.

Historique :

Le 2 mai 1913, la Ville de Soissons accepte le don de 150 000 F de Mme Pétrot, née
Labarre pour l'érection place Saint-Christophe d'un monument célébrant la ville et trois des
épisodes marquant son histoire :

  • le vase de Soissons,
  • le passage de Jeanne d’Arc,
  • les trois instituteurs fusillés en 1870.

Albert Bartholomé est chargé de l’exécution ; l’architecte est le sénateur Ermant.

1914 : l'allégorie de Soissons est terminée, elle passe la guerre dans l'atelier du sculpteur.

1919 : le conseil municipal de Soissons propose de la placer sur le monument aux morts confié à Raoul-Eugène Lamourdedieu.

Albert Bartholomé accepte à condition qu'on ne puisse voir les deux figures allégoriques en même temps.

1924 : mise en place du monument dont la statue de Bartholomé occupe le sommet, sans
inauguration.

1935 : juillet, l'allégorie de Soissons enlevée est érigée parc du quartier Saint-Crépin avec l'accord de Florence Bartholomé. Transport et nouveau socle : 28 000 F

1935 : inauguration du monument de Lamourdedieu

Quatre sentinelles entourent le monument : un Franc, un bourgeois de la commune du XIIe siècle et deux Poilus.

Les reliefs représentent :

  • en haut, les Poilus partant aux tranchées, la Victoire protégeant les défenseurs de la ville et un combat entre un lancier français et un uhlan, gisant terrassé.
  • en bas : le passage de Jeanne d’Arc à Soissons, les Soissonnais fuyant devant le bombardement, et le Vase de Soissons.

Le Monument est surmonté de 4 porteurs de Flamme.

L'allégorie primitive est parfois appelée Mme Bartholomé ou La Dame blanche.

La Dame blanche fut refusée par les anciens combattants ; elle fut remplacée par les quatre porteurs de flamme de Lamourdedieu. 

Lire le document :

Monument aux morts Soissons

Photographies anciennes du monument, Place Centrale :

Monum Soissons12

Monument surmonté par l'allégorie primitive appelée

Mme Bartholomé ou La Dame blanche.

Monum Soissons10

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Monum Soissons9

Monum Soissons13

Photographies actuelles, Place Fernand Macquigny

Monum Soissons17

La Victoire et au-dessus quatre allégories portent une flamme.

Monum Soissons26

Monum Soissons6

Monum Soissons4

Monum Soissons2

Monum Soissons5

 Les quatre allégories portant une flamme.

Monum Soissons1

L'épisode du Vase de Soissons

Monum Soissons21

 Le roi Charles VII et Jeanne d'Arc entrant dans Soissons, le 23 juillet 1429

Monum Soissons15

Jeanne d'Arc et le roi Charles VII

Monum Soissons19

Monum Soissons16

Le bourgeois

Inscription à ses pieds :

"1181, abolition des servitudes féodales à Soissons".

Monum Soissos41

 Scène d'évacuation de la ville de Soissons sous les bombardements

La légende du Vase de Soissons

Monum Soissons7

Monum Soissons11

Lire le document :

https://fr.calameo.com/read/001036333795026b12843

La Presse

Soissons monum 3

 Excelsior, 22 Juillet 1935

 Soissons Petit Jour2    Soisoons Petit Jour3

Soisoons Petit Jour1

Le Petit Journal, 22 Juillet 1935

OE Soissons2    OE Soisson3

OE Soissons1

L'Ouest-Eclair, 22 Juillet 1935

Les sculpteurs

Albert Bartholomé n'aborde la sculpture qu'en 1886 pour s'y consacrer entièrement, développant une technique mêlant la simplicité à l'émotion contenue, proche de l'atticisme paisible des figures d'un Pierre Puvis de Chavannes. Il conçoit toutefois un univers singulier et élégiaque qui s'inscrit dans le contexte du symbolisme des années 1890.

Son chef d'œuvre, le Monument aux morts du cimetière du Père-Lachaise à Paris, appelé aussi par l'artiste Porte de l'au-delà, reflète l'idéalisme et le questionnement métaphysique de toute la fin de siècle. Cette sculpture monumentale et spectaculaire, à laquelle l'artiste a travaillé pendant de longues années, lui apporte la célébrité.

Il expose avec Puvis de Chavannes à la Libre Esthétique et les deux hommes se rencontrent à la Société nationale des beaux-arts, dont Puvis de Chavannes est le président et où Bartholomé expose dès 1891 et fait partie de la commission d'examens avec René de Saint-Marceaux et Constantin Meunier.

Au début de la Première Guerre mondiale, en 1915, il réalise le dessin définitif de la croix de guerre qui honorera des milliers de soldats.
En 1918, il organise une exposition de cartons préparatoires de Puvis de Chavannes, dans une salle consacrée aux grands artistes présidents de la Société nationale des beaux-arts, avec Edgar Degas et Auguste Rodin.

