Mots-clés :
amputations, Croix-Rouge, docteur Clovis Vincent, gueules cassées, hôpitaux militaires, Lemordant, les gazés, mutilés, mutilés et réformés, Otto Dix, plan d'évacuation des blessés, reconversion des blessés, SSBM, Steinlen, blessures de guerre.
Lire les articles :
De la ligne de feu à l'hôpital ... et retour
Les anges blancs de la Grande Guerre
Syndrome post-traumatique pendant la Grande Guerre
Les Gueules Cassées. Sourire quand même.
Désastre sanitaire au Chemin des Dames
Nombre de blessés en France :
2.800.000 blessés
3.594.000 blessures
La moitié des hommes l'ont été deux foix.
100.000 hommes l'ont été trois ou quatre fois.
- 600.000 invalides
- 300.000 mutilés et amputés
- 42.000 aveugles
- 15.000 gueules cassées
- 140.000 gazés (estimation)
Source : la documentation française
Causes des blessures début 1915, avant le port du casque Adrien
Les morts des suites de leurs blessures représentent 7,5% des blessés évacués.
Nombre d'évacuations :
- 1914 : 336.000
- 1915 : 1.600.000
- 1916 : 1.400.000
- 1917 : 580.000
- 1918 : 990.000
Lire le document :
Voir le lien :
http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/les-archives-de-lassistance-publique
Le poste de secours divisionnaire situé dans la zone des combats constitue la première étape de la prise en charge du soldat blessé. Lorsqu’il n’est pas porté par des soldats valides, le blessé s’y rend grâce à des moyens rudimentaires, comme les brouettes porte-brancards, occasionnellement attelées à des animaux. Sa seule survie dépend en fait de l’aide apportée par les autres soldats, parfois au péril de leur vie. Arrivé sur place, le blessé est examiné. En fonction de son état et de ses chances de survie, il est évacué vers les hôpitaux de l’arrière. En réalité, le poste de secours, trop rudimentaire et peu hygiénique, n’est pas équipé pour opérer. Il est avant tout un lieu de triage des blessés, visant à séparer les « victimes valides » des « victimes sur civières ». Véritable interface entre le front et l’arrière, le poste de secours constitue cependant l’espace où sont prodigués les premiers soins en vue de prendre en charge la souffrance. Si les injections de morphine et les compresses d’huile camphrée -lorsqu’elles existent- visent à calmer les douleurs, les pansements, quant à eux, sont bien souvent dérisoires face aux plaies béantes et aux violentes hémorragies. Les soins apportés paraissent aléatoires tandis que l’agonie des soldats s’avère longue et douloureuse.
Au début de la guerre, les blessés étaient évacués directement vers les hôpitaux de l’intérieur dans des conditions précaires. Bien souvent ils décédaient avant leur arrivée à l’hôpital.
La plupart des blessés ayant été touchés par des armes nouvelles (tirs d’artillerie et de shrapnel), la médecine doit intervenir sur des corps déchiquetés (blessures multiples, plaies criblées d’éclats métalliques), mutilés et souvent gangrénés.
À l’automne 1915, l’organisation de la filière sanitaire est modifiée : désormais, les hôpitaux de l’avant (proches du front) assurent les soins immédiats ; les blessés stabilisés sont ensuite transférés à l’arrière dans un hôpital correspondant à leur état.
Si le Service de santé des armées s’appuie sur la Croix-Rouge pour la mise en route sanitaire et la formation des soignantes, l’établissement fonctionne ensuite exclusivement grâce à la générosité de civils, chacun selon ses moyens et ses compétences.
La rééducation motrice est accompagnées de séances de psychothérapie basée sur l’auto-persuasion : l’état du blessé s’améliorera si le patient le désire ; « Vouloir, c’est pouvoir », « Tu auras fait ton devoir lorsque tu auras obtenu ta guérison », « Hâte-toi, la France a besoin de toi » ... lui sont quotidiennement répétés.
Le recours à des séances d’électrochocs (dits « torpillage » par les poilus) était fréquent dans certains hôpitaux. L’idée prévalait en effet «qu’un muscle qui se contracte par l’électricité peut et doit le faire par la volonté».
Localement, on côtoie les soldats hospitalisés mais aussi ceux qui sont rentrés chez eux, définitivement invalides, et la solidarité s’exprime publiquement. Des comités d’aide aux blessés et à leurs familles apportent une contribution matérielle.
Des soirées musicales ou théâtrales se montent à leur profit. Dans les écoles, on apprend aux enfants à respecter et à honorer ceux qui ont sacrifié leur corps à la Patrie. On aura bien besoin de cette solidarité. Plus de trois millions d’hommes, plus d’un quart des mobilisés, vont revenir invalides, mutilés, aveugles, « gueules cassées » ou psychologiquement détruits…
Types de blessures :
- blessures à la tête, surtout avant l’utilisation du casque Adrien
- blessures de la face, Gueules cassées
- gazage, brûlures aux yeux, peau, poumons.