Albert Bartholomé est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (4e division). Son gisant en pierre a été sculpté par Henri Bouchard.

https://monumentsmorts.univ-lille.fr/auteur/905/bartholomepaulalbert/

 Lamourdedieu

Raoul Lamourdedieu

La  connaissance indispensable, essentielle des matières propres à rendre au plus près les divers modes d'expression que se propose un artiste, voilà ce que le sculpteur doit acquérir, ce qu'il doit avant tout posséder.

De son choix judicieux dépend à la fois la durée de son oeuvre autant que sa qualité.

La sculpture créera seulement du médiocre si l'invention, l'âme profonde, la force suggestive ne se trouvent honnêtement établis sur les solides bases constituées par la science même du métier, par l'aptitude à discerner, sans erreur la valeur matériau d'un bloc.

Raoul Lamourdedieu est un de ces sculpteurs qui, jamais, ne méconnaissent cette valeur, qui toujours s'appliquent, par la conscience et par amour, à discriminer, pour les bien employer, les pierres de France.

« Elles sont, me disait un jour Lamourdedieu, elles sont, ces pierres de France, en nombre important, en infinies variétés, notre pays est le plus riche en pierres de sculpture, des pierres tendres aux pierres les plus dures. C'est peut-être là une des multiples raisons qui font que, depuis huit siècles, la statuaire française a pu produire, sans solution de continuité, ses nobles et purs chefs-d'oeuvre... »

Souvent, les marbres étrangers ont servi à nos artistes, alors que nos Pyrénées—faut-il citer les beaux marbres de Saint-Béat — auraient pu les satisfaire. Nos pierres tendres, celles des Charentes, en particulier le sireuil, celles de Normandie, en particulier la pierre de Caen sont incomparables.

Nos pierres demi dures peuvent, à juste titre, montrer leurs lettres de noblesse ;

la Maison Carrée à Nîmes, n'a-t-elle pas été bâtie avec une pierre du pays nimois. appelée pierre de Lens ? Et cette pierre de Lens a pour égale la pierre-de-Vilhonneur, qui vient des pays charentais, et la pierre de Chauyigny, qui s'extrait du sol poitevin. 

Pour les pierres dures, les préférences peuvent aller des granits de Bretagne, des Vosges ou d'Auvergne au fameux granit de Sidobre qu'on trouve dans le Tarn ; de l'échaillon, pierre extrêmement dure de l’lsère, à ces deux autres pierres dures qu'emploie le plus souvent Lamourdedieu et qui sont le pouillenay, originaire de Bourgogne, et la pierre d’Euville, originaire de Lorraine. 

J'aime la matière rebelle pour la vaincre me disait Lamourdedieu ; j'aime l'étudier, l'essayer, la travailler, en faire mon amie soumise et qui sait peut-être reconnaissante ! 

Reconnaissante ?  Parce que Lamourdedieu la veut durable dans la solidité de sa masse, dans la permanence de ses détails sculptés. Allez voir la Fontaine de la place d’Auteuil que Lamourdedieu mit trois années à exécuter, qui fut livrée à la ville de Paris en 1911, et ne fut érigée qu'en 1924. Il semble à la regarder, qu'elle sorte seulement aujourd'hui de l'atelier, tant elle apparaît dans l'intégralité de sa « fleur ».

Ce monument fut taillé dans la pierre d'Euville cette pierre, Lamourdedieu l'a traitée de façon à la rendre invulnérable aux intempéries, c'est-à-dire au temps même, il a pour ce faire, bouché les petits pores au mastic d'Ill, ensuite il a poncé au grès et à l'eau. Vingt ans ont passé, allez voir là Fontaine de la place d'Auteuil, allez au Petit Palais voir la Fécondité, à laquelle Lamourdedieu a fait subir le même traitement. 

Lamourdedieu est un statuaire fou de la pierre, comme tel peintre fut fou de dessin. Il aime la pierre jusqu'à bannir, presque toujours la terre à modeler, la mise au point et la venue du praticien. 

Il peut, à la vérité, faire dégrossir son bloc, mais partisan de la taille directe, c'est lui-même qui « tape dans le tas », afin de créer, lentement, savamment, amoureusement les plans puissants et larges, les profils justes, sur lesquels la lumière promènera ses blondeurs. Ah ! comme j'ai compris après les avoir surprises, observant en Lamourdedieu, les profondes joies qu'il ressent à faire jouer les éclairages sur la pierre, autant qu'à caresser, en tactiliste averti, les formes nées sous son ciseau ! 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5655663z/f58.image.r=lamourdedieu?rk=21459;2#

Voir les liens : 

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=02722_4 

https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/59066/soissons-presdeleglise/

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