- amputation des membres
- blessures psychologiques
Plan d'évacuation des blessés
Le transport des blessés est effectué en ambulances hippomobiles ou automobiles depuis les formations sanitaires de première ligne vers les hôpitaux d’origine d’étape (H.O.E.). Structures hospitalières intermédiaires entre l’Avant et l’Arrière, les H.O.E. assurent une triple fonction : recueillir tous les blessés et malades arrivant du front, opérer les soldats intransportables et préparer les évacuations par trains et parfois en péniches vers les hôpitaux de l’Arrière.
Le miroir, 18 Avril 1915 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65228040.image
Polyblessé, blessures tête et bras dues à des explosions d'obus
Hommage aux brancardiers
Blessés attendent d'embarquer dans un train sanitaire à la gare de Cambrai en 1916
Les hôpitaux
Voir le lien :
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Les Hopitaux
Hôpital Militaire de Neuilly-sur-Marne, 1500 places
Le Miroir, 21 mars 1915
La France Croisée, peinture de Romane Brooks, 1914
La danseuse Ida Rubinstein en tenue d'infirmière.
Les pathologies
Amputations
La blessure de gauche est réparable,
la blessure de droite nécessite une amputation.
Scène d'amputation
Scie chirurgicale française utilisée pour les amputations
Chirurgie reconstructrive
Les blessés de face, que l'on ne doit pas occulter, suivent des destinées différentes après la Première Guerre Mondiale. Beaucoup se rassemblent sous la bannière de "l'Union des Blessés de la Face" qui deviendra "l'Association des Gueules Cassées", voulue par le Colonel Picot, aidé par Albert Jugon et Bienaimé Jourdain. La réinsertion sociale de ces hommes, jeunes pour la plupart, va passer par de nombreuses difficultés affectives, familiales ou professionnelles.
Lire les documents :
Lire le document :
http://www.gueules-cassees.asso.fr/
Les gazés
Soldats de la 55e division britannique rendus aveugles
par les gaz lacrymogènes à la bataille de la Lys en 1918
Voir l'article sur la guerre des gaz :
http://87dit.canalblog.com/archives/2013/10/24/28280683.html
Le Post-traumatic stress desorder (PTSD)
Les névroses de guerre
Lire les documents :
http://blogs.aphp.fr/wpdcontent/blogs.dir/113/files/2014/08/troubles-psy Poirier.pdf
Le torpillage
Méthode de l'électrothérapie mise au point par le docteur Clovis Vincent. Cette méthode consiste en l'utilisation de courant électrique fort sur les membres "engourdis".
Le zouave Baptiste Deschamps s'est violemment opposé à ce traitement et s'est retrouvé traduit devant le conseil de guerre en août 1916. Ce procès a provoqué un véritable scandale dans la presse, qui a parlé de "médecine terroriste", de "caporalisme médicale" d "affaire Dreyfus de la médecine militaire".
Clovis Vincent, pionnier de la neurologie
http://upload.wikimedia.org/Paul Meunier Le droit des blessés
La guerre censurée, Frédéric Rousseau
Les blessés sur les cartes et affiches
L'Illustration, salut au blessé.
Dessin de Lucien Jonas
L'Illustration, L'envie, dessin de J. Simont
L'Illustration, 1917
Blessés de la face par Paul Goute
Ceux qui apprennent à être aveugles
Affiche illustrée.
Vente de guerre pour les blessés organisée par la Croix-Rouge, 16-17 décembre [1914]
Association des dames françaises. Croix-Rouge française.
Aidez-nous à soigner nos blessés.
Achetez les timbres à l'effigie de nos généraux.
Le carnet de 20 timbres : 1 Fr.
En vente : Au siège social, 12 rue Gaillon, Paris.
Dans les comités de province. Dans les bureaux de tabacs.
Affiche. [anonyme], 1914-1918. Coll. ACV, 8 Fi 12.
Les blessés vus par les peintres
Otto Dix
Lemordant, l'homme blessé
Peintre breton
Steinlen, les camarades
Steinlen, agriculteurs mutilés
Dessins de Steinlen
Jean Galtier-Boissière 1919, défilé de mutilés
·· Paul Prévot. La salle III de l'hôpital Grand Palais, 1916
Otto Dix, soldat blessé
Œuvres de bienfaisance envers les blessés de guerre
Journées du poilu
Lire l'article, la journée du poilu
http://87dit.canalblog.com/archives/2013/05/28/27270145.html
La Croix-Rouge
Sept millions et demi de prisoniers à secourir.
- 4,1 provenant de l'Entente (2,5 millions Russes, 600.000 Italiens, 185.000 Britanniques, 2.500 Américains, 540.000 Français).
- 3,7 provenant de la Triplice (2,2 millions Austros-Hongrois, 1,1 million Allamands).
En France, une journée des éprouvés de guerre est instituée en 1915 et un comité américain pour les régions françaises dévastées (ACDF) est constitué en mars 1918 par la fille du banquier Morgan.
En Angleterre, le YMCA (Young Men's Christian Association) apporte une assistance matérielle et morale aux soldats du front, aux blessés et aux prisonniers de guerre.
Comité américain pour les régions dévastées. Géo Cap, 1917
Pour la Croix-Rouge française. Amédée Forestier, 1915
Fonds américain pour les blessés français. 1917
Timbre émis en 1918
Médaille SSBM (Socièté Française de Secours aux Blessés Militaires)
Médaille en croix avec représentation de deux femmes infirmières soulevant un homme alité et lui donnant des soins.
Voir le lien :
http://vignetteaec.com/crx-rouge francaises
Reconversion des blessés
Le Télégramme, 13 Avril 1914
Ecole d'agriculture de Rennes
enne Ecole d'horticulture de Grignon
Anglais en reconversion
Apprentissage de la taille de haies avec prothèse articulée.
Fabrication de prothèses.
L'Image de guerre N°36 de juillet 1915
Pince Lumière
En 1916, les Frères Lumière mettent au point une pince-main articulée, qui ne leur procure aucun bénéfice commercial : 5.000 pièces fabriquées à Lyon sont ainsi livrées gratuitement aux soldats mutilés.
Ce chef-d'oeuvre de précision assure le serrage de l'objet saisi et son immobilisation, ce qui pernet aux invalides de retrouver leur faculté de travail.
Exposition au profit des blessés de guerre. Pal Sujan, 1917, Autriche-Hongrie
Publicités pour handicapés
L'Ouest-Eclair, 25 Août 1916
Une internationale Conférence
Voir les liens :
http://www.1914-1918.be/labo a ciel ouvert.php
http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx2002x036x004/HSMx2002x036x004x0409.pdf
https://lapremiereguerremondialehelha.wordpress.com/
Ceux qu'il ne faudra jamais oublier.
Lire le document :
http://gallica.bnf.fr/Les Hommes du jour blessés de guerre
Voir les journaux de cette revue 1916 à 1937 :
http://gallica.bnf.fr/Mulilés et réformés
Larousse Médical Illustré du docteur Galtier-Boissière
Voir le lien :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/Larousse médical 1917
Le Miroir, 30 Janvier 1916
Médaille des blessés de guerre
Attribution
L'insigne a été crée par une loi de 11 décembre 1916, suite à une demande de l'écrivain nationaliste Maurice Barrès. Son attribution a été accordée aux blessés militaires, prisonniers de guerre, déportés et internés de la 2 nd guerre mondiale, puis aux blessés militaires des récents conflits.
Les blessures de guerre sont reconnues et homologuées, à l'aide de certificats d'origine de blessures, rapport circonstancié, notification de pension, par les différentes directions des personnels militaires des trois armes.
L'insigne
Etoile émaillée rouge.
Ruban composé de 5 raies verticales, liseré rouge central de 3 mm encadré de 2 bandes blanches de 1 mm, puis d'un liseré jaune de 3 mm, puis liseré bleu de 3 mm, le tout délimité par des bandes blanches de 1 mm.
Retour en France des blessés
Almanach du Petit Parisien illustré, 1921
Almanach du Petit Parisien illustré, 1920
BALLADE DE L'ARMÉE DES INVALIDES
Nous sommes l'armée des invalides,
La plus belle armée du monde ;
Nous sommes presque un milliard,
En comptant les morts.
Les morts ne suivent pas,
Ils doivent rester en terre
Nous ne pouvons pas marcher au pas,
La plupart d'entre nous n'ont qu'une jambe.
Notre lieutenant se terre sous terre
Notre capitaine a un moignon
Notre maréchal est à terre,
Ce n'est plus qu'un tronc.
Nous sommes l'armée des invalides
Un homme sur deux a des membres de bois.
Les prothèses sont beaucoup plus belles.
Les aveugles lisent encore mieux avec les doigts.
Même si nous boitons, contre vous nous marcherons
Même si nous perdons à gauche la jambe droite dans l'action.
Nous sommes l'armée des invalides, le plus fort des bataillons
Et la fière avant-garde de la révolution
Marco Valdo M.I. – 2014
Lire l'article :
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En vous remerciant de bien vouloir effectuer ces corrections.
C. Dubail, RmnGP, co-auteur du blog et de l'e-book "la vie de Gabrielle".